[Usine des eaux du Grand-Camp (avant réhabilitation)]

[Usine des eaux du Grand-Camp (avant réhabilitation)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT3000 07
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historiqueEn avant la musique. "En 1968 la ville de Lyon a eu rendez-vous avec le théâtre, via notamment Marcel Maréchal. Voilà arrivé le carrefour de la culture rock'n rollienne". Déjà initiateur du projet, dit du Hall 29, refusé par Francisque Collomb au mois de janvier [1987], Victor Bosch (régisseur de spectacles privés, il est aussi, notamment, le directeur du Festival Berlioz. Il est mandaté au titre de professionnel connu et reconnu) s'est remis au travail pour fignoler l'un des trois échelons du développement culturel lyonnais en direction de la jeunesse. L'affaire est, cette fois-ci, mieux présentée, Victor Bosch, assisté de Philippe Hutinet et Paul-Henri Huchard, ayant travaillé conjointement avec les services techniques de la ville. Conclusion, un projet qui vient de passer en commission des affaires culturelles, qui reçoit l'aval du maire, qui sera débattu le 26 novembre en commission financière avant d'être présenté le 7 décembre au conseil municipal. Le lieu tout d'abord : l'ancienne usine des eaux, boulevard Stalingrad et ses mille quatre cents mètres carré. La salle est d'une contenance de huit cents places, pour moitié assises en gradins, avec sièges coquille amovibles, le restant debout en parterre. A l'image de ces sièges, les équipements seront pour la plupart récupérables : la scène démontable et réglable en hauteur de deux cent cinquante mètres carré avec un pont lumière de 7,50 m, les éclairages et la sonorisation. Tout cela en raison du caractère précaire du bâtiment, une dizaine d'années d'existence probablement. La faisabilité ensuite. Pas de problème acoustique puisque l'ancienne usine des eaux est située à plus de cinq cents mètres des premières habitations. Ce qui n'empêche pas de prévoir une protection adéquate, sur les côtés et même à l'intérieur de la salle pour préserver le hall d'entrée des décibels. Quant au stationnement, il se fera pour la plus grande part sur place, sous la trémie adjacente, dans l'enceinte et le long du quai Achille-Lignon. Enfin, comme le précise le rapport signé par Francisque Collomb : "Le trafic, généré par l'activité de la salle, restera négligeable. Le nombre de véhicules concerné variera entre 100 et 400 suivant l'audience du spectacle, à rapporter au volume global de la circulation des échangeurs de cette zone, qui est de l'ordre de 100.000 véhicules par jour". L'affaire est donc saine. Pour six à sept millions de francs, c'est encore heureux ; une dépense qui, normalement, sera prélevée sur des crédits à inscrire dans le cadre du développement pluriannuel, au budget des exercices 1988 et 1989. Logiquement, la salle sera ainsi inaugurée avant d'être totalement payée puisque, selon le meilleur échéancier possible, le premier concert devrait s'y dérouler à la fin de 1988. Reste, et c'est le plus important, l'intérêt et le devenir d'un tel lieu. Qu'on ne recommence pas les mêmes grossières erreurs commises avec la Maison de la chanson. Halte aux errements et processus de subventions à répétition. Il faut que cet endroit devienne le lieu obligatoire de passage, un lieu nouveau : "Un vivier de création pour les terroristes d'aujourd'hui, qui seront les premiers ministres de l'avenir", selon les propres termes de Victor Bosch. Il s'agit avant tout d'une salle conçue pour le rock'n'roll, pour l'esprit qui l'accompagne. Les groupes régionaux y seront chez eux et, autour d'eux, doit se concrétiser une formule club comme on la connait à Birmingham (au Stars Club par exemple) ou à Londres. Une formule qui tiendrait, en mieux, de ce qui se fait à la Cigale ou au Marquis à Paris. A côté des formations locales, les groupes extérieurs en devenir, français ou internationaux, devront nécessairement y être programmés. Les Cure ou autre Lloyd Cole des débuts, les Carmel et Chris Isaak d'aujourd'hui. Ces têtes. d'affiches permettront d'attirer et fidéliser le public, de rentabiliser le lieu. Et qu'on n'oublie pas de placer de vrais professionnels à la tête de la salle, capables d'attirer les stars du show-biz en déphasage volontaire. Et ils sont d'ores et déjà nombreux à souscrire à cette idée. Mais le rock n'est pas seulement une musique et la salle, telle qu'elle est conçue, est apte à recevoir des spectacles de danse (quelques responsables de la Biennale doivent s'en pourlécher les babines à l'avance), du théâtre d'avant-garde, des défilés puisque la scène est modulable à volonté. Sans oublier le hall d'accueil et ses 250 mètres carré qui doivent devenir un lieu de rendez-vous, ouvert en permanence aux peintres et performances. Sans tomber dans le patronage de bas étage. Lyon va peut-être se doter d'un outil unique en France ; qu'elle sache l'utiliser avec génie. Un génie obligatoirement créatif. Source : "Un salle pour les pionniers" / Laurent Perzo in Lyon Figaro, 25 novembre 1987, p.3-4.
note bibliographiqueVivre a Lyon, no. 106, décembre 1987. - Bulletin municipal officiel, 22 novembre 1987.

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