[Vestiges de la basilique funéraire...

[Vestiges de la basilique funéraire Saint-Laurent-de-Choulans]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0068 06
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historiqueOssements humains, sarcophages et tombes maçonnées. Tout ça au grand jour. Charmant. Pour ceux qui apprécient le morbide, rien ne valait un petit tour du côté du quai Fulchiron, sous la grande verrière de l'immeuble Highway. Là où, depuis quelques semaines, des ouvriers travaillent à la mise en valeur d'un site archéologique, sous la tutelle du Musée gallo-romain. Là où, durant plusieurs années, les différentes campagnes de fouilles ont permis de mettre à jour la basilique funéraire et la nécropole Saint-Laurent-de-Choulans (fin du Ve et début du VIe siècles), bâties à une époque où il est de mode de se faire inhumer à proximité du tombeau d'un saint. A une époque où Lugdunum, plus connue aujourd'hui sous le nom de Lyon, concentre un nombre important d'édifices religieux. Les premières cathédrales sont en cours de construction. Tandis que les basiliques funéraires et les nécropoles fleurissent hors les murs de la ville. Celle de Saint-Laurent-de-Choulans notamment, église dans et autour de laquelle on dispose les sépultures, que l'on construit le long de la voie Narbonnaise, actuel quartier de la montée de Choulans. C'est cet édifice, de l'époque carolingienne, qu'Amable Audin, archéologue lyonnais, repère dans les années quarante, à la suite de la découverte dans l'impasse Saint-Clair-du-Port, d'un certain nombre de sarcophages. Avec un épigraphiste et un anthropologue, l'archéologue met en place et lance la première campagne de fouilles et parvient à mettre à jour le collatéral et le portique latéral nord de la basilique. Les premiers sarcophages découverts sont transférés au Musée gallo-romain. Entre 1976 et 1978, une autre équipe de spécialistes, dirigée par Jean-François Reynaud, décide de reprendre les fouilles, à la suite de l'élargissement du quai Fulchiron. Et parvient à recomposer l'ensemble de la basilique Saint-Laurent-de-Choulans ainsi qu'une bonne partie de sa nécropole. On trouve sur le site de nouveaux sarcophages, des coffres trapézoïdaux moulés dans des matériaux particulièrement solides. Autant de trouvailles considérées comme "extrêmement importantes" par les archéologues et Jean-François Reynaud en particulier, pour qui la découverte de l'édifice représente un apport supplémentaire "pour la connaissance de l'architecture des premiers temps de l'Eglise". La construction de l'immeuble Highway, dans la seconde partie des années quatre-vingt, au bas de la montée de Choulans va permettre de recouvrir le site, jusque-là à ciel ouvert et souffrant, comme beaucoup d'autres chantiers de fouilles archéologiques, des intempéries lyonnaises. Dans son projet, l'architecte prévoit donc la réalisation d'une grande verrière accolée à l'immeuble de bureaux. Une idée qui ale double mérite de protéger lès vestiges de l'église et de les mettre en valeur par le biais notamment de l'architecture métallique caractérisant le bâtiment. Interrompu pour des raisons techniques (le deuxième flanc de la basilique se situant sous la rue, impossible de continuer), le chantier de fouilles a été remplacé, il y a quelques mois à peine, par un chantier de mise en valeur du site. Opération suivie à la lettre par le Musée gallo-romain et les services archéologiques de la Ville et qui consiste à matérialiser, par la disposition de matériaux de teintes variées, les différents niveaux de la basilique. Bref, les rendre lisibles pour le néophyte. Ainsi, on a recouvert le niveau original de la nef par une terre rougeâtre, Du rouge orangé caractérise la partie inférieure de. cette même nef et le collatéral. Tandis que le portique extérieur est recouvert de sable blanc. Les cailloux de couleur grise indiquent que l'on se trouve aux extrémités de l'édifice. A ses travaux d'aménagement devraient s'ajouter, dans quelques semaines, la mise en place d'un éclairage et l'installation de panneaux expliquant en détails les différentes parties de l'église et leurs rôles. Une fonction à laquelle serait destinée la fresque inachevée, située sur l'un des murs de la verrière. Reste aux spécialistes en archéologie et aux scientifiques à remettre à leur place d'origine, les sarcophages, retirés en 1949 et, avec les responsables municipaux, à organiser ce grand circuit archéologique et touristique dont on rêve déjà au Musée gallo-romain. Source : "Une nécropole dans le circuit" / Séverine Meille in Lyon Figaro, 19 mars 1991, p.40.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP03580.
note bibliographiqueL'église et la nécropole Saint-Laurent dans le quartier lyonnais de Choulans : étude archéologique et étude anthropologique / Pierre Wuilleumier, Amable Audin, André Leroi-Gourhan, 1949 [BM Lyon, 469990]. - Lyon aux premiers temps chrétiens : basiliques et nécropoles / Jean-François Reynaud, 1986 [BM Lyon, 6900 Z1 REY]. - Lugdunum christianum : Lyon du IVe au VIIIe s. / Jean-François Reynaud, 1998 [BM Lyon, 6900 Z2 REY].

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