[Prieuré d'Ambierle (Loire)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0771 FIGRPT1399 11
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Les vastes bâtiments du prieuré d'Ambierle associent un ensemble de bâtiments massés derrière une imposante façade du XVIIIe siècle, à la belle ordonnance classique. La mairie, la poste, en occupent une partie. Des particuliers une autre. Avec le chapelet habituel des agressions esthétiques, à commencer par la criarde devanture d'une indiscrète boucherie. Il est vrai que le tout est seulement inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, façades et toitures. D'où les frais d'entretien et de restauration à la charge de la commune... et dépassant de loin ses ressources. Or, en voyant cet ensemble tronqué, maltraité, négligé, Didier Reppelin a eu le coup de foudre. Laissant vagabonder son imagination, l'architecte a conçu un vaste projet de réhabilitation redonnant vie aux vieilles pierres. En leur trouvant des locataires. "Nous avons d'abord réalisé une analyse historique, architecturale, économique et humaine. Il y a là un potentiel de revitalisation pour la commune. Le centre du bourg a perdu beaucoup d'activités commerciales. Le prieuré est devenu un espace économiquement mort. Ambierle a des besoins : salles pour les associations, local d'assistantes sociales infirmières, mais aussi logements locatifs pour des personnes âgées ou des jeunes couples voulant rester au pays. Pourquoi ne pas lier le tout ?" D'où un grand projet associant un espace public (boutiques, salles polyvalentes) articulé autour de la place et un espace privé, constitué de logements. Conçus en liaison avec les HLM de la Loire, afin de les rendre abordables à toutes les bourses. Utopie? Par chance, non. Marc Botlan s'enthousiasme, vainc les résistances, obtient les crédits. Le maire accepte de jouer le jeu. On multiplie les exposés auprès des élus et de la population, un rien horrifiés au seul nom de HLM. La pompe s'amorce. Des financeurs potentiels sont contactés. Etabli en septembre 1985, le projet reçoit ses premières subventions dès février 1986. Priorité : la toiture. 1500 mètres carrés refaits en deux ans. On joue la carte de l'authenticité : les ardoises posées au siècle dernier sont remplacées par des tuiles plates. Comme au XVIIle ! Mais celles existant sur le marché n'ont ni la dimension, ni l'épaisseur, ni la couleur voulues. La Générale française de céramiques (G.F.C.), étudie tout spécialement un modèle copié de l'ancien. La tuile type Ambierle est née. Résultat probant. Seul problème : les hortensias plantés en dessous ont viré au bleu. Reste à poursuivre sur cette lancée. Une vingtaine de logements sont à l'étude au premier étage du bâtiment, maintenant bien couvert. Mais les normes HLM sont draconiennes. "Elles sont même absurdes quand il s'agit de telles bâtisses. On arrivait à de véritables cellules, impossibles à vivre." Après quatre esquisses essayant de s'approcher au mieux des fameuses normes, on butte toujours sur des problèmes de surface ou de coût. Le salut va venir d'une entreprise lyonnaise. "La coïncidence a voulu que la société Gerland SA, fabriquant de plastique, crée à ce moment là un centre de recherche sur l'utilisation de ce matériau dans l'habitation. Ambierle pouvait être un champ d'application idéal", souligne Didier Reppelin. L'affaire est en cours, neuf logements devraient être élaborés dès 1989. Alors que les parties destinées au public vont être, elles-aussi, restaurées. La mairie va s'agrandir, les handicapés vont pouvoir accéder à la salle sociale. Et le salon Louis XV, où jouent les enfants de la postière, va devenir une salle d'exposition... Et l'architecte de conclure : "Ici, nous réalisons les Hespérides, façon campagnarde." Source : "Les Hespérides, façon campagnarde" / G.C. [Gérard Corneloup] in Lyon Figaro, 19 août 1988, p.23.

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