[Espace lyonnais d'art contemporain (Elac). Exposition...

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0211 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 17,5 x 12,5 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Elac - Centre d'échanges de Perrache, Lyon 2e.
historique There's no reason to believe that art exists, affirme en lumière de néon Maurizio Nannucci. Il n'y a en effet aucune raison de croire que l'art existe. Il existe. Un point c'est tout. C'est, pour citer un autre précepte lumineux de l'Italien, un fait irréfutable comme la lumière et la beauté. Le problème de l'art, si problème il y a, étant moins dans son existence que dans ses matérialisations, sa phénoménologie. Là, encore, Nannucci a son mot-néon pour signifier que ce n'est pas ce qui est attendu qui advient. En art comme dans tout autre domaine, à la tradition de l'habitude se substitue le non-prévu, l'impondérable de la recherche. Ensemble pour la première fois dans une exposition, Eliseo Mattiaci, Maurizio Mochetti et Mauzio Nannucci, trois Italiens de Rome, proposent à l'Elac leur version personnelle et leurs règles du jeu. Première évidence, comme expérience spatiale et visuelle, la réunion des travaux proposés a quelque chose de net, d'ordonné et d'équilibré. Chacun a trouvé sa parfaite adéquation dans une installation sans afféterie, ni bavardage. A cette harmonie, l'impersonnalité et la fonctionnalité du lieu ne sont pas étrangères. Comme son architecture contemporaine qui entretient avec les oeuvres une complicité sororaIe. Loin de la tradition humaniste de l'art, Mattiaci, Mochetti et Nannucci inscrivent leur expérience cognitive du monde dans un vocabulaire emprunté à l'ère industrielle et la technologie contemporaine. Le néon, le laser... Et font explicitement référence à cette culture technique. Les pièces de Mattiaci, notamment. L'art et la technique, en tant qu'instrument de transformation du monde, ont toujours entretenu des rapports étroits. C'est l'état de la technique qui permet certaines réalisations. Et Mattiaci, Mochetti et Nannuci ne sont pas des pionniers dans ce champ d'expérimentation. Ils travaillent dans la lignée des créateurs intéressés par les nouvelles voies offertes à l'art depuis la fin du XIXe siècle. Moment qui voit en effet, sous l'impulsion de la révolution industrielle, du développement des techniques et d'une culture scientifique autonome, d'autres imaginaires possibles. Avec le vocabulaire très objectal qui est le leur, que disent-ils ? Ou plutôt quelle expérience en avons-nous ? Malgré une "Cosmogonie" ironique qui ouvre sur d'autres univers une galaxie, la métaphysique ne semble pas de mise. La poésie et la métaphore sont, au contraire, présentes dans "L'intermittence du temps à l'extrémité des pôles" du même Mattiaci, tout en contrastes et en paradoxes. La densité du matériau et le poids de l'assemblage sont contestés par l'épure et la légèreté de la forme. L'énergie et la tension suggérées par les fils de cuivre contrebalancées par le statisme de l'ensemble... Présentes aussi, la poésie et la métaphore dans l'installation de gommes de laser ou le serpentin de laser, encore de Mochetti. Objets-vecteurs d'idées qu'on ne canalise pas toujours, ces oeuvres dont certaines délimitent concrètement au sol leur espace, marquent, peut-être, une mesure matérialiste du monde. Source : "Energie en forme" / Nelly Colin in Lyon Figaro, 23 mars 1989, p.42.
note bibliographique Mattiacci, Mochietti, Nannucci : exposition, ELAC, Lyon, du 4 mars au 12 avril 1989 [BM Lyon, K 31090].

Retour