[Entretien avec Louis Chaine, conseiller général du Rhône]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0954A 11
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Pour la première fois depuis trente ans, les élections cantonales dans le Rhône se dérouleront sans le notaire Louis Chaine. Cet homme-clé de la politique lyonnaise a décidé de ne pas se représenter aux élections de mars 1992, "pour donner l'exemple".
historique A Lyon, le nom de maître Chaine est l'un de ceux qui inspirent le respect. A la tête de l'une des plus importantes études de notaire de Lyon, qui lui valut longtemps le surnom de "ministre des Finances de la bourgeoisie lyonnaise", cet homme de l'ombre a surtout occupé une position-clef dans la politique lyonnaise au cours de ces trente dernières années. Homme-orchestre du Conseil général sous l'ère Carteron puis Palluy, il a joué un rôle essentiel dans la mise en place de la décentralisation et, en tant que président de la Commission départementale qui était alors l'exécutif du Conseil général, a pesé sur tous les grands dossiers de l'agglomération lyonnaise, la création de la gare de Satolas par exemple. II a également siégé au conseil d'administration des HCL, où il fut longtemps président de la commission des Domaines, à la SERL, au SYTRAL... Depuis 1990, cette éminence grise avait simplement pris "un peu de retrait", se consacrant surtout aux transports et au futur musée de Saint-Romain-en-Gal. Aujourd'hui [en 1992], cet homme se met à l'écart de la scène politique lyonnaise. Une page est tournée. Définitive. Le notaire ne veut même pas s'intéresser à l'après-Chaîne dans ce 7e canton de Lyon qu'il a administré plus de trente ans. A bientôt 75 ans, ce vieux sage de la politique lyonnaise se sent pourtant encore "dans le coup". Mais il a choisi de passer la main, "pour donner l'exemple". Comme il y était entré, le notaire, peu coutumier des éclats de voix et des effets de manches, a quitté la politique sur la pointe des pieds. Cet homme meurtri par deux événements douloureux, l'assassinat de son frère en 1976 puis l'enlèvement mystérieux de son gendre en 1980, ne se dévoilera jamais dans un livre autobiographique. Il en aurait pourtant des secrets à révéler. A sa manière, il se livre pour Lyon Figaro. Source : "La mémoire du Département" / Propos recueillis par Pierre Perret in Lyon Figaro, 16 mars 1992, p.3-4.
historique Outre ses activités politiques, Louis Chaine, notaire de profession, dirigea l'une des plus anciennes charges de la place de Lyon. Il avait été nommé le 5 mai 1950 en remplacement de son père, Me Jean Chaine (1884-1951), ancien président du Conseil supérieur de Notariat de France. Depuis trois cents ans, cette charge a été successivement occupée par Mes Claude Rougnard (1650-1676), César (1676-1709) et Philippe Melot (1714-1735), Théodore Dupont (1735-1748), Louis-Joseph Baroud (1748-1783), Louis-Marie-Madeleine Bombes de Villiers (1783-1815), Jean-Marie Favre (1815-1823), Louis Alliod (1823-1832), Jean-Marie-Jules Henry (1832-1838), Gabriel-Barthélemy Bertin (1838-1840), Paul-Félix-Xavier Thiaffait (1840-1872), Ange-Jules-François-Xavier Thiaffait (1872-1881), Pierre-Bonaventure-Louis Chaine (1881-1913) et Jean Chaine (1913-1950). Louis Chaine devait ensuite diriger la charge jusqu'en 1970 avant qu'elle ne soit transformée par association en "Société Louis Chaine". C'est en 1845 que cette étude fut transférée du numéro 7 de la place de la Préfecture - actuelle place des Jacobins - au numéro 15 de la rue Saint-Dominique. Cette rue, percée en 1562 par le baron des Adrets sur une partie du Clos des Jacobins, frères prêcheurs de l'Ordre de Saint-Dominique, s'est appelée rue Chalier en 1793 et rue Emile-Zola depuis le 21 novembre 1902.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP05039.

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