[Nuits d'émeutes en région lyonnaise. Manifestation...

[Nuits d'émeutes en région lyonnaise. Manifestation anti-violences à Vaulx-en-Velin]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP06729 003
technique1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historiqueComme la veille à Bron, la population de Vaulx-en-Velin s'est rassemblée le 20 avril, à l'appel de son maire, pour dire son opposition aux violences devant la salle du palais des Sports qui avait brûlé dans la nuit du 15 au 16 avril 1994.
historique"Notre rassemblement est un cri contre la violence qui détruit la vie et la ville", s'est contenté de déclarer Maurice Charrier lors du rassemblement organisé devant la salle de gymnastique détruite [dans la nuit du 15 au 16 avril 1994], avant de demander une minute de silence de "protestation" aux six cents personnes venues sur la place. Et pour ne pas prêter le flanc à toute récupération, et "ne pas faire de ce rassemblement une tribune", le maire de Vaulx a laissé le soin de prendre la parole à une Vaudaise, Laurence Berthet. La joueuse de handball de l'Asul a lu un texte de protestation au nom de tous les habitants avant que ces derniers ne se rendent en préfecture, où une délégation conduite par Maurice Charrier a été reçue par Paul Bernard. Mais c'est de l'ensemble de la journée que la municipalité de Vaulx avait tenu à faire le symbole de la protestation. [Le mercredi 20 avril], jour du sport oblige, les enfants des écoles se sont succédé pour des démonstrations sportives, devant la carcasse de leur gymnase. Mécanique bien rodée, ils ont été sollicités dans leurs classes pour faire des témoignages anti-violences. Dessins, mots d'enfants ont été affichés sur la palissade de tôle qui entoure les restes de la salle de gymnastique. Et les manifestants arboraient, pour la plupart, des autocollants distribués par la mairie sur lesquels des slogans proclamaient : "J'agis pour réussir ma ville". Les Vaudais n'ont pas été les seuls à réagir. Dans la matinée, de façon très solennelle, les préfets, le procureur de la République, les maires des villes où se sont produits les accidents, le président du Conseil général et un représentant du président de la Communauté urbaine ont tenu un entretien de presse : "Nous avons voulu exprimer une volonté commune, rejeter le catastrophisme et exprimer une ferme détermination", a déclaré Paul Bernard, affirmant la volonté de l'Etat de mettre un terme à la violence en interpellant et faisant juger les délinquants et fauteurs de trouble, mais également de reconstruire les gymnases détruits, et de poursuivre enfin la politique de la ville engagée par le gouvernement. De son côté, le procureur de la République a indiqué que des magistrats instructeurs allaient être saisis pour conduire les enquêtes sur les faits les plus graves du week-end. Affirmant la "lucidité, la compétence, le discernement et la fermeté" des magistrats sous ses ordres, il est également revenu sur les deux accidents tragiques, pour dire que le parquet de Lyon s'était déplacé sur les lieux aussitôt après chacun des drames, mais aussi pour dire que ses services avaient reçu les familles des victimes pour les informer. [Le 20 avril], il n'y avait pas qu'à Lyon qu'il était question des événements du week-end. Les députés du Rhône ont aussi soulevé le problème à la tribune de l'Assemblée. André Gerin, député-maire PCF de Vénissiseux a adressé une question orale à Simone Veil, tandis que Michel Terrot, député-maire RPR d'Oullins, s'est adressé à Charles Pasqua. Au nom de l'ensemble des parlementaires RPR du Rhône, il a demandé au ministre de l'Intérieur quelles mesures il comptait prendre afin de faire respecter la loi républicaine dans les banlieues "en identifiant puis en punissant les casseurs de tous poils". Mais le député-maire d'Oullins a également assorti sa question de remarques, tenant à dénoncer "l'hypocrisie de certains, qui demandent aujourd'hui un châtiment exemplaire vis-à-vis des auteurs criminels de ces incendies qui ne manquent jamais une occasion de combattre la politique courageuse que vous essayez de mener pour en terminer avec le laxisme que vous avez connu en prenant vos responsabilités. Ce sont d'ailleurs ceux-là même qui, il y a peu de temps, demandaient le retour des deux étrangers qui avaient été éloignés de notre territoire, ce qui naturellement a été perçu comme un encouragement", a déclaré Michel Terrot. Source : "Le procès de la violence" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 21 avril 1993, p.1 et 3.
note à l'exemplaireCe reportage photographique contient 35 négatifs.
note bibliographique"Maurice Charrier appelle à la manifestation" / F.P. in Le Progrès de Lyon, 19 avril 1994. - "Vaulx-en-Velin : du gymnase à la préfecture" / F. Ch. et F.P. in Le Progrès de Lyon, 21 avril 1994.

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