[Inauguration officielle du chantier de l'Opéra national...

[Inauguration officielle du chantier de l'Opéra national de Lyon (version Jean Nouvel)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0154 04
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 12,5 x 17,5 cm (épr.)
historiqueLe 1er février 1990, le Grand-Théâtre montrait ses plaies béantes aux visiteurs et Jean Nouvel les grandes lignes de son projet de reconstruction. Réouverture du bâtiment : janvier ou février 1993.
historiqueLes théâtres meurent aussi ! La visite du chantier de l'Opéra de Lyon, organisée [le 1er février 1990], le montrait à l'évidence et avec nostalgie. Première visite, ultime visite. C'était tout comme. Beaucoup de monde s'était déplacé pour cette (première) présentation, dans le sillage du maire de Lyon et des architectes Jean Nouvel et Emmanuel Blamont. Ediles, nombreux et variés, membres des services techniques de la ville, représentants des entreprises concernées et tout de même quelques journalistes entreprenaient un long périple à travers les diverses partie d'un bâtiment devenu un univers surréaliste rappelant quelque décor digne de l'arte povera. Une fois franchie l'entrée, privée de ses portes, l'atrium éventré offrait la tristesse de ses colonnes en faux lapis-lazuli dont le bleu avait pris des teintes blafardes. Presque cadavériques. Plus de tapis rouge au sol, plus de calorifères kitchs (et classés) aux paliers, plus de cloisons séparant jadis les loges des banquettes de Monsieur tout le monde. D'étage en étage, parmi les gravas d'une splendeur passée, le malheureux bâtiment de MM. Chenavard et Pollet n'en finissait pas de montrer ses plaies béantes à une longue et lente procession de Messieurs et Dames souvent indifférents, plus rarement émus, mais généralement silencieux. Funèbre ! Pourtant, en s'isolant du groupe, en rêvant devant un angelot joufflu, jadis doré, exhibant quelque moignon plâtreux, le mélomane pouvait retrouver là, au poulailler, le souvenir figé de sa jeunesse, évoquer, une dernière fois, l'ombre d'une Nellie Melba, d'une Ninon Vallin, d'un André Cluytens... Les bruits de la circulation, retrouvée place de la Comédie, ramenaient brutalement au présent : il était temps de se presser sous les lambris dorés de l'Hôtel de ville, pour assister à la conférence de presse organisée par les autorités. La première en quatre ans de dossier ! "Aujourd'hui, il ne s'agissait pas d'un premier coup de pioche, mais plutôt d'une dernière balade, d'un dernier regard sur un lieu indissociable de la qualité artistique lyonnaise. Nous sommes entrés dans le compte à rebours. Nous sommes à trois ans du jour J et tous les moyens de garantie sont rassemblés pour que nous tenions les délais", devait déclarer Michel Noir en introduction, soulignant "l'importance de ce projet pour Lyon", puis "la qualité architecturale et l'audace acceptée, après débat, du projet Nouvel". Avant d'évoquer la possibilité de produire dans le nouveau bâtiment, des spectacles, mais aussi de la vidéo. A son tour, Jean Nouvel, après avoir réussi tant bien que mal à dompter des diapos capricieuses, dont la première était d'ailleurs à l'envers, présentait son "outil de haute définition". Rien que de déjà connu, le rappel que la couleur noire, dans tout ses états et tout ses matériaux, serait à l'honneur, la conclusion que, de toute façon, "l'intérieur actuel n'est pas un grand témoignage de l'art architectural du XIXe siècle". Voire... Pour l'acoustique de la salle : "Elle sera meilleure que celle que vous perdez", lançait l'architecte avec une belle assurance, s'appuyant sur l'autorité des experts. On espère que ce ne sont pas ceux qui ont élaboré l'acoustique de l'auditorium Maurice-Ravel ou, tout récemment, celles de la salle Rameau et de la salle Varèse au CNSM ! Après quelques mots de Louis Erlo, lyrique, parlant d'un "jour de bonheur" doublé d'un "moment d'émotion", l'adjoint chargé des Travaux, Alain Dussauchoy détaillait le calendrier prévu, le comparant à une vaste symphonie en cinq mouvements... Comme chez Mahler. Restait à terminer sur la date d'inauguration que le maire lui-même fixait à janvier ou février 1993. Festivités en abondance, c'est promis. Source : "La dernière balade" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 2 février 1990, p.38.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP01619.
note bibliographique"Opéra, visite organisée d'une idée" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 1er février 1990, p.1, 33-34. - "Opéra : les travaux ont commencés" / Pierrick Eberhard in Le Progrès de Lyon, 2 février 1990.

Retour