[Place Antonin-Poncet]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0173 21
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique A force d'enterrer ses parkings, Lyon récupère de l'espace et de l'oxygène. La ville n'est pas encore à la campagne, mais les chiffres du "traitement des espaces publics" donnent un nouveau souffle au citadin. Sur le Grand Lyon, 30 projets ont déjà vu le jour, près de cinquante sont en voie d'exécution et Henry Chabert, adjoint à l'Urbanisme et au Développement urbain de la Ville et vice-président chargé de l'urbanisme à la Communauté urbaine, l'affirme : "A l'intérieur du Grand Lyon et surtout à Lyon, soixante-dix espaces au total auront été retraités d'ici à 1995". En attendant, les Lyonnais pourront découvrir les futurs aménagements des espaces publics, déclinés dans un petit livre sur papier glacé : "Espaces publics, espaces de vie... Les réponses lyonnaises". Preuve de l'agitation prolifique qui règne autour de ces multiples espaces où se déclinent pêle-mêle les squares, les jardins, les berges, les places et les promenades, les chiffres de l'enveloppe municipale. De 16,9 millions de francs en 1992 à 44,6 millions en 1993, les espaces verts et les places effectuent un bond spectaculaire dans le budget d'investissement de la Ville. Et font de la qualité de la vie un objectif prioritaire. D'ailleurs, tout le monde est mis à contribution, des architectes de l'Agence d'urbanisme aux directions, délégations et services divers des espaces verts et de l'aménagement urbain de la ville et de la Communauté urbaine. "Travailler sur un espace public bouscule, estime Georges Boichot de l'Agence d'urbanisme. On est obligé d'avoir une cohérence entre tous les services. C'est un véritable travail de fond qui passe par la préparation par la Communauté urbaine d'un Schéma directeur des espaces. Il faut définir quels sont les boulevards importants, comment intervenir sur les quartiers et dans les rues. Faire attention à l'emplacement de chaque arbre, au choix des pierres, de l'éclairage. Ce qui nécessite aussi tout un travail sur le vocabulaire des espaces publics". De cette ambition découle également le choix d'un mobilier urbain cohérent "pour qu'il y ait une appartenance à la ville". Des espaces d'agglomération de la place Antonin-Poncet et de la rue de la République, entièrement revue et corrigée d'ici à 1996, à ceux des quartiers - comme le jardin de Villemanzy et le jardin du docteur René-Biot qui sera inauguré le 12 janvier dans le 8e arrondissement -, l'objectif est aussi de réconcilier les Lyonnais avec les espaces de proximité. En respectant "l'esprit du site" et en répondant aux attentes des habitants. "Quel que soit le lieu, nous misons sur une même qualité de traitement", précise Henry Chabert. Multiplication des réunions, création de comités de pilotage, le tout orchestré par les rencontres du comité consultatif d'urbanisme, l'heure est à la concertation. Et les erreurs passées serviront d'exemple de "ce qu'il ne faut pas faire". Au titre des expériences dont on préférerait ne pas se souvenir, la place de Trion figure en bonne place. Les arbres, transformés l'espace de quelques jours en cônes de béton, ont pu retrouver leur forme initiale après une levée de boucliers générale des riverains. "Et pourtant, il y avait eu concertation". Comme quoi, du papier et des maquettes à la réalisation, le passage peut parfois s'avérer délicat. Même constat, avenue Adolphe-Max, où la petite place ombragée de l'été et sa terrasse ont définitivement disparu sous les arguments d'un "alignement minéral", qui ne satisfait décidément personne. "Jusqu'à présent, il y avait une approche verticale de l'espace public, explique Henry Chabert. Chaque service avait sa propre vision. Le plus difficile aujourd'hui est de conserver toutes les fonctions de l'espace public en intégrant la convivialité et l'esthétique". Et pourtant, le premier adjoint n'en démord pas. Si la presqu'île est un gruyère avec ses parkings en construction, c'est aussi pour gagner de l'espace. "II n'y a qu'à voir. Avant, les places de la Bourse et Antonin-Poncet étaient des parkings à voiture, totalement inaccessibles aux piétons. Maintenant, au fur et à mesure que les parkings s'achèvent, on crée des places". Quant à la place des Terreaux, la future "plus belle place de Lyon", il fallait un nom. Ce fut Buren. Pour Georges Boichot, "on se demande si ce n'est pas à travers ces espaces retrouvés qu'on va pouvoir reconstituer la ville parce que l'espace public peut permettre de redévelopper une vie collective un peu perdue. Et pour qu'une place soit réussie, elle doit être intégrée. Il faut pouvoir se dire, au premier coup d'oeil, cette place a toujours été là, intégrée au génie du lieu". Source : "La ville en places" / Marie-Anne Maire in Lyon Figaro, 8 janvier 1993, p.3-4.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP05803.
note bibliographique Espaces publics, espaces de vie... : les réponses lyonnaises / sous la dir d'Henry Chabert, 1993 [BM Lyon, 6900 E1 ESP].

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