Chateaux et Manoirs

[Château de Lourmarin]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0702 B07 26 417 00006
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
historique Foyer de culture au coeur de la Provence, le château de Lourmarin se dresse, sur un tertre une haute silhouette Renaissance, face à la chaine du Luberon dont le vent apporte à tout moment les senteurs d'herbes sauvages. Le bâtiment principal fut élevé vers 1540 par Blanche de Levis pour son fils François d'Agout, page de François Ier. La demeure est admirable par ses proportions et sa sobriété. La pierre est dorée. Les terrasses et les jardins sont reposants et beaux. Mais Lourmarin n'est pas seulement un témoin parfait du passé, c'est aussi une oeuvre où vit l'esprit. En 1920, rappelle "La Voix de l'Edition", le château tombait en ruines. Seuls, les gitans, éternels pèlerins des Saintes-Maries-de-la-Mer, y trouvaient le gîte, sinon le couvert. Des graffiti témoignent encore aujourd'hui de leur passage. A l'occasion d'un voyage dans la vallée de la moyenne Durance, un riche industriel lyonnais, héritier par adoption des établissements Vibert-Pétrol Hahn, M. Robert Laurent Vibert, agrégé d'histoire, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, ancien pensionnaire de la Villa Médicis de Rome, fut conquis par le château. Il décida d'acquérir le domaine, ce qui fut bientôt fait. Des amis, architectes et peintres, l'aidèrent à restaurer, à orner, à meubler la vieille demeure. A peine le sauvetage était-il terminé en 1925, que M. Laurent-Vibert était mortellement blessé dans un accident d'automobile. Avant de mourir, l'industriel put cependant arrêter de nobles dispositions testamentaires : il léguait Lourmarin à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Aix-en-Provence, à charge pour cette société de créer une fondation "dans le but d'achever la restauration de cette demeure, d'assurer son entretien et sa gestion, d'en développer la bibliothèque et d'y recevoir de jeunes artistes, savants et littérateurs qui devront, durant leur séjour, être défrayés de toutes dépenses, afin, ainsi, de contribuer à sauvegarder, en terre provençale, l'art et la pensée de la patrie". M. Laurent-Vibert avait prévu un legs complémentaire : le revenu d'une somme d'un million. C'était, hélas !, compter sans la dévaluation de la monnaie. Aujourd'hui, le produit de cette rente ne suffit pas à payer la prime d'incendie... Cependant, les établissements Vibert-Pétrole Hahn, en souvenir de leur propriétaire disparu, comblent, depuis un quart de siècle, les déficits financiers de la fondation. Grâce à cette organisation, de jeunes intellectuels, écrivains, peintres, sculpteurs, graveurs - ceux-ci représentent le quart des hôtes de Lourmarin - architectes, musiciens, etc., viennent prendre dans le plus inespéré des cadres un bain de Provence. Chaque année, une dizaine d'entre eux sont ainsi, pendant les mois d'été, accueillis à Lourmarin. Libérés des soucis d'argent, et probablement des soucis tout court, ils peuvent se consacrer pleinement à leur oeuvre en jouissant du meilleur climat moral possible. Ici, le soleil, la lumière, les collections du château, les bibliothèques, le parc, le charme du vieux village de Lourmarin, type idéal de bourgade provençale, créent une ambiance propice à l'art. Mais Lourmarin n'est pas seulement un ermitage pour peintres ou écrivains. On y donne des représentations théâtrales, des concerts ; on y tient des congrès (philosophie, liberté de la culture, etc.), des colloques littéraires, des expositions de peintures, de gravures, de sculptures, de tapisseries ou de faïences, des manifestations félibriges. Des milliers de visiteurs viennent chaque année admirer cette demeure qu'ils n'abandonnent ensuite qu'à regret. Source : "Un industriel lyonnais a fait de Lourmarin un grand centre culturel français" / F. G. in L'Echo-Liberté, 2 août 1960.
note à l'exemplaire Le titre principal de la photographie reprend les annotations de Georges Vermard sur les pochettes de négatifs. Dans le cas contraire, il a été forgé par la Bibliothèque de Lyon et placé entre crochets.
note bibliographique L'Echo-Liberté, 30 et 31 août 1960.

Retour