1918 - Gagner la Paix - numelyo - bibliothèque numérique de Lyon
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    1918 : Gagner la Paix

    Après une guerre totale et sans précédent dans son ampleur, la paix est l’issue d’un processus long et complexe, au cours duquel la mobilisation du droit international et des diplomaties aboutit à la signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919. Mais, après l’Armistice et la célébration de la victoire en 1918, cette paix chèrement acquise, imposée aux vaincus dans la douleur et l’humiliation, restera fragile, et n’effacera pas la lourde période de difficulté et de désespoir qui accompagne la fin du conflit. Face au constat des innombrables pertes humaines, la douleur et le deuil, les familles sont inconsolables. Face aux difficultés économiques de l’immédiat après-guerre, la privation des civils et la reconstruction apparaissent comme un véritable défi. La Première Guerre mondiale a ainsi laissé une société traumatisée et profondément bouleversée.

    Le Fonds de la Guerre 14-18 à la Bibliothèque Municipale de Lyon

    Les images (illustrations, cartes postales, affiches) de ce dossier thématique sont issues du Fonds de la Guerre 14-18.

    Le Fonds de la Guerre 14-18, il faut le rappeler, a été créé dès 1915 par la bibliothèque municipale de Lyon, sous l’impulsion du maire Édouard Herriot, afin de documenter cet évènement et de constituer un témoignage précieux et précis de ce conflit sans précédent. Conservé à la bibliothèque de la Part-Dieu, il rassemble près de 20 000 documents, des années de guerre à aujourd’hui, complété par un Fonds additionnel enrichi par le département Civilisation.

    Empreinte en noir et blanc du fer à dorer reproduisant une grenade éclatée

    Fer à dorer du fonds de la guerre 14-18. Bibliothèque municipale de Lyon

    Jusqu'à la victoire

    Depuis l'attentat de Sarajevo le 28 juin 1914, le jeu des alliances diplomatiques a transformé le monde en autant de zones de conflit, et cette guerre de 14 qui ne devait pas durer devient au fil des années une guerre totale : la Grande Guerre est marquée par des batailles sanglantes sur tous les fronts, comme en Serbie, dans l'Empire ottoman ou à Gallipoli, et sur toutes les mers, comme en témoignent le torpillage du Lusitania et les nombreux blocus maritimes. A l’Ouest, le front représente une blessure très profonde, en particulier dans la Somme ou à Verdun.

    On ne passe pas ! - Illustration Maurice neumont, Paris : 1918. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote AffM0381)

    1917 est une année de grands bouleversements mais aussi de profonde lassitude. L'offensive du général Nivelle, débutée au printemps sur le chemin des Dames, se solde par de très lourdes pertes humaines. Du côté allié, les souscriptions pour soutenir et permettre la « victoire qui vient» sont relancées, par le biais de nombreuses campagnes de propagande visant Guillaume II et l’Allemagne impériale. Sur le front, de « derniers efforts » sont une nouvelle fois demandés aux troupes. Les soldats sont pourtant décimés, épuisés et brisés par cette guerre qui s'enlise et qui n'en finit pas : dans les tranchées, des mutineries éclatent pendant que les civils, toujours plus appauvris et désespérés, manifestent dans les rues de Berlin, Paris ou Petrograd.

    Un dernier effort et on l'aura - Illustration Eugène Courboin, Paris : 1918. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote AffM0568)

    Le 6 avril 1917, les États-Unis, pays jusqu’alors resté neutre, entrent en guerre contre l’Allemagne et rejoignent les britanniques et les français. Après la signature le 3 mars 1918 du traité de Brest-Litovsk qui marque la fin des combats sur le front Est entre l’Allemagne et la Russie bolchévique, et en attendant que les sammies, surnom donné par les français en référence à l'Oncle Sam, débarquent sur les côtes françaises, une course contre la montre s’engage pour la domination sur le front Ouest.

