[Place Louis-Joseph Lebret]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0189 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Place Louis-Joseph Lebret, situé le long de la route de Vienne, à hauteur de l'église Saint-Vincent-de-Paul. Attribution : 4 mars 1990 (dél. Conseil municipal). Inauguration : 25 juin 1990.
historique "C'est beau la vie, cela vaut la peine de bourlinguer pour elle". A la veille de sa mort, en 1966, le père Louis-Joseph Lebret était encore très lucide. Après avoir voyagé toute sa vie dans le monde entier, ce Dominicain pouvait se retourner sans honte sur son passé. En un demi-siècle d'activités intensives, il avait fait beaucoup pour les sciences humaines et sociales. Louis-Joseph Lebret est né le 26 juin 1897 dans un petit village d'Ille-et-Villaine, dans un milieu moitié marin (proximité de l'océan oblige) et moitié paysan. A dix-huit ans, quelques mois après le début du conflit mondial, il s'engage volontairement. Dans la marine, bien sûr. Apprentissage, école navale, le jeune homme prend très rapidement du grade. A vingt-six ans, en 1923, il est déjà lieutenant de vaisseau, appelé à une grande carrière dans la marine française. Pourtant, en dépit de ce départ tonitruant vers les sommets de la hiérarchie militaire, Lebret quitte la carrière d'officier et embrasse la voie monastique, en entrant dans l'ordre des Dominicains, juste après avoir souffert d'une pleurésie très grave. Y-a-t-il une relation entre ces deux événements ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, ce changement de cap ne le jette pas au fond d'un monastère. Après les mers, il se lance sur les chemins bretons, son bâton de pèlerin à la main. Chargé de la pastorale du pêcheur breton, il fonde successivement les secrétariats sociaux et la Jeunesse maritime chrétienne (JMC). Tout en s'attachant, dans le même temps, à développer les syndicats de pêcheurs bretons et les coopératives. C'est d'ailleurs de cette époque que datent les comités interprofessionnels de la pêche. De même, son activité lui vaut une popularité et une audience internationale. La toute jeune Société des nations lui confie d'ailleurs l'étude des pêches mondiales en 1937. Une mission qui marque une nouvelle étape dans sa vie. Comme il était passé sans transition de la Marine nationale à l'étude des conditions de vie des pêcheurs bretons, il se propulse, à quarante ans, de sa Bretagne natale à une activité d'envergure mondiale, laissant de côté la pêche pour se consacrer aux sciences. économiques, humaines et sociales. La guerre de 1939-1940 le rappelle, pour un an, à ses premières amours. A son retour, il fonde le Centre d'études des complexes sociaux Economie et humanisme et l'installe à Lyon en 1942. A sa tête, il développe une démarche entièrement nouvelle, en refusant de séparer l'économique et le social et en appuyant son action sur l'aménagement du territoire, l'étude des besoins et des niveaux de vie et l'étude des pays en voie de développement. Ainsi, les premières Rencontres sur l'aménagement du territoire (1953) sont à mettre à son actif. De même que la réalisation d'une étude, effectuée sur la région lyonnaise à la demande du Comité d'expansion et d'aménagement. A l'époque, la méthode avait surpris, car c'était la première fois qu'une telle enquête associait des spécialistes de plusieurs disciplines au sein d'une seule et même équipe, en prenant en compte les aspects quantitatif et qualitatif des phénomènes économiques et sociaux. Intéressés, les Nations unies, le CNRS et plusieurs pays (Brésil, Sénégal, Colombie, Viet Nam et Liban) font appel à ses services pour l'étude de situations économiques et sociales particulières. S'il n'est pas le seul, le père Lebret est néanmoins l'un des précurseurs de la prise de conscience des problèmes des pays en voie de développement. De 1958 à 1964, il fonde l'IRFED (Institut de recherche et de formation en vue du développement), crée la revue Développement et civilisation, représente le Saint-Siège à une conférence de l'ONU et à la CNUCED (Conférence sur le commerce et le développement) et participe au Concile Vatican II. Avant de décéder, en 1966, dans la peau de directeur de recherche au CNRS. Source : "Le Père Lebret prend place à Lyon" / Didier Falcand in Lyon Figaro, 26 juin 1990, p.36.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02379.
note bibliographique "Une place pour un des pères de l'aménagement du territoire" in Le Progrès de Lyon, 27 juin 1990. - "L'église et son platane" / L.S. in Lyon Matin, 8 septembre 1990.

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