[Dépose du tablier du Pont de l'Homme de la Roche]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0707 CRDP R15614
technique 1 photographie positive : diapositive couleur ; 24 x 36 mm
historique Pont de l'Homme de la Roche. André Auric et Ernest-David Fabrègue, ingénieurs ; 1909-1912. Inauguration : 31 mars 1912. Fermé à la circulation automobile en août 1984. Démoli en août 1986. Remplacé la même année par une passerelle provisoire à l'usage exclusif des piétons. Inauguration de la nouvelle passerelle : 26 septembre 1986.
historique Ce pont se place dans la partie la plus étroite de la vallée de la Saône, lieu où Morand, dès 1790, estimait que c'était un endroit privilégié pour y faire un pont. Il fallut cependant attendre le 31 mars 1912, pour qu'un ouvrage s'inscrive enfin dans le site. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Deux raisons peuvent être invoquées : la grande profondeur de la Saône dans le défilé qui rendait les fondations difficiles et surtout la faiblesse du peuplement induite par cette même étroitesse. Il n'y avait guère de place ici pour des quartiers (sauf à Bourgneuf), seulement pour des liserés de maisons et la même cause produit actuellement les mêmes effets. On pensa donc plus longtemps, où l'a vu, à réunir les quartiers des parties hautes que les rives mêmes de la Saône et c'est de manière assez inattendue que le Conseil municipal abandonnant les rêves de viaducs après les avoir soutenus, décide le 24 janvier 1895, de construire le passage fixe, en bas, dans le fond de la vallée. Mais on ne le fera pas tout de suite. La ville vient de s'endetter lourdement pour reconstruire les ponts sur le Rhône : plus de 5 millions de francs-or pour les seuls ponts Morand et Lafayette, elle a d'autres priorités qu'un pont dont le trafic sera faible dans un quartier peu peuplé. II faut l'insistance des habitants pour qu'enfin on se décide, en 1910, à débloquer des crédits, mais on le fait un peu à l'économie : le pont sera à l'échelle des besoins. Construit de 1911 à 1912, il se présente de manière classique pour un pont métallique de l'époque : deux piles supportant une arche centrale de 46 mètres d'ouverture et deux demi-arches de 24 mètres vers les deux rives. La largeur est réduite au minimum : 7,50 mètres seulement dont 5 mètres de chaussée et deux trottoirs de 1,25 mètre. Deux voitures se croisaient tout juste même au début du XIXe siècle, et il n'y a jamais eu de forte circulation sur cette mini-chaussée. Avec le pont La Feuillée, c'était aussi le seul pont à avoir moins de 100 mètres de long (94 au lieu de 88, pour celui qui a été détruit en 1944 puis 97 pour celui que nous voyons aujourd'hui). Cette économie semble s'être étendue aux matériaux eux-mêmes et aux soins mis à la construction. En effet. ce pont qui ne fut pas détruit en 1944, ne pouvait guère supporter de forts tonnages : il fut limité à 15 tonnes dès 1930, puis mis à sens unique et finalement limité à 3,5 tonnes en 1952, et on mit en place des arceaux d'acier limitant le gabarit pour faire respecter cette limitation. Pire, on s'aperçut dans les années 1970, que l'âge pourtant peu avancé pour un pont, commençait à produire ses effets ; d'abord la charpente métallique, malgré les peintures anti-rouille, se révéla largement corrodée (dans les derniers temps, en passant en bateau, on pouvait voir des manques dans les entretoises) ; ensuite on s'aperçut que l'une des piles commençait à s'incliner légèrement, ce qui fut attribué par un expert à des mouvements de terrain sur une faille supposée. On interdit donc le pont aux automobiles et pour finir même aux piétons. L'urgence de la démolition s'imposait. Cette destruction aurait dû d'ailleurs avoir lieu dans le cadre de l'amélioration de la navigation, mais les crédits manquaient. Finalement, ce fut la ville qui la paya en 1985. Depuis, on a utilisé des solutions provisoires pour permettre le passage, en particulier pour les nombreux élèves des établissements scolaires de la colline de Fourvière avec les Maristes au premier rang : un bateau puis la passerelle que nous connaissons en 1989. Construite à Villefranche-sur-Saône, elle a été amenée par bateau toute montée et placée après une délicate opération parfaitement réussie. [...] Source : Les ponts de Lyon : l'eau et les Lyonnais / Jean Pelletier, 1990, p.123-126 [BM Lyon, 6900 E1 PEL].

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