[Opéra national de Lyon (hors les murs) : "Montségur", de...

[Opéra national de Lyon (hors les murs) : "Montségur", de Marcel Landowski (mise en scène : Nicolas Joël)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPT2393 03
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
descriptionSpectacle de l'Opéra national de Lyon donné à l'auditorium Maurice-Ravel, 149, rue Garibaldi, Lyon 3e.
historiqueAvec "Montségur" de Marcel Landowski, l'Opéra de Lyon, en visite à l'Auditorium Maurice Ravel, vient de renouer avec sa vocation de nous présenter des oeuvres lyriques de notre temps. Contemporain cet Opéra l'est par sa date de composition puisqu'il fut créé Toulouse [en 1986]. Il l'est aussi par l'actualité fatale du thème abordé : l'intolérance, hydre grimaçante malheureusement encore bien vivante aujourd'hui aux quatre coins du monde. Le point de départ est historique avec les derniers avatars de la révolte cathare dont les ultimes partisans sont assiégés dans le château de Montségur puis livrés aux flammes de l'Inquisition. Et quand on jette un regard sur l'oeuvre passée de Marcel Landowski, inlassable défenseur de l'individu, on comprend que cette thématique, terrible et inquiétante ait pu intéresser le compositeur et l'homme. A partir du texte du duc de Levis-Mirepois, il a élaboré un vibrent plaidoyer en faveur de l'homme, de son libre choix, de son droit à la différence... au delà d'une inévitable histoire d'amour (il est catholique, elle est cathare et ils s'aiment... on se doute que cela finira mal !) finalement bien inutile ici. Musicalement la partition, d'une écriture certes assez conventionnelle mais très bien construite et menée, apporte un soin extrême aux jeux des timbres instrumentaux objets de toute la sollicitude du compositeur. Les percussions-claviers en particulier très sollicitées et superbement traitées en deux groupes autonomes de chaque côté de la scène. Mais cette musique sait aussi parfaitement épouser les méandres du drame mêlant des moments d'intense émotion (toute la partie finale), et les épisodes pleins d'une véhémente passion. Avec un second acte beaucoup plus vivant et plus intense que le premier un peu trop homophone. Cette dernière remarque s'applique encore plus au travail scénique de Nicolas Joel comme aux décors et éclairages de Hubert Monloup. Le point de départ, une grande croix sur le sol entourée par d'immenses piliers, ne manque pas d'allure. Mais, après un fâcheux manteau fleurdelisé dans lequel se drape l'héroïne, le premier acte reste figé dans sa gestuelle comme dans ses éclairages et l'ensemble beaucoup trop statique : sauf quand les nombreux figurants (les choeurs chantent alors en coulisse reliés à la salle par des micros) quittent, très, très souvent, la scène dans un joyeux désordre. Heureusement la fascinante première scène finale balaie toutes ses scories quand un pont-levis s'abaisse donnant accès à un forteresse lointaine, sorte de Walhala cathare noyé dans la brume et la lumière. Superbe ! De même le second acte qui livre une vaste symphonie de couleurs et d'ombres, de combats et de fureur, de heaumes et de lances qui s'affrontent en une lente et inexorable progression atteignant son paroxysme dans un final désespéré : le chevalier Gauthier contemple les reste calcinés de celle qu'il aima et dont les cendres s'envolent pour se mêler à la terre de Languedoc. A côté de choeurs (ceux de Toulouse et de Lyon plus un bon renfort) se signalant surtout par la quantité, la distribution ne manque pas de qualités avec Jean-Philippe Lafont surtout, Gino Quilico, Pierre Thau, Georges Gauthier et Michel Denonfoux. Bonne vocalement Katleen Martin, plus lady anglaise qu'héroïne méridionale est à des années lumières de l'idée qu'on peut se faire de la passionnée Jordane. Reste l'orchestre de l'Opéra de Lyon en grande forme, les diverses percussions en particulier, orchestre véritablement magnifié par le chef Michel Plasson qui ne dirige pas mais vit intensément celle musique au diapason de laquelle il vibre et l'orchestre avec lui. Un spectacle qui porte le spectateur à réfléchir. Rare. Source : "Montségur ou l'hymne à la tolérance" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 12 novembre 1987, p.48.
note bibliographiqueWikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Landowski (consulté le 11-11-2023). - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Joel (consulté le 11-11-2023).

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