Alfred Reverdy

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Cette collection de plus d'un millier de vues stéréoscopiques a été réalisée par Alfred Reverdy, photographe amateur.

Passionné de mécanique, Alfred Reverdy a d'abord été architecte, réparateur d'automobiles, puis ingénieur et industriel. Suite à sa rencontre avec Louis Juhel, au début des années 1920, il fonde la société "Juhel et Reverdy" (marque JR), spécialisée dans la fabrication de postes T.S.F. Louis Juhel sera d'ailleurs un membre actif du Radio-Club de France, dont Alfred Reverdy fait également partie, et du S.P.I.R.E. (Syndicat Professionnel des Industries Radioélectriques). Les ateliers de la société se situent dans la maison d'Alfred Reverdy, 161, route nationale à Bron. Il y vit avec Annette dite Julie, sa belle-mère, Fernand, son demi-frère et Marie-Louise, sa fille. Il a également un fils Armand, qui deviendra monteur pour la radio.

Une majorité des vues, soigneusement légendées par Alfred Reverdy, date des années 1920-1930. Elles ont été prises lors de promenades, plus particulièrement dans l'Ain, l'Isère et la région lyonnaise, avec quelques voyages en Auvergne et dans l'est de la France. La famille se déplaçait en Delage, luxueuse automobile, représentée à plusieurs reprises, dont le modèle semble être une DE ou DI. D'autres reportages portent sur la vie familiale : noces, rencontres amicales, intérieurs de la maison et jardin en différentes saisons.

Les vues stéréoscopiques, ancêtres des diapositives, étaient très en vogue dans les années 1930. Les plaques s'achetaient prêtes à l'emploi. Les prises de vues étaient réalisées avec des appareils à deux chambres, donc deux objectifs, permettant de réaliser un couple de photographies légèrement décalées. On pouvait les visionner soit à l'aide de stéréoscope, soit grâce à un appareil de projection et profiter ainsi de l'effet de relief. A l'origine, les vues étaient en noir et blanc. Après le processus chimique habituel de traitement des plaques au gélatino-bromure d'argent - révélateur, lavage, fixateur, lavage - celles-ci étaient trempées dans un bain de virage, puis lavées et séchées. Le virage sur les plaques de projection protégeait la gélatine de la chaleur de la source lumineuse. Les tonalités - sépia, bleu de Prusse, rouge sanguine, brun rouge sépia, noir violacé - variaient en fonction de l'émulsion des plaques, de l'exposition, de la composition du révélateur, du temps de révélation et de la température du bain.

D. Cizeron