[Hangar en construction sur le nouveau site des Puces à...

[Hangar en construction sur le nouveau site des Puces à Villeurbanne Saint-Jean]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0065B 03
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historiqueA Vaise, avec un titre de séjour provisoire, les Puces étaient en attente d'un administrateur privé. Réflexion faite, la municipalité lyonnaise a décidé de continuer à gérer le marché durant les 18 mois qu'il lui reste à vivre sur le site. Pour la suite, d'autres ont des idées. En dur et pour longtemps.
historiqueEt ce qui devait arriver arriva. Après avoir juré des mois durant que la gestion des Puces était une mission destinée à échapper à l'orbite municipale, Bernard Chamaly, l'adjoint en charge des cimetières et des marchés lyonnais, est aujourd'hui en quête d'arguments pour illustrer l'exact contraire. [Le 10 février 1994], il a informé les candidats à la réorganisation de la brocante que, tout compte fait, la Ville de Lyon entend conserver l'administration du site de Vaise. Provisoirement, certes, mais fermement, cela va de soi. Ainsi, au terme d'un automne et d'une moitié d'hiver où l'on a vu trois prétendants, légitimes ou non, lorgner discrètement ou pas sur les royalties de la brocante, Michel Noir vient d'adopter la position la plus adroite, celle qui ne grève pas l'avenir et qui permet tous les accomodements futurs. Un suivi attentif comme un désengagement total. [Le 7 février 1994], en petit comité, le maire de Lyon a décidé de laisser les choses en l'état puisque que la formulation même de l'appel d'offre se révélait casse-gueule. En effet, il s'agissait de proposer aux candidats en lice à la fois la gestion des dix-huit derniers mois d'occupation du site de Vaise et la gouverne du futur site, du lieu définitif sur lequel doivent s'installer les marchands en 1995. Le gestionnaire choisi aurait donc eu en charge ce nouveau déménagement alors que plus personne n'ose promettre que c'est bien à la Feyssine que retourneront les Puces. Situation d'autant plus périlleuse qu'il est aujourd'hui difficile de parier sur l'esprit de Panurge des petites bêtes qui sautent. Avec d'un côté les puciers, disons, "idéalistes", qui ont décidé de se battre pour leur maintien sur le site de Vaise, et de l'autre quelques individus qui rêvent d'installer les brocanteurs dans on ne sait quel hôpital désaffecté, la profession et d'ores et déjà agitée de mouvements browniens qui augurent mal des transferts ultérieurs. Quel qu'il ait été, le vainqueur des opérations n'aurait jamais obtenu l'assurance d'entraîner dans son sillage l'ensemble de la profession. Dans le même temps, il se trouve qu'un promoteur, et non des moindres, sollicité par des antiquaires ne figurant pas non plus au registre des tocards, a mené à son terme un opération immobilière sur un terrain lui appartenant, à Villeurbanne. Ce promoteur se nomme Constant Giorgi et, lui qui a bâti la Cité des antiquaires, à Stalingrad, lui qui construit le nouvel espace de ventes de l'étude Anaf, peut se réclamer de relations suivies avec les marchands d'art, dont il est un prodigieux client. Pour eux, il avait déjà ouvert à la disparition de la Feyssine un espace réservé aux professionnels, rue Billon, toujours à Villeurbanne. Cette fois, ce sont des hangars tout neufs qu'il leur destine dans le quartier de Saint-Jean, rue du Canal, à quelques encablures de l'ex-Feyssine. Ce qui n'est pas mal vu. A ce monde de la chine, si fort attaché à ses traditions géographiques, ne déplairait nullement un retour au pays. Et justement, la chose est programmée dès la fin du mois de mars pour des ventes de marchand à marchand. "Si Giorgi ouvre son endroit, propose des prix concurrentiels, je pense qu'il a toutes les chances de réussir et pas seulement dans le cadre d'un espace réservé aux professionnels". Celui qui parle n'est autre que Guy Mounier, le plus sérieux, pour ne pas dire le seul crédible des ex-candidats à la gestion de Vaise and Co. "L'éclatement du marché est impossible, dit-il encore, et s'il fallait parier, tout peut très bien basculer vers le Canal". Pourtant, jusqu'au [10 février 1994], il y croyait encore, Guy Mounier, aux possibilités de gérer Vaise, "le processus était bien engagé, je ne comprends pas. Si c'est dans un souci d'épargner au repreneur une situation gênante, c'est bien, mais je n'en suis pas sûr". En dépit de l'abandon du processus d'appel à une gestion privée, rien ne prouve non plus que Michel Noir ait remisé à jamais le dossier Puces. En revanche, tout indique que Constant Giorgi est l'homme le plus sollicité par les ex-candidats de l'ex-appel d'offre. Notamment. Source : "Qui va piquer les puces" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 11 février 1994, p.1.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP06591.

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