[2e Biennale d'art contemporain de Lyon (1993). "Enfer, un...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0227B 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Un des premiers arrivés de la 2e Biennale d'art contemporain de Lyon, le très jouissif et ludique, "Enfer, un petit début", de Jean Tinguely, collection du musée national d'art moderne du Centre Un impressionnant ramassis de tout et de rien qui s'agitent sardoniquement dans tous les sens, telle une monstrueuse concentration de machines célibataires... Mais surtout, une pièce impossible. Ce capharnaüm de bric et de broc demande en effet temps et patience pour être monté. Et exige ensuite la présence quasi permanente à son chevet d'un technicien bricolo capable de réparer les pannes qui ne manquent pas. Au point que Beaubourg a (à regret, sûrement) remisé dans ses réserves cette oeuvre donne une bonne idée de l'éclectisme des connaissances possédées par les restaurateurs d'art contemporain. La Biennale de Lyon sera une rare occasion de le voir en fonctionnement. Source : "Vision d'enfer" in Lyon Figaro, 14 août 1993, p.15.
historique Du Schwitters encore en container, du Tinguely déjà en montage... L'équipe technique marche à la Cristalline, et le tour du propriétaire se fait à vélo... Voilà deux semaines déjà qu'on s'active sérieusement sous la halle Tony-Garnier pour mettre en place la deuxième Biennale d'art contemporain de Lyon. Avec, cette année, un vrai planning de montage. Une vraie organisation des équipes. Ce qui surprend et ravit au premier chef Thierry Raspail, le directeur avec Thierry Prat de cette manifestation. Tout se passant jusque-là très bien, et sans énervement, il y aurait même de quoi inquiéter un anxieux comme lui. La fièvre inévitable des derniers jours viendra remettre un peu d'ordre dans tout cela. Les oeuvres sont pour la plupart déjà arrivées ou sur le point d'être réceptionnées. Le 26 août [1993], on attend les pièces russes chaperonnées par leurs cinq conservateurs qui auront fait le voyage avec eux. Quant à l'aménagement de la halle, il prend plus que tournure, et l'on perçoit déjà l'espace architectural conçu par Patrick Bouchain. L'impression d'un grand mur rouge, sur la droite, mais brut de coffre pour l'instant, surprendra, à l'entrée, les visiteurs. Occupant toute la perspective de la halle, cette ligne délimite quatre blocs de même volume. L'idée est, cette année encore, à la compartimentation de l'espace à l'intérieur de chaque bloc, mais, à la différence de la précédente biennale, le laxisme ludique de la visite fait place à un circuit volontariste à la logique élaborée. "Et tous ils changent le monde" s'ouvrira sur les trois formes d'art limite qu'expérimentent, au début du siècle, Malevitch, Duchamps et Schwitters, pour se clore aujourd'hui, sur un large ensemble de peintures de l'américain Basquiat et des oeuvres inédites de l'allemand Knoebel. Avec pour fil rouge, la permanente effervescence de l'art. Thierry Raspail paraît plutôt confiant dans ce presque présent de l'ouverture, fixée le 3 septembre [1993], de même qu'il se dit assez optimiste quant à l'avenir officiel de l'art contemporain à Lyon. Malgré tous les augures, mauvais, et les incrédules, nombreux, le musée qu'il attend depuis maintenant quelques années est sur ses rails. La première tranche des travaux de la Cité internationale, tranche à laquelle appartient le pôle culturel, doit débuter en septembre, quai Achille-Lignon. L'ouverture du musée étant fixée à la fin de 1995. Egalement l'année de la troisième BAC qui semble à présent chose acquise à Thierry Raspail. Surtout si la manifestation de cette année connaît le même succès de fréquentation publique que "L'amour de l'art", il y a deux ans. On peut s'interroger, en revanche, sur le destin de la quatrième édition. Ce qu'il fait. Jacques Toubon, ministre de la Culture, s'est déclaré, à plusieurs reprises, très favorable au retour d'une Biennale à Paris. Biennale que la politique langienne avait plus ou moins aidé à supprimer au profit d'une biennale imaginée d'abord itinérante en province, puis arrêtée à Lyon. Dans son entourage, certains poussent le ministre vers une formule Documenta... Du prestige, mais aussi beaucoup d'argent à débourser en perspective. La question est simple : la nouvelle Biennale de Paris entraînerait-elle la fin de celle de Lyon ? La cousine de province ne coûte, en fait, pas très cher à l'Etat. 5 millions de francs. Une vétille à côté d'une manifestation genre Documenta qui peut en exiger 40 ou 45. Et puis, rappelle Thierry Raspail, Jacques Toubon aime l'art contemporain, et il a toujours tenu un discours allant dans le sens de la décentralisation. De son côté, la Ville paraît vouloir maintenir le cap. Autant de raisons, donc, pour un optimisme qui sait demeurer lucide. Il n'y aurait guère que l'Elac (Espace lyonnais d'art contemporain) à se poser vraiment la question de sa pérennité. A peine l'annonce des premiers coups de pioches du MAC était-elle faite, que certains élaboraient déjà des stratégies de reprise pour le quatrième niveau du Centre d'échanges de Perrache. Le locataire actuel aimerait pourtant bien rester. Source : "Vues de chantier" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 14 août 1993, p.15.
note bibliographique Photographie reproduite in Lyon Figaro, 14 août 1993, p.15.

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