[An II de La Part-Dieu. Projet de l'architecte Henry Cobb]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0194 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Reportage photographique réalisé le 23 janvier 1991, à l'hôtel de la Communauté urbaine de Lyon, lors de la présentation du projet du Cabinet d'architectes Pei-Cobb-Freed & Partners. De gauche à droite : Henry Chabert, adjoint à l'Urbanisme ; Vahé Muradian, en charge du projet Part-Dieu ; Henry Cobb, architecte américain.
historique Lors de l'exposition intitulée "L'An II de La Part-Dieu" (4 décembre 1990-11 janvier 1991), on avait eu un vague aperçu de ce que pourrait être le secteur-est de la gare, avec sa paire de tours implantée au-delà des voies ferrées, la création de la place de Francfort... Le 23 janvier 1991, à l'Hôtel de la CoUrLy, c'est le devenir de ce même quartier, tel qu'il est apparu à l'architecte américain Henry Cobb, qui était présenté, cette fois, sous une forme largement plus détaillée. A tel point d'ailleurs que les "éléments potentiels d'aménagement" ne laissent plus guère de place non seulement à l'imagination, mais également à d'éventuelles modifications. Tout y est. Le projet est fourni, grandiose à souhait, comme le voulait la municipalité. Au programme donc, des tours, des immeubles de grande hauteur, des arbres en pagaille, de l'eau partout, un boulevard urbain sous lequel on construirait un parking de trois mille places... Michel Autheman, auteur de la Silhouette urbaine de Lyon, ne devrait pas être déçu. Lui qui préconisait pour La Part-Dieu des éléments "majeurs" et "forts" telle une Arche de la Défense. Avec l'étude d'urbanisme que vient de rendre Henry Cobb, il est servi. D'abord les tours. Elles sont deux et jumelles. D'une hauteur de cent trente-deux mètres, Henry Cobb les a situées de part et d'autre de l'entrée de la gare, côté ouest, face à la Tour du Crédit lyonnais. Côté est, face à une place de Francfort qui comporte, elle aussi, deux petits immeubles de vingt-quatre mètres de haut, réservés aux bureaux. Question de symétrie architecturale, Henry Cobb a prévu deux autres immeubles placés aux extrémités du périmètre étudié (l'un du côté de la rue Paul-Bert, l'autre du cours Lafayette), dans le prolongement des tours jumelles, mais d'une hauteur plus modeste (quatre-vingt-quatre mètres). L'architecture de ces quatre grands bâtiments devra être, selon l'Américain, complémentaire et originale. Autrement dit, "ils doivent être perçus comme constituant une seule famille". Autre particularité du projet : la création d'un mur d'eau, tout le long du boulevard de l'Europe (ex rue de la Villette). Un mur de douze mètres de haut destiné à "cacher les voies ferrées et créer un fonds animé de jeux d'eau, sons et lumière". Douze bosquets d'arbres, pas moins, ainsi qu'une série de bassins devraient compléter cet ensemble tout spécialement conçu pour les promeneurs. Le boulevard de l'Europe subit un traitement analogue. Particulièrement paysager, il est bordé sur son flanc est, de la rue Paul-Bert au cours Lafayette, d'une double rangée d'arbres, dont le centre est réservé au passage d'un éventuel tramway. La circulation des véhicules du boulevard est canalisée sur six voies, déviée et ralentie par un rond point constitué par un imposant bassin. Des fontaines, encore et toujours, qu'Henry Cobb a disposées place de Francfort, de part et d'autre de l'axe de la gare. Un espace public qui comprendra, à l'instar des autres sites du quartier, un programme paysager important, mis en relation avec le jardin des Petites-Soeurs, plus en contrebas. Reste le parking de trois mille places de stationnement réparties sur cinq niveaux, sous le boulevard urbain, auquel on accède par plusieurs passages émergeant de dessous les lignes de chemin de fer. D'après Henry Chabert, "cinq à six années, à compter de maintenant", seront nécessaires pour construire la totalité des bâtiments de grande hauteur, douze mois pour la réalisation du parking, trois ans pour l'aménagement du boulevard de l'Europe et cinq pour la réalisation de la place de Francfort. Du temps, il en faudra également pour rassembler les quatre cents millions de francs que demande (parking excepté) ce programme d'aménagement. Source : "Une arche pour La Part-Dieu" / Séverine Meille in Lyon Figaro, 24 janvier 1991, p.7.
historique Le cabinet d'architecture américain Pei-Cobb-Freed and Partners qui remettait le 14 mars 1991 son étude d'urbanisme et d'architecture sur le secteur Est de la gare de la Part-Dieu à Lyon devait recevoir en avril une lettre de remerciement des responsables de la Courly. Le projet qui avait suscité un très grand enthousiasme (il avait été officiellement présenté en décembre) était alors jugé trop ambitieux pour Lyon et financièrement très lourd. Le Plan concept de Pei-Cobb-Freed proposait entre autres la construction de quatre tours le long du futur boulevard de l'Europe dont deux de 132 mètres de part et d'autre de l'entrée Est de la gare. Revenant en quelque sorte à la case départ sur ce quartier de la Part-Dieu, les élus auraient donc décidé d'aménager en priorité les deux terrains dont ils maîtrisaient le foncier via la Serl à savoir l'ilot R et la Place de Francfort. Plusieurs investisseurs étrangers, en particulier anglais, suisse et allemand (amené par Coteba, société du groupe Générale Eaux) s'intéresseraient par ailleurs à l'îlot R, très bien situé. Plus des de 100 promoteurs se seraient documentés sur la place de Francfort.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP03308.
note bibliographique "Des projets à la chaîne" / S.M. [Séverine Meille] in Lyon Figaro, 24 janvier 1991, p.7. - "Une arche à la Part-Dieu" / Pierrick Eberhard in Le Progrès de Lyon, 24 janvier 1991. - "Quatre nouvelles tours à la Part-Dieu" / Aline Duret in Lyon Matin, 25 janvier 1991. - "L'arche de la Part-Dieu prend l'eau" / Séverine Meille in Lyon Figaro, 30 mars 1991, p.1 et 3.

Retour