[Procès Klaus Barbie : les avocats de la partie civile]

[Procès Klaus Barbie : les avocats de la partie civile]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPT1007A 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
descriptionAu premier rang, de gauche à droite : Charles Libman (tête baisée), Serge Klarsfeld, Roland Dumas, Joë Nordmann, Ugo Iannucci (tête baisée) et, à l'extrême droite, Alain Jakubowicz. Au second rand, de gauche à droite : Michel Zaoui (assis), Roland Rappaport (assis), Charles Korman, Henri Noguères, Guy Bermann, Louis Rigal et Paul Vuillard.
historiqueLe procès de Nikolaus dit Klaus Barbie s'est déroulé du 11 mai au 4 juillet 1987 devant la Cour d'Assises du département du Rhône, au Palais de Justice de Lyon. C'était la première fois en France que l'on jugeait un homme accusé de crime contre l'humanité. Les charges retenues contre Barbie concernaient trois faits distincts : la rafle opérée à Lyon le 9 février 1943 à l'Union Générale des Israélites de France (UGIF), rue Sainte-Catherine ; la rafle d'Izieu du 6 avril 1944 ; la déportation de plus de 600 personnes dans le dernier convoi parti le 11 août 1944 de Lyon à destination des camps de la mort. Au terme de huit semaines d'audience, Klaus Barbie est condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il décède le 25 septembre 1991 à la Prison Saint-Joseph à Lyon.
historiqueLe 4 juillet 1987, il est près d'une heure quand le président Cerdini prononce la prévisible et pourtant si dérisoire sanction. Devant une salle comble courbée sous l'insoutenable chaleur, Klaus Barbie est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Pas un geste, pas un murmure de la part du vieillard affaibli. Si l'on excepte les quelques mots prononcés avant l'entrée en salle de délibérations des jurés, Klaus Barbie affiche jusqu'au bout cette volonté d'ignorer la justice française et surtout ceux dont Il tut, il y a un peu plus de quarante ans, le tortionnaire. Huit semaines auparavant, le 11 mai, s'est ouvert le procès Barbie. Sur la ville, planent de nouveau le bruit des bottes, le chant des bourreaux, les pleurs des martyrs. Des quarante-quatre enfants de la maison du bonheur à Izieu aux victimes dites individuelles, ce sont quelques sept-cent-cinquante victimes dont on retracera le voyage vers l'enfer. Simone Lagrange, Honoré Lanfranchi, Lise Lesèvre, Itta Halaunbrenner, Fernand Hahn, Alice Joly : autant de noms écrits dans le sang et la douleur, autant de visages que dès la seconde journée de son interrogatoire, l'Obersturmführer a refusé d'affronter, dissimulant la crainte d'une éventuelle remise en cause de sa foi et de sa conscience derrière une arrestation pseudo-légale. Avec ou sans lui, malgré les outrances de Jacques Vergès, malgré les "fantaisies" de certains avocats de la partie civile, la justice est quand même passée. Plus forte que les mots trop lourds de l'avocat du diable, plus forte que les coquetteries des "invités" d'un jour. De ce procès historique, il faudra oublier vite le côté show-bizz des entrées fracassantes de grands noms du Tout Paris, aux sièges réservés, lors de retours forcés de l'accusé ou de la plaidoirie des ténors du barreau. Il faudra également effacer les polémiques et les vieilles rancunes qu'elles ont failli réveiller. Il faudra se souvenir seulement de ces professeurs aux visages marqués par les ans et la souffrance, venus raconter pour des enfants aux traits lisses de quelle monstruosité est capable l'humanité. Source : [Rétrospective de l'année 1987 : l'histoire Barbie] in Lyon Matin, 4 janvier 1988.

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