[Conseil régional de Rhône-Alpes. Séance du 24 octobre 1991]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2505B 15
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description A l'arrière plan sur la droite : Charles Millon.
historique La première journée de cession du Conseil régional s'est déroulée sur fond de préparation des élections de mars 1992. A droite, Charles Millon engrange les soutien contre Alain Carignon. Côté socialiste, on gère la rupture avec André Vianès.
historique "Ils ont la tête ailleurs". Réflexion d'un collaborateur de Charles Millon, [le 24 octobre 1991], devant une assemblée régionale clairsemée expédiant au plus vite ses débats. La session a rapidement pris la tournure surréaliste qui sied aux périodes pré-électorales et où les débats de l'hémicycle ne servent que d'alibi aux spéculations et tractations de couloirs. Il est vrai que les événements intervenus depuis une semaine, à droite comme à gauche, avaient de quoi alimenter les conversations. Dans les rangs de la majorité régionale, c'est l'annonce du maire de Grenoble Alain Carignon de partir à l'assaut de la présidence de Charles Millon qui a semé le trouble. Une initiative qualifiée d' "aventure politicienne" par Charles Millon, qui pense qu' "il n'y a pas de quoi faire bouillir la marmite". Le président du Conseil régional se contentant de rappeler qu'il est "mandaté" par le RPR et l'UDF pour "mettre en place des listes d'union partout et qu'il mènera l'opération jusqu'au bout". Il est vrai qu'en matière d'union, Charles Millon a obtenu quelques assurances depuis le début de la semaine. A commencer par celles du RPR qui l'assurait, dès [le 22 octobre], de son soutien sans ambiguïté, en plaidant en faveur de l'union. Depuis, les messages de soutien continuent à s'entasser sur son bureau. Raymond Barre a exprimé à son lieutenant des présidentielles de 1988, "sa confiance et formulé le voeu qu'il puisse poursuivre demain, à la tête d'une majorité cohérente et solidaire, l'action qu'il mène depuis 1988, dans la rigueur et la clarté, au service de la Région". Raymond Barre, qui siège également au Conseil régional, n'a pas encore fait savoir s'il sollicitait le renouvellement de son mandat. Au message de soutien de l'ancien Premier ministre est venu s'ajouter celui de Bernard Bosson, secrétaire général du CDS et député-maire d'Annecy, ainsi que celui des cinq députés de Haute-Savoie et plus particulièrement de Pierre Mazeaud, le président départemental du RPR. Côté Isère, les élus et les appareils politiques se retrouvent dans une situation particulièrement inconfortable, coincés entre le président du Conseil général, Alain Carignon, et le président du Conseil régional, Charles Millon. Ici, les réactions ne se sont pas fait attendre non plus. Après la prise de position de l'UDF en faveur de Charles Millon, mais également d'une union de la majorité départementale, c'est au tour du RPR de se positionner. Un choix cornélien pour Richard Cazenave, le patron du RPR local, proche d'Alain Carignon, dont il a récupéré le siège à l'Assemblée nationale. "Les positions adoptées par Alain Carignon pour lancer le débat régional posent un double problème au RPR Isère. D'une part parce qu'elles remettent en cause le principe d'union officialisé sur le plan national par la charte de l'UPF et qui préside aux accords en cours de discussion dans l'ensemble des régions. D'autre part parce qu'elles entretiennent l'ambiguïté d'une alliance possible avec les socialistes au sein de la future assemblée régionale", explique Richard Cazenave qui va réunir ses troupes le 28 octobre pour prendre une décision, forcément douloureuse. Le député RPR pose cependant ses conditions: "Si un accord avec Alain Carignon et la majorité départementale s'avérait impossible, je serais amené en ma qualité de chef de file du RPR Isère pour les régionales, à proposer à nos partenaires de l'UDF la constitution d'une liste commune distincte de celle d'Alain Carignon". En Isère, d'autres inconditionnels de l'union, comme le maire non inscrit de Morestel, Théodore Durand, croient encore à un rapprochement entre Alain Carignon et Charles Millon [...]. Source : "Décomposition et recomposition" / Catherine Lagrange et Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 25 octobre 1991, p.2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP04576A.

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