[Site envisagé pour le marché aux Puces aux Echets (Ain)]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0065C 20
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Inscription(s) sur l'image : "Cime bocuze" (panneau).
historique Pas encore enterré, le marché aux puces de la Feyssine renaîtra peut-être sous d'autres cieux, lointains. Le 13 octobre 1991, le maire de Miribel-Les-Echets a donné un avis favorable. Mais rien n'est encore signé...
historique "Ca ne pourra pas être comme à la Feyssine. Plus jamais". Expropriés de la Feyssine pour cause de périphérique nord, les brocanteurs du Syndicat régional de l'antiquité et de l'occasion (SRAO) ont trouvé, seuls, un nouveau terrain pour installer leurs meubles et bibelots. "Puisque les pouvoirs publics ont été incapables de nous proposer quelque chose, nous avons cherché et trouvé nous-mêmes". Cela n'a d'ailleurs pas été évident puisqu'avant de tomber sur un accord du bout des lèvres, les brocanteurs ont essuyé une trentaine de refus catégoriques. Lyon, Villeurbanne, les communes de l'agglomération... n'avaient pas un seul petit terrain digne d'accueillir ce nouveau marché. C'est donc en dehors de l'agglomération et même en dehors du département du Rhône, aux Echets, dans l'Ain, que se rencontreront dorénavant les chineurs lyonnais. Le lieu d'implantation du projet de grand "espace européen pour l'antiquité et la brocante" est connu depuis peu. Il avait été gardé secret jusque-là. "On n'attendait plus que l'avis favorable du maire". C'est fait. Jean Beaufort, premier citoyen de Miribel, a donné, [le 13 octobre 1992], un petit coup de pouce au dossier. "Maintenant, il faut qu'on le reprenne dans les détails pour voir si c'est vraiment réalisable", déclare-t-on en mairie. L' "espace européen", un nom un peu pompeux parce que "marché aux puces a aujourd'hui une connotation trop négative pour certaines personnes", pourrait ouvrir ses portes sur le hameau des Echets au mois d'avril [1993] sur les terrains anciennement occupés par une filiale de Péchiney, Cime-Bocuze et disponibles immédiatement moyennant 12 millions de francs. "Pour l'instant, nous avons eu l'accord sur le site, cela ne veut pas dire que tout est fait, précise Lucien Monier, président du SRAO, car il y a maintenant les démarches administratives". Du côté de la mairie de Miribel, on émet tout de même quelques réserves. "Ils sont venus nous présenter leur dossier [le 13 octobre 1992], nous avons simplement répondu que nous étions d'accord pour le faire examiner par notre conseil municipal, explique-t-on au cabinet du maire. Une commission va devoir se pencher sur ce projet. Nous ne l'accepterons qu'à certaines conditions. Si nous avons le temps, le dossier passera au prochain conseil, [le 16 octobre], sinon cela sera repoussé en novembre". Les responsables du projet sont cependant déjà en contact avec la Préfecture de l'Ain et la chambre de commerce de ce département afin de faire accélérer les procédures, qui prennent en général près de 18 mois. En effet, si les brocanteurs s'installent dans ce petit coin de l'Ain, réputé pour ses bons restaurants, le plan d'occupation des sols devra être modifié et le terrain devra être conforme aux normes de sécurité en vigueur. Mais le SRAO, même s'il n'est pas totalement sûr d'avoir l'accord municipal définitif, a déjà bien avancé. Il a confié des études à un cabinet d'architectes de Bourgoin-Jallieu et sait aujourd'hui que les bâtiments industriels pourront être récupérés et réaménagés en boxes commerciaux. Les brocanteurs envisagent quelque 120 emplacements couverts, contre 176 à la Feyssine, et environ 110 bases de vente à l'extérieur sous des préaux. "Il est évident que nous n'accepterons pas tous les exposants de la Feyssine. Seuls ceux qui sont en règle, c'est-à-dire les professionnels, pourront accéder à notre marché, qu'ils soient sédentaires ou non". Les particuliers désirant vider leurs greniers seront acceptés, mais une fois par an, comme la loi l'exige. "A La Feyssine, il y a des particuliers qui viennent 50 dimanches par an... Ils n'ont tout de même pas 50 greniers à vider. C'est pour cela que le marché aux puces a mauvaise réputation". Un parking de plus de mille places, un restaurant de deux cents couverts, deux bars... Aseptisé, le futur espace européen n'aura donc plus rien d'un marché aux puces. Son coût est estimé à plus de 25 millions de francs. Ouvert aux acheteurs et aux marchands étrangers, il sera situé à quelques tours de roue de l'échangeur des Echets sur l'autoroute A46, au nord de Lyon. "Pour les gens qui allaient à La Feyssine, cela ne changera pas grand-chose. Ils prendront l'autoroute, qui est gratuite jusqu'à Miribel". Avec le plein d'essence. "Pour les étrangers, comme les Suisses ou les Italiens qui fréquentent notre marché, ce sera bien plus facile à trouver". Un seul problème pourrait inquiéter les brocanteurs : les délais à tenir. "Nous avons très peu de temps devant nous. Nous serons expulsés de La Feyssine à la fin de l'année, il faut donc que l'on se dépêche. Nous savons, de toutes façons, que nous ne serons pas prêts avant le printemps prochain". Et il n'est plus question de rester près du périphérique jusqu'en avril. Puisque [...] les adhérents du SRAO propriétaires d'un stand à La Feyssine ont enfin trouvé un terrain d'entente avec les personnes chargées de leur expropriation - Société d'équipement du Rhône et Lyon, Directions des domaines. "L'indemnisation sera calculée non plus qu'en fonction du chiffre d'affaires, mais également en fonction du nombre de mètres carrés et du déménagement", explique Christophe Geoffroy, conseil du syndicat des antiquaires. Les occupants de la Feyssine n'ont donc plus bien le choix. Surtout si le conseil municipal de Miribel avait la mauvaise idée de rejeter le dossier de l'ultime chance. Source : "Record de saut pour les puces" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 14 octobre 1992, p.1 et 5.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP05608.
note bibliographique "Les Puces se multiplient" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 15 octobre 1992, p.5.

Retour