[Entretien avec André Mure sur les salles rock de la...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2695A 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique A sept heures trente minutes du matin le 9 juin 1989, c'est marqué sur le papier à en-tête de la ville de Lyon, André Soulier posait à Stalingrad la première pierre de la petite salle rock, ex-usine des eaux. Pas l'ombre d'un journaliste à l'horizon. Une cérémonie intime en somme, un happening à usage interne. A 16 heures, sur le même événement, mais en présence de la presse cette fois et en plein centre ville, c'était André Mure qui tenait conférence. Cherchez l'erreur ? C'est bien simple, il n'y en a pas. Le rock à Lyon, ça fait longtemps qu'on en cause. Depuis quelques six années, le sujet a même fait son entrée sur le terrain politique et, ces derniers temps, c'était André Soulier, premier adjoint, qui tenait le dossier. Quand André Mure, adjoint à la Culture, pensait installer la chose dans le hall 29 du quai Achille-Lignon, il la faisait transiter juste en face, dans l'usine des eaux. Et quand il s'agissait du gros projet de Chassieu, l'homme de la situation était encore André Soulier. François Léotard aidant, c'était comme si c'était fait. Depuis, évidemment, les choses ont légèrement évolué. L'interlocuteur du ministre de la Culture, Jack Lang, c'est André Mure. D'où la conférence de presse du 9 juin où le tout neuf chargé de mission prenait un plaisir aussi évident que légitime à détailler les dossier qui, désormais vont connaître heureuse issue. De sa nouvelle position, André Mure découvre une sorte de point de vue de Sirius, une vision d'ensemble qui autorise tous les rêves, tous les optimismes et qui permet, de temps à autre, de régler quelques vieux comptes. Il y a des phrases comme "J'étais hier au ministère à la grande réunion du cabinet, celle qui définit les objectifs pour les cinq ans à venir...", qui vous posent un homme. [...] Et puis le rock bien sûr. La première pierre de la petite salle étant posée, plus de souci pour celle-ci, mais reste la grande, celle de Chassieu-Eurexpo, celle dont le chantier devrait depuis bien longtemps être commencé et qui ne l'est pas. On parle de septembre désormais et on évoque plus encore la subvention ministérielle. Manquent toujours cinq millions que François Léotard voulait prélever sur le Fonds de soutien à la chanson et aux variétés ! D'où les réticences à s'engager plus avant du maître d'oeuvre et d'ouvrage, le Comité de la Foire internationale de Lyon (COFIL). N'envisageant pas une seconde qu'il puisse s'agir d'une promesse électorale et fort du soutien de Jack Lang, André Mure parle d'inauguration en juin 1989... Mieux encore, ce Zénith à la Lyonnaise, c'est-à-dire en dur, pourrait bien être le prototype de tout ce que Jack Lang entend faire en la matière. Voyageant de Chassieu en salles simili-Chassieu, les mêmes spectacles pourraient sillonner le pays sans problème d'installation. Le rêve quoi. De l'économie culturelle, en somme. Et que pense André Soulier de tout cela ? Serait-il furieux de s'être à son tour fait faucher un dossier qui était son apanage, sa gloire et sa force? Grossière erreur. "Il n'y a pas une virgule qui nous différencie, André Mure et moi. Pour Chassieu, les négociations continuent, le principe est acquis, c'est l'essentiel. Je suis au courant de tout. Il faudra un jour que chacun comprenne le rôle de monsieur Soulier, c'est un pousseur. Comme les pousseurs, autrefois sur la Saône, je pousse les dossiers. Interpol, le golf de Chassieu, les salles rock, je pousse. Je suis en total accord avec André Mure, en plus, je suis pour le courant alternatif, pas pour le courant continu. Je n'ai qu'une religion : Lyon." A Lyon justement, il y a une première circonscription. Mais qui oserait penser que deux André ont pu trouver terrain d'entente sur le dos d'une certaine Bernadette [Isaac-Sibille] ? Source : "Le rock en duo" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 10 juin 1988, p.1 et [35].

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