[Bertrand Tavernier, réalisateur]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0914 FIGRPTP3655 08
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Je ne pouvais pas concevoir, mon nouveau film sans une série de scènes tournées à Lyon. J'avais besoin de faire respirer mes personnages, d'irriguer ma mémoire sur les bords du Rhône et de la Saône. Bertrand Tavernier, l'enfant du pays, est revenu le 18 septembre 1986 dans sa ville, pour une visite éclair à l'occasion de la sortie de son nouveau film "Autour de minuit", qui a déjà reçu un accueil triomphal au récent festival de Venise et défendra les couleurs de la France, début octobre à New-York. Il s'agit d'une histoire toute simple et émouvante, celle de l'amitié entre deux hommes de culture différente que leur passion commune pour le jazz va réunir. D'un côté, Dale Turner, un héros du saxophone ténor joué par le musicien américain Dexter Gordon, de l'autre Francis, un dessinateur français interprété par François Cluzet. Rien, à priori, ne rapprochait ces deux artistes, notamment Dexter Gordon qui n'avait jamais mis les pieds devant une caméra. A force de patience, de passion pour son scénario et pour les géants du jazz qui ont bercé son adolescence, Bertrand Tavernier y est parvenu en s'inspirant d'une histoire vraie basée sur l'amitié, née à la fin des années 1950 à Paris, entre le photographe français Francis Poudras et le pianiste américain Bud Powell. A l'évidence, le réalisateur à succès "D'un dimanche à la campagne" et du "Coup de torchon" n'a pas choisi un sujet facile, encore moins commercial. Pas d'intrigue, pas de suspens à la clé ! Tout juste le face à face de deux hommes qui oublient leur quotidien un peu fade pour rêver tout haut de musique, sur les coups de minuit, du côté de Blue Note, un fameux club de jazz de Saint-Germain-des-Prés, magistralement recréé par le décorateur Alexandre Trauner. Tavernier s'est contenté de les suivre pas à pas, tout au long d'un parcours humain ponctué d'une petite musique de nuit semblable à une lente ballade jazzy, où finalement le bonheur de vivre l'emporte toujours sur la mort, considérée ici comme une sorte de couac inévitable. S'il est vrai que la réalisation d'un film tient souvent de l'aventure, voire du happening, celui de "Autour de minuit" est à lui seul un modèle du genre. Tavernier qui regorge d'anecdotes sur le sujet songe déjà à présenter un petit film vidéo qui retracera les multiples surprises du tournage. Pour le reste, quitte à choquer sa modestie naturelle, ce lyonnais pur-sang mérite un grand coup de chapeau, puisque sa renommée a traversé l'Atlantique jusqu'à New-York, où le producteur Irwin Winkler (présent à ses côtés à Lyon), qui n'est autre que le financier de "New-York New-York", la série des "Rocky" et "L'Etoffe des Héros", n'a pas hésité à miser trente millions de francs sur lui. Source : "Tavernier, un Lyonnais à New-York" / Jean-Luc Wachthauser in Lyon Figaro, 19 septembre 1986, p.34.
note bibliographique "Une géographie sentimentale" / Bernard Chardère in Lyon Figaro, 19 septembre 1986, p.34. - "Bertrand Tavernier Autour de Minuit" / C.R. Dupin in Lyon Matin, 19 septembre 1986.

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