[43e Rallye automobile Lyon-Charbonnières (1991)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP03570 003
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
description Equipage (38) : Maurice Benier - O. Pedrero.
historique Tombé en 1985 dans l'anonymat du championnat de France de deuxième division, le rallye automobile de Lyon-Charbonnières met tout en oeuvre pour retrouver l'élite de la première division. Le 16 mars 1991 marque le début de cette 43e édition du rallye. Malgré le retrait du sponsor principal, l'épreuve tente, cette année là, une opération de séduction. Objectif : retrouver sa place en première division. Un pari bien difficile à tenir...
historique Ex-champion de France et d'Europe de la montagne, Michel Pignard rêvait depuis 1968, année de sa première participation à l'épreuve, d'accrocher une victoire au rallye de Lyon-Charbonnières. Deuxième en 1986 et 1988, le pilote lyonnais semblait poursuivi par le mauvais sort. Les 16-17 mars 1991, il a vaincu le signe indien. Après son expérience malheureuse en 1990 (abandon prématuré au volant d'une Ford Sierra Cosworth mal préparée), Michel Pignard avait opté, cette année, pour une BMW M3 (groupe A). Ce choix s'est avéré judicieux. Dès les premières spéciales, le 16 mars, le pilote lyonnais donnait le ton. Dans l'épreuve chronométrée de Saint-Bonnet, puis dans les lacets de Marchampt, il signait le meilleur temps. De nature à le mettre en confiance, d'autant qu'il en gardait sous la pédale. "C'était mon premier rallye avec la M3. J'avais décidé de rouler sans forcer durant les deux premières spéciales, histoire de bien m'habituer à la voiture. J'ai donc été un peu surpris par ma performance, même si j'avais l'avantage de connaître Marchampt ". Après le parc de regroupement de Thizy, l'équipage Pignard-Beruyer passe à l'attaque. A l'issue de la première journée, le pilote lyonnais remporte huit des dix spéciales. Christian Rigollet ne parvient à s'imposer que dans les deux dernières épreuves chronométrées. "Dans l'avant-dernière spéciale, on a connu une panne de liaison radio, précise Michel Pignard. J'ai donc dû rouler à vue, sans copilote. Ensuite, dans le col du Pavillon, on a effectué un tête-à-queue qui nous a fait perdre une dizaine de secondes". Au départ de la deuxième étape, le 17 mars, l'équipage Pignard-Beruyer possède plus d'une minute d'avance sur Rigollet-Bathelot. De quoi voir venir, même si le leader connaît quelques soucis au réveil. "Lorsque j'ai ouvert les volets, il pleuvait à grosses gouttes. Je me suis dit qu'avec une minute d'avance, ce serait dur de contenir le retour de Rigollet. Heureusement, dès la première spéciale, j'ai été rassuré. La M3, plus maniable dans les virages serrés, tenait bien sous la pluie." De nouveau à l'attaque lors de la deuxième spéciale, dans le Mont Pottu, Michel Pignard se fait une grosse frayeur. A la clé, deux tête-à-queue. Sans conséquences graves au classement général. "Mais Michel a été blessé dans son orgueil, avoue son copilote, Franck Beruyer. Tout de suite après, il a attaqué à fond". Ce coup d'accélérateur suffit à tuer le suspense. D'autant que la Sierra 4x4 de Christian Rigollet est à l'agonie. "Dans la Croix de Part, la première spéciale du deuxième tour, ma boîte de vitesse a explosé, commente le pilote bressan. Le pignon de troisième a sauté. Je me suis arrêté. J'ai cru que la course était finie... Finalement, je suis passé en marche arrière et la seconde s'est enclenchée. J'ai terminé le rallye en limitant les dégâts, avec seulement deux rapports, la deuxième et la quatrième". Désormais, la victoire ne peut plus échapper à Michel Pignard. Le Lyonnais "calme le jeu en gérant son avance". Il s'impose avec 2'30" sur la Sierra de Christian Rigollet. Son premier triomphe dans le Charbo, mais aussi sa centième victoire au scratch dans sa carrière. "A 46 ans, j'ai toujours autant envie de courir, de gagner, de me bagarrer. Maintenant, je vais me consacrer à la Coupe Porsche et au championnat de France de la montagne, au volant d'une Ford RS 500". Son copilote, Franck Beruyer, journaliste sur la chaîne locale TLM, participait à son deuxième rallye. Un souvenir qu'il n'est pas prêt d'oublier. "C'était génial... Avec Michel au volant, on a l'impression de flotter. Il conduit tout en douceur. Après une telle expérience, on devient très humble lorsque l'on reprend sa voiture...". Sur la ligne d'arrivée, l'équipage Rigollet-Bathelot conservait le premier accessit pour une poignée de secondes. Juste devant le Réunionnais Sabir Gany (BMW M3). Cette troisième place comblait le pilote d'outre-mer. "Mon objectif étais de me classer dans les six premiers. Le parcours était rapide. En Réunion, les tracés sont plus sinueux. Je me suis juste fait quelques frayeurs, le matin, car je n'avais pas de pneus pluies. Heureusement, j'ai bien maîtrisé les risques d'aquaplaning, Avec une bonne assistance, j'aurais dû décrocher la deuxième place..." Déçu, Gérard Maurin (Sierra Cosworth) échouait au pied du podium, après avoir connu "une panne impossible à déceler dans les quatre dernières spéciales". Philippe Orsucci s'octroyait, pour sa part, la cinquième place. Superbe performance pour le Corse, spécialiste des courses sur terre, qui remportait du même coup la première manche du Trophée AX Sport. Source : "Michel Pignard vainc le signe indien" / Pascal Auclair in Lyon Figaro, 18 mars 1991, p.35.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 112 négatifs.
note bibliographique "Le Charbo cherche sa route" / Pascal Auclair in Lyon Figaro, 16 mars 1991, p.54. - "Du prestige à l'anonymat" / P.A. [Pascal Auclair] in Lyon Figaro, 16 mars 1991, p.54-55. - "Rigollet vise la passe de quatre" / P.A. [Pascal Auclair] in Lyon Figaro, 16 mars 1991, p.55. - "Le Charbo sur la bonne voie" / P.A. [Pascal Auclair] in Lyon Figaro, 18 mars 1991, p.35.

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