    Les derniers mois du conflit

    Le début de l’année 1918 est marqué par les offensives allemandes dans la Somme, commandées par le général Ludendorff qui a rapatrié de nombreux soldats sur le front Ouest après l’armistice avec la Russie. Avec l’offensive générale alliée lancée à l’été 1918, l’arrivée des troupes américaines et la contre-offensive victorieuse de la seconde bataille de la Marne, la victoire se dessine enfin. A l’automne, plusieurs villes du Nord sont libérées ; l’Alsace Lorraine, annexée depuis 1871 par l’Empire allemand et enjeu de territoire crucial pour Clemenceau, sera bientôt de nouveau française.

    America-Europa - Paris : 1918. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote 418180)

    Le document ci-dessus est une illustration des nombreux ouvrages de propagande destinés à rassurer les populations qui espèrent beaucoup de l’arrivée de l’armée américaine sur le front de l’ouest en cette année 1918

    Au cours des pages qui suivent on verra comment le noble peuple américain s’est chargé de rétorquer les arguments lapidaires des Germains. D’un même coup d’œil, on pourra mesurer l’envergure de l’aigle américain et l’imposture de l’aigle allemand. Extrait de America-Europa : brochure de propagande, Paris, Larousse : 1918

    La délivrance de Lille, tiré de L'album de la guerre : 1914-1919 : clichés et dessins publiés par "L'Illustration", de 1914 à 1921, Paris, L'Illustration : 1924. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon (cote E 02146)

    Une paix séparée sur le front Est

    En Russie, alors que l'effort de guerre, tout comme l’impérialisme du régime tsariste, deviennent de plus en plus insupportables pour la population, Lénine et les bolcheviques prennent progressivement le pouvoir, en cette année 1917. S’il prône l’arrêt des combats et la fin de la guerre, Lénine défend également une révolution sociale, qu’il souhaite internationale. Cette conception d’une paix sans vainqueurs ni vaincus et d’une guerre sociale qui doit se substituer aux guerres nationales gagne en popularité dans les capitales européennes, où la guerre épuise, meurtrit et affame les populations.

    Face à cette Russie nouvelle, certe militairement affaiblie mais jugée idéologiquement dangereuse, l'Allemagne accepte de négocier et dicte de sévères conditions. Elle instaure un rapport de force défavorable à la Russie, qui voit son territoire démantelé à l’Ouest. Le 3 mars 1918, la signature du traité de Brest-Litovsk encadre un armistice entre le gouvernement des Empires centraux et la Russie, dans une paix séparée des pays alliés engagés dans le conflit. Pour Lénine, il s’agit d’une paix révolutionnaire, dont il fait une tribune pour appeler à la lutte internationale. Pour l’Allemagne, en position de force, cette paix est impérialiste, annexionniste et victorieuse.

    Les grandes figures de la sortie du conflit

    Guillaume II (1859 -1941), empereur allemand (1888-1918)

    Portrait de Guillaume II, empereur d'Allemagne (à gauche) et de François Joseph I, empereur d'Autriche, carte postale portant la devise du Royaume de Bavière : In Treue Fest. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote Rés 454737)

    Au pouvoir en Allemagne depuis 1881, le Kaiser abdique le 9 novembre 1918, alors que son chef des armées le belliciste Ludendorff a démissionné et que son pays est au bord de la guerre civile. L’Empire allemand s’effondre, laissant la place à la jeune république de Weimar. Pour Guillaume II, l’armée allemande, restée invaincue, a été victime d’un « coup de poignard dans le dos » : il dénonce à la fois les civils, juifs et militants d’extrême gauche, qui selon lui ont trahi l’Allemagne, et l’état-major, qui aurait succombé aux idées révolutionnaires, et condamne un traité de paix jugé honteux et humiliant. Pour les propagandistes antigermaniques en revanche, Guillaume II est tenu pour seul responsable de la guerre, et doit donc payer. Pour autant, l’Empereur restera libre et finira paisiblement sa vie, trouvant refuge aux Pays-Bas. Il ne sera jamais condamné.

