[8e Festival Berlioz (1987). Conférence de presse]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPTP0323 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description De gauche à droite : Christian Abel, maire de La Côte-Saint-André ; Serge Baudo, directeur artistique du festival Berlioz ; Francisque Collomb, maire de Lyon ; André Mure, adjoint au maire de Lyon.
historique Chaque année... pardon, une année sur deux désormais, Lyon retrouve le Festival Berlioz. Même si l'avenir est plutôt incertain pour une manifestation qui n'a visiblement encore trouvé ni son label ni son public, l'édition 1987 se prépare. Et le festival vient même de gagner une promotion flatteuse : l'habituelle conférence de presse se tenait sous les lambris dorée de l'Hôtel de Ville et non pas dans les locaux spartiates de la rue Servient. Belle brochette d'élus et de responsables d'un côté, aréopage distingué de l'autre, comme il sied à un tel cérémonial. "Ce festival présente un C!caractère exceptionnel en ce qu'il fait appel aux forces vives lyonnaises", précisait André Mure évoquant la participation des deux orchestres, de notre ville. Même lyrisme avec Serge Baudo. "Nous avons tenu à édifier une programmation" de haut niveau", soulignait le directeur artistique et grand ordonnateur des cérémonies berlioziennes. Bémol toutefois avec la phrase "on peut comprendre que vu la crise économique actuelle, il ne soit pas toujours possible de réaliser tous les projets prévus"... Et d'évoquer la venue, un moment envisagée de Lorin Maazel... Mais que voulez-vous, il faut bien faire des choix, et avec un spectacle lyrique qui engloutit plus de la moitié du budget... Un choix incontestable pour Serge Baudo, qu'on peut toutefois contester. Mais nous n'étions pas là pour cela ! C'était enfin l'occasion d'aborder les réalités financières si importantes depuis que notre cité s'est mise à l'heure de "rigueur et culture" ! Pour le coût global, le sénateur-maire parlait de quinze millions de francs. L'administrateur de douze. Sans doute faut-il faire la moyenne. Les diverses participations sont nettes : cinq millions pour la ville, un million trois cent mille pour le conseil général du Rhône en nette progression, cinq cent mille francs pour la région, cent mille francs pour le département de l'Isère (qui a supprimé toute aide à la Côte-Saint-André), huit cent mille francs, en principe, de l'Etat dont aucun représentant n'était présent pas plus que ceux de l'opéra. Il convient d'ajouter une bonne trentaine de sponsors dont, en particulier, les établissements Calberson, Darty, Pitance, Jean-Claude Decaux, le Crédit lyonnais et la Société philharmonique. Sur la répartition du budget global, les choses sont moins faciles à cerner. Le budget artistique semble devoir avoisiner neuf millions, les frais généraux et la communication 3 millions. Mais, apparemment, ces chiffres ne tiennent compte ni de la participation des deux orchestres (un mois de répétitions irait aux alentours de 2,5 millions par orchestre), ni de la prestation des services techniques de la ville ni de la réalisation des décors par des ateliers de la ville. Deux certitudes toutefois, l'autofinancement du festival n'atteint que deux millions de francs (soit environ 18%) et le coût des "Troyens" s'élève à lui seul à sept millions de francs. Plus de la moitié du budget. Cela explique peut-être la réduction drastique du nombre des manifestations ; cinq en 1987 contre dix en 1985. Du moins cela fait-il disparaître les spectacles épigones de sinistres mémoires. Mais on est loin du Bayreuth et Salzbourg français dont on nous rebattait les oreilles lors de la fondation. A côté des volumineux "Troyens" les mélomanes pourront entendre l'inévitable concert d'ouverture. avec les coeurs régionaux et l'incontournable "Marseillaise", la "Fantastique" couplée avec Lelio (soirée probablement la plus intéressante), un récital Teresa Berganza qui devait être là, enfin la "Damnation" de Faust montée à l'économie, en version de concert, sous la direction de John Eliot Gardiner. Finalement ce que l'on peut voir à l'opéra en cours de saison, avec une meilleure acoustique et moins cher. Car une chose augmente. Les prix. Aux responsables les conclusions et les prospectives. A Christian Abel, maire de la Côte-Saint-André, un peu oublié dans tout cela, pour qui La Côte-Saint-André représente la légitimité du festival qui doit lui faire une place à part entière. A Francisque Collomb pour qui "il n'est pas question d'enterrer le festival ni d'ailleurs d'aller au-delà de l'effort actuel. C'est l'Etat qui doit nous aider plus. Quand on voit la différence entre les dépenses entreprises à Paris et celle engagées à Lyon... c'est scandaleux. Et je pèse mes mots". Le relatif succès, artistique comme public, des précédentes éditions explique sans doute la réserve parisienne. Puisse l'éclatante réussite du cru 1987 légitimer cette mercuriale ! Source : "Ce cher Hector" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 1er avril 1987.
note bibliographique "L'édition de la dernière chance" / A. Mafra in Lyon Matin, 1er avril 1987. - "Le festival Berlioz nouveau est annoncé" / M.-G.M. in Le Progrès de Lyon, 1er avril 1987.

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