[Le ministre Jack Lang en visite à Lyon]

[Le ministre Jack Lang en visite à Lyon]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0916 FIGRPTP2092 02
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
descriptionDe gauche à droite, au premier plan : Francisque Collomb, maire de Lyon, et Jack Lang, ministre de la Culture. A l'arrière plan, au centre : Jacques Crammer, secrétaire général de la ville de Lyon et éminence grise du maire.
historiqueAprès Vienne et Saint-Fons, Jack Lang était l'hôte, le 31 janvier 1985, du maire de Lyon et du Club de la Presse. Entente plus que cordiale à l'hôtel de ville entre Francisque Collomb et le ministre de la Culture qui soulignait à cette occasion que "si l'Etat fait ce qu'il faut, c'est peut-être à la région de revoir ses attributions dans le domaine culturel".
historiqueLe Théâtre du 8e ? La succession de Jacques Weber est à l'étude. La politique municipale ? Ce n'est pas à lui d'en juger. Le Cinématographe fermé ? C'est par manque de spectateurs. Pour la majorité des dossiers évoqués, les réponses de Jack Lang furent lapidaires sur le fond et, pour la forme, nourries de digressions appartenant à la préhistoire du langage politique. Au Club de la Presse, il ne fut pourtant pas interrogé sur les rabais de l'essence ou les bienfaits de la proportionnelle comme ce fut curieusement le cas lors de ses dernières apparitions télévisées. De culture et encore de culture, il fut abondamment question mais, de généralisation en généralisation, le propos s'inscrivit rarement dans la concrète réalité régionale. La seule et inquiétante nouvelle du jour concerna la Fondation de la Photographie. Installée à Lyon dès ses origines, rapatriée à Paris, l'ex-fondation nationale décentralisée ne dispose plus dans notre ville que d'une structure filiforme et de moyens faméliques. Et Jack Lang évidemment de reprocher son manque d'ambition à l'équipe régionale : "Ou on va de l'avant ou on s'arrête, j'espère trouver une solution, je vous demande un sursis"... En l'occurrence le sursis s'applique bel et bien à la Fondation. Puis on parla France. L'âme hexagonale et les défauts tricolores furent examinés. "Voilà une nation extraordinaire, on demande le transfert des crédits tout en réclamant la diminution des prélèvements d'Etat, on s'oppose aux interventions tout en craignant l'autonomie. La vérité est que ce sacré pays a du mal à accepter la décentralisation". Un peu plus tard tandis qu'on s'entretenait télévision privée le mot liberté fit son entrée : "Le problème est de savoir si oui ou non les nouveaux moyens de communication servent les créateurs de France. J'avais pensé que posséder une radio libre, y faire de la publicité étaient des privilèges qui comportaient quelques devoirs et notamment celui de laisser aux artistes la liberté d'expression et au public une liberté de choix et de découverte. Pour les futures télévisions, j'espère que seront trouvées des solutions ingénieuses pour un modèle à la française". L'engagement de l'Etat dans la région fut moult fois évoqué pour la vacillante maison de la danse, l'Opéra, la chanson française et ont immédiatement servi de parapluies le Conservatoire national supérieur de Lyon, l'Institut Lumière, la Biennale de la danse, etc. "Cette ville et cette région, soulignait Jack Lang, bénéficient plus que d'autres de nos efforts". Enfin, dans le débat surgit une pyramide. Alors, et pour la première fois, on parla technique, double perspective, bataille d'Hernani, implantation et modernité. Notre ministre dominait le sujet. Il s'agissait de la très parisienne pyramide du Louvre. Source : "La digression selon Jack Lang ou l'art d'éviter les problèmes de terrain" / S.B. [Sandrine Blanchard] in Le Journal Rhône-Alpes, 1er février 1985.
note à l'exemplairePhotographie attribuée à Noël Lieber. Photographie issue des archives du Journal Rhône-Alpes.

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