    Georges Clemenceau (1841-1929), Président du Conseil et Ministre de la Guerre français (1917-1920)

    Portrait de Georges Clemenceau : M. Clemenceau à sa table de travail. Photographie extraite du livre Clémenceau, Georges Lecomte, Paris : Charpentier, 1919. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon (cote 419753)

    Figure politique centrale de la IIIème République, Clemenceau est fermement hostile à l’Allemagne depuis la victoire de cette dernière en 1870 et l’annexion de l’Alsace et de la Moselle. Tribun et orateur hors pair, celui que l’on nomme le Tigre semble être l’homme de la situation en novembre 1917. Il bénéficie de son image d’homme providentiel lorsqu’il arrive au pouvoir en France, appelé par Poincaré à prendre la Présidence du Conseil.

    Incarnant une quête sans relâche de la victoire, Clemenceau est cependant une figure controversée. Peu enclin à une « paix blanche » défendue par les mouvements pacifistes, il se met à dos une partie de la gauche radicale. Il défend un principe de sécurité afin d’éviter à tout prix une nouvelle violation du territoire français par l'Allemagne, et exige une plus grande fermeté à l’égard de cet ennemi historique de la France, qu’il souhaite affaiblir et contrôler par de lourdes conditions et réparations.

    Woodrow Wilson (1856 – 1924), Président des États-Unis (1913-1921)

    Portrait de Woodrow Wilson. Photographie extraite du livre Le président Woodrow Wilson : personnification des plus hautes idées politiques de tout temps et les plus réalistes, Antoine Chalas, Zurich : Borsig, 1918. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon (cote 410631)

    Président démocrate au pouvoir depuis 1913, Wilson a tenu les États-Unis à l'écart de la guerre jusqu'en avril 1917. L’industrie de la guerre (armes mais aussi minerais, coton, etc.) a rendu l’Amérique puissante, en la positionnant comme le principal fournisseur d’une Europe à feu et à sang et profondément affaiblie par le conflit. Pourtant, à la suite d'attaques sous-marines à outrance de la part de la flotte allemande et de la crainte du ralliement du Mexique à l'ennemi germanique, Wilson prend le parti d'une victoire armée.

    Le 8 janvier 1918, le président des États-Unis s’affiche malgré tout comme un défenseur de la Paix lorsqu’il énonce devant le Congrès américain les « 14 points » qui permettraient selon lui la réalisation d’une paix durable dans un monde libre. Ces « 14 points », dont l’idéalisme des grands principes énoncés a été opposé au réalisme des revendications dont feront preuve les autres pays vainqueurs, défendent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et posent les bases d’une diplomatie ouverte permettant un dialogue entre toutes les nations. Dans son 14e point, Wilson appelle ainsi de ses vœux la réalisation d’une Société des Nations permettant la constitution d’un droit et d’une justice internationale.

    David Lloyd George (1863 – 1945), Premier ministre du Royaume-Uni (1916-1922)

    Portrait de David Lloyd George, Le premier ministre dans son home, au pays de Galles. Photographie extraite de Lloyd George : un homme du peuple, David Williamson, Londres : Thomas Nelson and Sons, 1917. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon (cote 421105)

    À l’instar de son homologue américain, le premier ministre britannique est favorable à la création d’une institution transnationale permettant ainsi de conserver un équilibre des forces économiques et politiques en Europe. En effet, et contrairement à Clemenceau, pour Lloyd George il est nécessaire de ne pas trop affaiblir l’Allemagne, qui doit rester capable de peser face à la Russie bolchévique, mais aussi en Europe face à la France victorieuse au sortir de la guerre.

    La paix, de la victoire aux traités

    L'armistice du 11 novembre 1918

    L’armistice est signé le 11 Novembre 1918, à l’aube, dans un wagon stationné au milieu d’une clairière de la forêt de Compiègne, près de Rethondes dans l’Oise. Après quelques tentatives de négociations, menées depuis le 8 novembre, l’Allemagne, dont l’armée est considérablement affaiblie, a capitulé. Elle se voit contrainte d’accepter les dures conditions des vainqueurs.

