[Le Temple du Change]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0747 002 00172
technique 1 photographie positive : diapositive couleur ; 24 x 36 mm
historique Située sur la rive droite de la Saône, la loge du Change, seul bâtiment isolé du quartier Saint- Jean, domine la place éponyme. Elle est, avec l'Hôtel-Dieu, l'un des édifices majeurs conçus par Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) lors de ses deux séjours à Lyon, de 1738 à 1749, puis de 1751 à 1755. Loge marchande devenue temple protestant au XIXe siècle, elle est toujours affectée au culte, mais est ouverte au public le samedi après-midi. Le temple du Change a été construit pour être une "loge" répondant à la volonté exprimée par les marchands et banquiers lyonnais de bénéficier d'un local où effectuer les transactions et le change lors des quatre foires annuelles. Ces foires, créées en 1420, se déroulaient jusqu'alors en plein air, au débouché du pont de Saône, seul pont reliant le quartier Saint-Nizier au quartier Saint-Jean. Après plusieurs projets inaboutis, une première loge est construite entre 1641 et 1653 mais sa capacité est d'emblée jugée insuffisante. En 1747, le gouverneur de Lyon donne son accord pour la construction d'une nouvelle loge au même emplacement, sur un projet de Soufflot. Le devis est présenté en 1748 et la loge est achevée deux ans plus tard. La loge du Change est un édifice "double" composé de deux corps de bâtiment quasiment indépendants - la grande salle à l'arrière et la galerie sur la place - posés sur un soubassement permettant de racheter les cinq mètres de dénivelé entre la rue Gadagne et la place, dénivelé dont Soufflot tire parti pour mettre en scène l'édifice et en accentuer la monumentalité. Ces deux corps de bâtiment semblent juxtaposés, associant une façade très dessinée - témoignant d'une forte influence des façades italiennes du XVIe siècle - à un bâtiment arrière semblable aux maisons d'habitation du quartier. La grande salle, de plan carré, était éclairée par dix-sept baies sur deux niveaux et voûtée à l'impériale. L'institution du change perdure jusqu'à la Révolution. Le commerce est alors interrompu et la loge fermée. Elle devient une auberge en 1800, puis la ville la met à la disposition du Consistoire protestant de Lyon en 1803. Tout au long du XIXe siècle, des travaux importants sont entrepris afin de l'adapter au culte et d'augmenter la capacité d'accueil du temple. En 1822, une tribune supportée par douze colonnes ioniques est construite sur le pourtour de la salle ; en 1831, la voûte est abaissée, ce qui conduit à l'obturation de la plupart des fenêtres, et les deux escaliers d'angle de la terrasse sur plan courbe sont remplacés par un degré central unique. Enfin en 1856, la salle de culte est agrandie jusqu'à la façade en supprimant la séparation entre la salle et le péristyle, et les arcades de la galerie sont fermées par des portes. Sa spectaculaire façade principale figure parmi les premiers édifices protégés au titre des monuments historiques : elle a été classée dès 1913. L'inscription de l'ensemble de la loge, un siècle plus tard, est venue consacrer l'importance de l'édifice, qui demeure un exemple rare d'importation en France du modèle architectural de la loge pour un bâtiment public ainsi qu'un jalon majeur dans l'oeuvre de Jacques-Germain Soufflot à Lyon. Source : "Immeubles protégés au titre des monuments historiques en Rhône-Alpes en 2013 : le Temple du Change (anciennement loge du Change)" / Claire Aubaret, 2013.
historique Le Temple du Change est inscrit aux Monuments historiques depuis le 1er juillet 2013. Source : Base Mérimée (ref. PA00117989).

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