[Déplacement de la fontaine Bartholdi de la place des...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0187 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Les milliers d'automobilistes et de piétons qui longent chaque jour la place des Terreaux l'ont bien remarqué. Elle a bougé. Installée confortablement sur des rails, la fontaine du sculpteur Bartholdi s'est déplacée lentement pour répondre aux besoins artistiques et architecturaux de l'équipe Buren-Drevet, choisie en mars 1992 par un jury lyonnais, pour réaliser l'aménagement de cette grande place lyonnaise, et après l'accord arraché à l'architecte des Bâtiments de France. Trois techniques avaient été envisagées pour ce déplacement : le démontage et remontage, l'enlèvement par une grue ou le "ripage sur rails". La dernière solution a eu la préférence parce qu'elle comporte moins de risques que les deux précédentes. Il aura fallu plus de trois mois de travail à une dizaine d'ouvriers pour creuser les tranchées, soulever la statue, la déposer sur des rails... Et quelques minutes seulement pour la faire tourner. La société Cofex, spécialiste de ce genre de tour, puisqu'elle a déjà déplacé l'ancienne mairie de Vitry-sur-Seine de plus de 1300 tonnes, a dû trouver la tâche aisée. Ici, il n'y avait que 346 tonnes à manipuler sur un peu plus de sept mètres. Tout d'abord, a expliqué un des techniciens, il a fallu constituer un socle en maçonnerie, en creusant des galeries et en y injectant du béton armé. Puis une charpente métallique a consolidé l'ensemble. Ces précautions ont été prises pour solidifier l'oeuvre du sculpteur français et éviter toute dégradation durant les manipulations, l'oeuvre étant classée depuis peu Monument historique. Ensuite, la fontaine a pu être soulevée de 1 mètre 20 et déposée sur des rails. A l'aide d'un groupe hydraulique, fonctionnant à l'électricité, les deux énormes barres de fer posées de part et d'autre de la statue ont poussé les roues pour la faire avancer. La fontaine avait déjà effectué quelques tours de roue au début du mois de décembre pour les besoins du chantier. Le 7 décembre, elle a réalisé 3 mètres 60 en 15 minutes et pour 4,5 millions de francs. "Ce n'est pas le TGV", s'est exclamé un spectateur particulièrement observateur. En fait, on n'a presque pas vu la statue avancer. Pourtant, cette partie du voyage achevée, l'effet est tout autre. De l'ouest de la place, l'épouse de Poseidon et ses trois enfants se sont installé au nord-ouest jusqu'à faire face au Palais Saint-Pierre. Et ce n'est encore que provisoire. L'équipage occupera en effet sa place définitive - au centre de la partie nord - lors de l'aménagement final de Buren et Drevet dont l'inauguration est prévue, si tout se passe bien, en octobre 1994. A ce moment-là, elle sera entourée de 69 autres petites fontaines miroirs ou jets d'eau aux dimensions variables et abritera 760 automobiles sur six niveaux en sous-sol. "La place des Terreaux ne sera plus jamais une petite place de province avec son charme et ses mystères, a déclaré Jacques Oudot, adjoint à la Culture de Michel Noir. Confluent culturel, universitaire et cultuel, elle va devenir une place de l'an 2000 pour les futurs 300.000 visiteurs qui la fouleront chaque année"... Grande destinée pour cette petite place qui a commencé avec des cochons, ceux du marché aux porcs installé au XVIe siècle dans ce vaste fossé qui bordait les remparts nord de la ville. Source : "Et pourtant, elle tourne" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 8 décembre 1992, p.3.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP05744.

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