Georges Govy et Roger Ikor

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0701 006BIS N2607 C1022
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
description Adresse de prise de vue : Chez Morateur, 14, rue Grôlée, Lyon 2e.
historique En 1953, Robert Proton de la Chapelle, également connu en tant que critique musical du quotidien "L'Echo-Liberté" sous la pseudonyme de Robert de Fragny, confiait la création et la direction d'un nouvel organe de presse à Régis Neyret, jeune ami de son fils Raymond. Le premier numéro de "Résonances" paraissait au début du mois d'octobre 1953 aux éditions S.M.E., petite maison d'édition qui publiait également "Métallurgie", organe du patronat de la métallurgie régionale. D'abord destinée à être le support de l'orchestre philharmonique de Lyon en donnant notamment ses programmes, la revue "Résonances" s'est rapidement ouverte à tous les aspects de la vie culturelle. Ses premiers numéros regroupaient ainsi des articles de Parisiens et de Lyonnais. Au plan lyonnais, chaque rubrique avait sa plume : Suzanne Michet pour les lettres, Marcel Michaud pour la poésie, Jean-Jacques Lerrant pour la peinture, Henri Joly - sous la signature ASL - pour le théâtre, Albert Gravier et Robert de Fragny pour la musique, Maurice Montans pour le cinéma et la télévision. Sans compter les occasionnels qui se joignirent à la revue par amitié : Maurice Jacob, le docteur Edmond Locard, les journalistes Marc Sonnet (L'Echo-Liberté) et Robert Butheau (Progrès de Lyon), les écrivains Gabriel Chevalier, Joseph Jolinon et Jean Reverzy, le critique d'art Marius Mermillon... et quelques "extras", comme Ennemond Trillat, Pierre Combet-Descombes et beaucoup d'autres. Un an après le lancement de la revue, un concours de nouvelles fut organisé et, peu à peu, "Résonances" se colora plus de littérature que de musique, ce qui conduisit à organiser des réunions amicales et hebdomadaires sur le principe des cafés littéraires : les "Rencontres de Résonances". A partir du 18 novembre 1955 et pendant deux saisons, elles se déroulèrent chez Morateur, restaurant lyonnais de la rue Grôlée alors dirigé par Nelly Poirier. Selon un rituel bien établi, les personnalités du monde des arts et des lettres arrivaient à Lyon le vendredi et étaient emmenées chez Morateur où, conviées à boire un verre, la soirée se terminait par une rencontre-débat animée au micro par Maurice Montans. Le samedi, les écrivains signaient leur livre dans l'une des librairies lyonnaises - généralement à la librairie La Proue ou à celle des Archers -, puis le week-end se clôturait par le concert de la philharmonique, le dimanche à 18 heures. L'expérience des "Rencontres de Résonances" cessa, en plein succès, au mois de juin 1957.
historique Roger Ikor est né à Paris en 1912. Il fit ses études secondaire au Lycée Condorcet et Première supérieure à Louis-le-Grand. Reçu à l'Ecole normale supérieure en 1934, agrégé de grammaire en 1935, il devait être chargé de cours à l'école de 1935 à 1936. Après son service militaire, il professe à Avignon de 1937 à 1939. Il voyage à l'étranger, notamment en Allemagne, en Hollande, en Hongrie, en Yougoslavie et en Espagne. Il publie à ce moment une courte étude sur Saint-Just. Mobilisé comme lieutenant officier de renseignements au 106e d'infanterie, il fait la campagne de Lorraine en 1939, celle de Belgique en mai 1940. Prisonnier à Lille, Roger Ikor restera captif durant cinq ans dans un oflag de Poméranie. Il participe à la fondation des groupes de Liberté, organisation de résistance de l'oflag, comme chef de bloc. Il dirige le journal clandestin, il s'évadera au début de 1945 lors de l'évacuation du camp par les Allemands devant l'avance russe, mais sera repris au bout de trois semaines de vagabondage dans le no man's land. Ce sera le sujet d'une nouvelle intitulée "Anabase". Après la libération, il publie, entre 1945 et 1947, quelques nouvelles et études critiques dans divers périodiques. Roger Ikor est professeur au Lycée Condorcet lorsqu'il se voit couronné du Goncourt 1955 pour son roman "Les eaux mêlées". Le lauréat à notamment publié "A travers nos déserts" (1950) et "Les grands moyens" (1951).
historique Georges Govy a vécu jusqu'à l'âge de dix ans à Eupatoria, dans le sud de la Crimée, où il est né. Il devait quitter cette ville en 1920, au moment où les Russes y entraient définitivement. Georges Govy passa ensuite trois ans en Turquie. C'est là qu'il commença ses études dans un lycée français. Son oncle l'ayant ensuite emmené en Egypte, il demeura au Moyen-Orient jusqu'en 1928. Il s'engagea alors comme matelot sur un bateau français et voyagea durant trois ans aux Indes, au Japon, en Chine, etc... C'est en 1934 que Georges Govy, qui est naturalisé, s'installa définitivement en France. Il suivit les cours d'une école de journalisme, fit de solides études sociales et publia des nouvelles. Le nouveau lauréat du Prix Renaudot 1955 pour "Le Moissonneur d'épines" fit aussi de nombreux reportages, donna de grandes enquêtes, en particulier sur l'enfance délinquante, avant de se consacrer à des émissions radiophoniques et plus particulièrement à des oeuvres dramatiques.
note bibliographique "Les Rencontres de Résonances" / R.N. [Régis Neyret] in Résonances, no.32, 1er décembre 1955, p.28-29 [BM Lyon, 950743]. - Cinquante ans de vie culturelle à Lyon 1924-1977 / Robert de Fragny, 1982, p.126-130 [BM Lyon, 6900 X0.8 FRA]. - "Résonances et le Prix de la nouvelle" / Régis Neyret in L'intelligence d'une ville : vie culturelle et intellectuelle à Lyon entre 1945 et 1975 [...], 2006, p.231-238 [BM Lyon, 6900 X0.9 INT]. - "Chez Morateur dans les année 50-60" / André Mure in Le Progrès de Lyon, 18 août 2001 [BM Lyon, 950002]. - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Ikor (consulté le 17-09-2022). - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Eaux_mêlées (consulté le 17-09-2022). - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Govy (consulté le 17-09-2022). - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Moissonneur_d'épines (consulté le 17-09-2022).

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