[Entretien avec Thierry Kaeppelin, secrétaire général de...

[Entretien avec Thierry Kaeppelin, secrétaire général de la Ville de Lyon]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP01004 002
technique1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
historiqueThierry Kaeppelin, ancien préfet d'Aquitaine est le nouveau secrétaire général de la Ville de Lyon. Son rôle : diriger cinq mille fonctionnaire.
historiqueLe nouveau pouvoir exécutif de la ville de Lyon prend forme avec la nomination de Thierry Kaeppelin comme secrétaire général, en succession de Jacques Crammer. Les tempes grisonnantes, le regard vif derrière des lunettes cerclées d'or, cet Alsacien d'origine a le verbe polissé de la préfectorale. Après avoir fait partie, à trente ans, du cabinet de Charles De Gaulle, à l'Elysée, il considère que l'administration. d'une grande ville comme Lyon manquait à sa carrière. Ce ne sont pourtant pas les expériences qui lui font défaut. Cinq ans à l'Elysée, quatre ans à Matignon avec Chaban, préfet de la région Aquitaine, il avoue volontiers, mocassins pourpres et costume bleu sombre, que la deuxième guerre mondiale l'a beaucoup frappé. "Vous comprenez, je suis Alsacien d'origine", explique-t-il, avant d'ajouter : "J'avais cinq ans en 1940 et j'étais à Paris. L'occupation m'a beaucoup angoissé. C'est peut-être pour cela que j'ai eu très tôt la vocation du service public. J'avais envie de servir mon pays !" Un petit ruban rouge très sobre qu'accompagne la rosette de l'ordre national du Mérite, Thierry Kaeppelin évite les pièges : "Vous savez, je suis soumis au droit de réserve. Comme tous les Fonctionnaires". Un bureau vide, une mallette sur la cheminée, une table de travail dénuée de dossiers mais déjà entourée de chaises prêtes pour de nombreux collaborateurs, Thierry Kaeppelin ne peut quand même pas manquer de commenter les cinq années qu'il a passées aux côtés d'un des géants de la dernière guerre. Un regard au plafond, des yeux en quête d'une réponse, qui ne soit ni trop politique ni trop fade et il lance : "On avait l'impression de vivre une page de l'histoire de France ! (...) Je n'étais que l'adjoint du responsable du service de presse. Mais je le voyais régulièrement". Silence : "Ce fut une expérience exceptionnelle !". Thierry Kaeppelin a tout du littéraire. Après le lycée Henri IV, c'est l'admission à Normale Sup', une licence de lettres et un diplôme de l'lEP de Paris. Reporter militaire en Algérie pendant son service dans l'armée de l'air, il embraye ensuite avec l'ENA, promotion "Albert Camus". Et continue de donner des conférences à l'lEP comme à l'ENA. Il se détourne de la diplomatie pour la préfectorale. "Pour gérer sur le terrain. C'est ça ma vocation." Il est d'abord chef de cabinet du préfet du Vaucluse avant d'être nommé sous-préfet de Montbart en Côte-d'Or. Ensuite, c'est la "grande" expérience. Avec Chaban, il s'occupe du développement de l'Aquitaine. Préfet du Lot-et-Garonne, il goûte la terre du pruneau et du rugby. Avant de savourer à Bordeaux les grands crus en tant que préfet d'Aquitaine. C'est là qu'il rencontre Michel Noir, ministre du Commerce extérieur du gouvernement de Jacques Chirac. Les deux hommes ne se connaissent même pas depuis deux ans. Coup de foudre intellectuel ? Goût identique pour les mêmes valeurs gaullistes ? Thierry Kaeppelin ne pipe mot. Depuis une quinzaine de jours, il découvre Lyon, sa gastronomie et... les couloirs de l'hôtel de ville. Michel Noir n'attendait qu'une chose pour lui mettre le pied à l'étrier. Un décret du Conseil des ministres plaçant le préfet hors-cadre Kaeppelin en "position de service". C'est chose faite depuis le 12 avril... Source : "Changement de tête à la mairie" / Philippe Gonnet in Lyon Figaro, 14 avril 1989, p.2.
historiqueKaeppelin, Thierry, François, Michel. Préfet, Inspecteur général des finances. Né le 10 juin 1935, à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine). - Carrière : Elève à l'Ecole nationale d'administration - Ena (promotion Albert Camus, 1960-62) ; chef de cabinet du préfet du Vaucluse (1962) ; sous-préfet de Montbard (1963) ; chargé de mission au cabinet du président de la République (1964) ; chargé de mission au cabinet du Premier ministre (1969) ; secrétaire général de la Gironde (1972) ; Préfet du Lot-et-Garonne (1977) ; directeur des transmissions et de l'Informatique au ministère de l'Intérieur (1982-86) ; Préfet, commissaire de la République de la région Aquitaine et du département de la Gironde (1986·88) ; Préfet hors cadre (1988), en service détaché (depuis 1989) ; secrétaire général de la Ville de Lyon (1989) ; Préfet hors cadre (1996) ; directeur du cabinet de Philippe Seguin, président de l'Assemblée nationale (1996-97) ; inspecteur général des finances (depuis 1997) ; président du Groupe central des grandes opérations d'urbanisme - GCGOU (1999-2010). - Décorations : officier de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du Mérite, chevalier du Mérite agricole et des Palmes académiques.
note à l'exemplaireCe reportage photographique contient 33 négatifs.
note bibliographique"Deux fonctionnaires-clés" / PH.G. [Philippe Gonnet] in Lyon Figaro, 14 avril 1989, p.2.

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