    Défilé de l'Armistice de 1918 : char orné et drapeau. Fonds Sylvestre, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote P0546 S 3116)

    Ce 11 novembre à 11 heures, au son des clairons sur le front et des clochers dans les villages, l’heure est au soulagement et à l’exultation. Mais l’armistice, s’il marque la fin des combats, ne consacre pas encore l’avènement de la paix. Car si la victoire des Alliés met un terme à l’ère des empires monarchiques, d’autres révolutions et guerres font toujours rage, en Europe comme en Orient. En attendant, soldats et civils, meurtris et endeuillés, souhaitent oublier un instant les épreuves du front et du deuil, et croire en une paix durable que les traités, espèrent-ils, pourront concrétiser.

    Le traité de Versailles, ou la difficulté de créer un monde en paix

    Après un conflit d’une telle ampleur, la paix ne peut être pensée que comme un processus long, complexe et tout aussi global que l’a été la guerre. La conférence de la Paix, qui s’ouvre à Paris le 19 janvier 1919, suscite une grande vague d'espoir. Elle rassemble plus d’une vingtaine de délégations des pays vainqueurs, excluant les vaincus mais aussi la Russie bolchévique. Les débats, qui se resserrent rapidement autour des intérêts des plus grandes puissances mondiales et du Conseil des Quatre (États-Unis, France, Royaume-Uni et Italie), aboutissent le 28 juin 1919 à la signature du traité de Versailles.

    [Séance inaugurale de la Conférence de la Paix, 18 janvier 1919]. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon(cote 150902)

    Ci-dessus, le quotidien « Le Miroir » qui reproduit ici une photographie de la séance inaugurale de la Conférence de la Paix, le 18 janvier 1919. Ce jour-là, en séance plénière, les pays vainqueurs sont représentés par 27 délégations. Pour autant, les longues négociations réuniront principalement les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.

    Signé symboliquement dans la Galerie des glaces, le lieu même ou avait été proclamé l’Empire allemand en 1871, le traité comporte 440 articles qui imposent à l’Allemagne, jugée responsable et coupable de la guerre, ainsi qu’à ses alliés, de lourdes clauses de réparations, tout autant territoriales et militaires qu’économiques et morales : dissolution de l’Empire austro-hongrois, démilitarisation de l’Allemagne, exploitation du charbon de la Sarre par la France pendant 15 ans.

    Au traité de Versailles succèderont d’autres traités, qui redessinent la carte de l’Europe : entre autres, le traité de Saint-Germain-en-Laye entre les alliés et l’Autriche, en septembre 1919, et le Traité de Sèvres, qui concerne l’Empire ottoman, en août 1920.

    Pour la Société des Nations, Léon Bourgeois. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon(cote 405644)

    Le Traité de paix mis à la portée de tous, G. Dacher. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon(cote 409273)

    La Société des Nations, réclamée de ses vœux par Wilson mais aussi par d’autres partisans de la création d’un droit international dès la fin du XIXe siècle, voit également le jour. Les objectifs de la Société des Nations sont ambitieux en cette période d’immédiat après-guerre : il s’agit tout à la fois de constituer une diplomatie internationale, de défendre le principe d’une sécurité collective entre les pays membres et d’aller vers un désarmement progressif des nations.

    Une paix introuvable ?

    Dès sa signature, les critiques à l’égard du traité de Versailles sont nombreuses. Pour l’économiste anglais Keynes, il est jugé trop sévère ; pour Bainville et la droite nationaliste française, il est considéré comme trop doux au contraire : leurs ouvrages critiques feront date. Beaucoup dénoncent « une paix bâclée », tandis que le Maréchal Foch déclare que « ce n'est pas une paix, c'est un armistice de 20 ans ». En somme, le traité porterait en germe les conditions non pas d’une paix durable mais plutôt de lendemains difficiles, voire d’une nouvelle guerre…

    Les conséquences économiques de la paix, John Maynard Keynes. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon(cote 409268)

    D’autant que la paix n’est pas acquise sur tous les fronts. À la Première Guerre mondiale succèdent de nombreux conflits, face auxquels la Société des Nations s’avère rapidement impuissante : les conflits entre minorités nationales perdurent jusqu’en 1923, en particulier la guerre soviéto-polonaise (1919-1921) et la guerre gréco-turque (1919-1922), tandis que de nombreuses révoltes gagnent les colonies.

