[Atelier de métallurgie Gilbert Bonals]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRPT0257 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Atelier de métallurgie Gilbert Bonals ; 9, montée Georges-Kubler, Lyon 4e.
historique Gilbert Bonals a les mains noires et calleuses. Pourtant, il est chef d'entreprise. Ce Lyonnais de la Croix-Rousse dirige un petit atelier de métallurgie et réalise, à la dimension artisanale, ce que d'autres traitent à la chaîne. Des casseroles de couscous au seau à champagne, en passant par les cendriers et les lampes, il façonne tous ce qui est rond. "Forcément puisque nous travaillons sur un tour...", s'amuse le patron. Avec ses trois ouvriers, depuis vingt ans, il emboutit des disques métalliques pour créer toute sortes d'objets. Rhône-Poulenc fait appel à ses services pour fabriquer des soupapes de sécurité comme d'autres lui demandent... des calices. "C'est vrai qu'on en vend de moins en moins. Mais il nous arrive, certaines années, d'en sortir une vingtaine". Gilbert Bonals achète la matière première, en feuille, et fournit l'objet brut. "C'est seulement après que les clients les fignolent". Jusqu'à les recouvrir d'or, en ce qui concerne les soupapes... "Ou d'argent. Notamment pour les timbales que nous fabriquons en laiton et qui, ensuite, sont transformées chez les joailliers, en métal argenté". Ce Lyonnais ne se contente pas de sa popularité locale mais traverse la France entière pour vendre sa production, à l'image des coupes de sport envoyées à Frontignan, Marseille, Angers. Ou des alambics destinés à la fabrication du Cognac et exportés en Charente. Les distilleries lui commandent des appareils de toutes les dimensions. Gilbert Bonals fournit les bacs à fleurs de la ville de Lyon lorsqu'ils sont en métal comme ceux du pont Morand, ainsi que les globes des lampadaires de Tassin et autres communes de la banlieue lyonnaise. Dans ce petit atelier de la rue Georges-Kubler, trois ouvriers travaillent sous une pluie de copeaux métalliques. "Nous pourrions être quatre, mais depuis trois ans, je cherche un apprenti", s'inquiète Gilbert Bonals. Peu de gens connaissent ce métier rare et les vocations s'amenuisent. "Il suffit d'attraper le coup de main, connaître les astuces et c'est tout". Pourtant, de l'aveu même de l'emboutisseur, trois ans d'apprentissage sont nécessaires pour maîtriser cette profession. Depuis quelque temps, l'artisan à découvert un certain nombre de débouchés inattendus. D'abord avec la guerre du Golfe. Il usine, en effet, des pièces qui servent à déboucher les canons de chars d'assaut. En temps de paix, il fabrique les gamelles des chiens policiers... Mais c'est avec le développement des télécommunications satellitaires qu'il trouve le secteur le plus prometteur. Le petit atelier de Gilbert Bonals produit des antennes paraboliques. "C'est pas plus compliqué que le reste. Mais si on en vend encore peu, je suis sûr que, dans l'avenir, cela va décoller". Au fond de son repère, l'artisan de la Croix-Rousse conserve de vieux tours manuels. "Ils sont plus pratiques que les tours électriques parce qu'ils vont moins vite Fatalement le travail est mieux contrôlé par le geste de l'homme et plus réussi", souligne-t-il. Avant de reprendre les manettes de sa machine. Et de repartir pour un tour. Source : "Une certaine façon de faire..." / Philippe Courtois in Lyon Figaro, 5 février 1991, p.36.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP03374.

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