[Guy Loriot, miroitier (M.O.F., 1976)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPT0254 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue probable : Guy Loriot, 20, avenue des Frères-Lumière, Lyon 8e.
historique Guy Loriot, Meilleur ouvrier de France du Rhône (M.O.F. - Miroiterie ; 1976).
historique Transposer le rêve des autres sur un miroir, voilà ce qu'a choisi Guy Loriot, miroitier d'art de son état et véritable artiste, installé depuis 1977, avenue des Frères-Lumière. Dessinant et réalisant ses propres créations dans tous les domaines, que ce soit la chambre à coucher, le couloir ou la salle de bains, il trouve un miroir très personnalisé s'intégrant dans toutes les pièces. Sa préférence va pour le contemporain, il estime en effet que ce dernier a fait un gros effort d'adaptation et peut être vraiment beau. Guy Loriot a aussi le respect des racines de son métier. Sa parfaite maîtrise du style vénitien, base de la décoration, lui a justement permis, dans la gravure, de se pencher du côte contemporain. Lorsqu'un client vient le voir pour passer commande, il a besoin qu'une certaine communion s'établisse entre eux. Avec un simple projet au départ, il essaie de réaliser le rêve de son vis-à-vis, en fonction de ses goûts, de se personnalité, tente de cerner son décor, ce qu'il recherche, ses tendances, ses couleurs, ses matériaux. Actuellement, les décorations de salles de bains sont très demandées, à tel point que la salle de bains devient salon de bain, pièce à vivre, la première où l'on pénètre le matin, où le climat est de suite donné, où le couple se retrouve dans l'intimité. Spécialiste de la gravure à la meule, il est le dernier à respecter à 100% l'art du métier. Sans jamais avoir été tenté de dériver sur le bâtiment, il reste un puriste dans le domaine du miroir d'art. Une autre spécialité le distingue également des autres : l'argenture de couleurs. Ils sont deux à Lyon et peut-être aussi sur la France entière à maîtriser parfaitement cette technique. En faisant virer les trois métaux, l'or, l'argent et le plomb et en les adjoignant à la surface à réaliser, on obtient un effet décoratif optimum. Dernièrement, il a exécuté un panoramique de chambre, tout en glaces avec argenture plomb et or. L'effet "fondu" donne une dimension un peu irréelle, Impalpable, sur miroir - talent oblige, parmi ses clients, on découvre Bocuse, Orsi et bien d'autres noms connus. Il organise parfois dans son atelier des démonstrations publiques pour montrer ce qu'est son métier. En 2h30, il transforme une glace transparente grande comme une vitrine, en un fin miroir argenté. Ses connaissances, il souhaiterait les transmettre à la jeunesse, mais comme toutes les professions d'art, il est très difficile d'apprendre ce métier qui n'en est pas tout à fait un - il faut savoir opérer la transposition de l'esprit par les mains. Et les jeunes n'ont guère de motivation aujourd'hui, leur but serait plutôt de travailler pour obtenir un salaire et s'offrir des loisirs. Le plus sérieux pourra se former chez un artisan mais au bout de quelques années, il devra voir ailleurs pour progresser. Alors, aucun débouché ne s'offrira à lui sinon celui de monter sa propre entreprise, ce qui ne paraît pas évident vu la conjoncture actuelle. Pour l'heure, Guy Loriot, qui a été sacré Meilleur Ouvrier de France en 1976, se consacre a un éventuel changement de lieu de travail. Son atelier du 8e devient trop petit. Il recherche donc un secteur plus approprié à son art pour apporter un plus à la clientèle. Cette dernière pourra toujours suivre ses travaux puisque son atelier sera visible de la rue. Car Guy Loriot reste fidèle à ses principes et pense qu'il n y a encore pas si longtemps, c'est en regardant évoluer les différents métiers dans leurs échoppes que las enfants déterminaient leur avenir. Qui sait comment naissent les vocations ? Peut-être pas toujours devant un test d'orientation. Source : "Guy Loriot : le respect des racines du métier" / O. Portier in Lyon Matin, 8 janvier 1988.
note bibliographique Photographie reproduite in Lyon Matin, 8 janvier 1988. - "Guy Loriot : le benjamin des cinq derniers graveurs sur miroir" / F.P. de C. in Le Journal Rhône-Alpes, 30 janvier 1980. - "Guy Loriot, graveur sur glaces [...]" / R.R. in Lyon Matin, 20 septembre 1981. - Absolu [...] : 1951 meilleurs ouvriers de France du Rhône, aujourd'hui / Christophe Magnette et Julien Thibert, 2013 [BM Lyon, 6900 M MAG].

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