    De la Marne au Rhin. Dessins des années de guerre 1914-1919, Jean-Louis Forain. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon(cote 423514)

    Enfin, ironie du sort, Wilson, l’un des principaux instigateurs des négociations du traité, se voit désavoué par le Congrès américain, qui refuse de ratifier le traité de Versailles et de devenir membre de la SDN.

    Une société bouleversée, entre douleur et reconstruction

    Une terre dévastée

    Les souffrances de la population et la blessure profonde de la guerre ne cessent pas avec l’armistice du 11 novembre 1918. Le prix de la victoire est élevé : au regard des conséquences humaines mais aussi économiques de la Première Guerre mondiale, on peut s’interroger sur le sens et la valeur de cette victoire et de cette paix de 1918.

    Reims. 2e et 3e étages de la maison Balourdet. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote 806100_002_0012)

    En France, les destructions matérielles sont considérables : en Champagne, en Lorraine, des villages entiers sont rayés de la carte et ne pourront être reconstruits à leur emplacement. La ville de Reims est emblématique de ces importantes destructions subies.

    Berry au Bac (Aisne) : les restes de l'église. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote 806100_000_0020)

    La France reconquise - Français souvenons-nous !. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote Rés 454732_002_0078)

    Une économie effondrée

    Après les appels au financement de l’effort de guerre par l’emprunt, c’est à présent pour la reconstruction des villes, des villages ou des églises que de nombreuses souscriptions sont lancées auprès de la population.

    Pour forger une France puissante : "En novembre 1918, l'économie française sort complètement dévastée de la Première Guerre mondiale. Durant quatre longues années, les destructions se sont succédées sur 3,5 millions d'hectares de terres lessivées par un déluge de feu et d'acier". Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote AffM0598)

    Ainsi, les difficultés économiques se prolongent dans l’immédiat après-guerre pour la population : dans un contexte de production agricole et industrielle qui s’est effondrée pendant les années de guerre, le coût de la vie est élevé, et les grèves se multiplient. Ces difficultés se doublent d’un contexte démographique bouleversé par le nombre de pertes humaines de la guerre, qui provoque des séquelles profondes et durables.

    Souscrivez à l'emprunt de la reconstitution. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote AffM0299)

    Une génération sacrifiée

    En 1918, près d’1,5 million d’hommes ont été tués au combat ou ont succombé à leurs blessures, tandis que plus de 4,2 millions reviennent blessés des combats. La démobilisation des soldats, qui ne se fait que progressivement et par classe d’âge, s’étend jusqu’en 1920.

    Pupilles de la Nation. Fonds de la guerre 14-18, Bibliothèque municipale de Lyon | numelyo (cote AffM0414)

    L’affiche ci-dessus revient sur la qualité de pupilles de la Nation qui a été instaurée par la loi du 27 juillet 1917. Le ministère de l’Instruction publique prend alors en charge l’éducation et la formation des enfants dont le père est mort ou porté disparu. En 1918, le nombre d’orphelins de guerre français s’élève à plus d’un million d’enfants, chiffre d’une ampleur inédite jusque-là dans l’histoire des conflits.

    Confrontées à ce bilan humain catastrophique, le deuil et la douleur des familles sont considérables. La Première Guerre mondiale laisse un monde en révolutions, une situation politique en suspens et non résolue ; en France, des territoires dévastés et une vie sociale bouleversée.

    Aller plus loin

    Bibliographie sélective ayant servi à la constitution du dossier

    Auteures du dossier : Sandrine Miotke et Amandine Bellet

    Pour citer cet article

    Référence électronique

    Sandrine Miotke, 1918 - Gagner la Paix, numelyo [en ligne], mis en ligne le 2019-09-09T14:06:36.246Z, consulté le 2024-04-19 09:53:16. URL : https://numelyo.bm-lyon.fr/BML:BML_00GOO01001THM0001_1918_Gagn_Paix

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