[Signature de l'acte d'achat de l'ancienne Manufacture des...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRPTL0055 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique En signant, le 30 juillet 1990, l'acte d'achat à la SEITA de l'ancienne manufacture des Tabacs, Michel Noir, président de la CoUrLy, démontre qu'il se positionne largement en faveur d'une croissance des pouvoirs locaux. La Communauté urbaine vient d'acquérir, pour un coût de trente-cinq millions de francs, un bâtiment de 28.043 mètres carrés qui sera destiné à faire face à l'accroissement du nombre d'étudiants à Lyon d'ici à l'an 2000. Ainsi, la CoUrLy s'engage dans un domaine qui ne relève pas directement de ses compétences. Si elle n'est ni la seule ni la première à le faire - la ville de Saint-Etienne est là pour le prouver - cet acte symbolise, malgré tout, la montée en puissance des collectivités territoriales dans un secteur qui a trop longtemps attendu une aide significative de l'Etat. [...] Le 30 juillet 1990, la manufacture des Tabacs devient donc la propriété de la CoUrLy et subira un vaste lifting pour être transformée en locaux universitaires. Située dans le huitième arrondissement et délimitée par le cours Albert-Thomas, la rue Professeur-Rollet, l'avenue des Frères-Lumière et les voies ferrées, la "manu" occupe une superficie de 2,78 hectares. Ouverte en 1929, après quelque douze années de travaux perturbées par la Première Guerre mondiale, ce superbe bâtiment a abrité, jusqu'en 1987, la production de scaferlatis (tabac ordinaire) et cigarettes. Le tonnage traité mettait Lyon au deuxième rang des manufactures françaises. Actuellement, et jusqu'au premier semestre 1992, un tiers du bâtiment est utilisé en dépôt de distribution régionale. Après cette date, la SEITA sera installée à Mions dans un centre ultra moderne de production. Et une partie du patrimoine industriel régional sera préservée et occupée par des étudiants. Localisée sur le trajet de la future ligne D du métro, au coeur de la ville, la manufacture intéressait depuis plusieurs années la municipalité de Lyon. Son acquisition va enfin permettre de renouer avec les campus dans la cité et non excentrés à la périphérie comme l'a été, et le reste, celui de Bron. Ainsi, à l'heure actuelle, la politique d'urbanisme universitaire va à l'encontre de celle développée dans les années post soixante-huit. Les étudiants sont désormais véritablement considérés comme un plus pour la cité. D'ailleurs Jean-Michel Dubernard, conseiller communautaire délégué aux affaires de l'Enseignement supérieur, a toujours affiché sa volonté de maintenir les étudiants dans le centre-ville. Jusqu'à présent, Bron et La Doua à Villeurbanne regroupent l'essentiel de la population étudiante lyonnaise. Désormais, avec la "manu" et les quais du Rhône, la capitale des Gaules donnera peut-être enfin l'image d'une vraie ville universitaire. Car force est de constater que, malgré le chiffre de 74.000 étudiants, l'agglomération lyonnaise n'a pas le reflet d'une ville jeune. Après moins d'un an de négociations, un concours d'architectes sera lancé à l'automne 1990 pour réhabiliter la manufacture. Ce concours devrait attirer bon nombre de candidats au regard de l'importance et de la beauté du site. D'immenses salles très vitrées, plusieurs étages, dont le dernier mansardé, deux cours intérieures, de vastes montées d'escalier en fer forgé, en visitant le bâtiment, chargé encore de l'odeur du tabac, on peut déjà imaginer l'emplacement des salles de cours. La réhabilitation, dont le montant est évalué entre 150 et 170 millions de francs, s'effectuera sans doute en plusieurs tranches pour que les étudiants puissent commencer à étudier avant même que la SEITA ait totalement libéré les lieux. "Ce don est important et va enrichir les universités lyonnaises". Pour Maurice Niveau, recteur de l'académie de Lyon et Chancelier des universités, "la rentrée 1990 sera sans doute difficile, mais le plan d'urgence de Lionel Jospin et le projet de la Manufacture permettront de mieux accueillir les étudiants dans les années à venir". Ces nouveaux mètres carrés sont en effet loin d'être un luxe quand on sait que Lyon devra accueillir quelque 40.000 étudiants supplémentaires d'ici à l'an 2000. Source : "La CoUrLy se paie une fac" / Sandrine Blanchard in Lyon Figaro, 31 juillet 1990, p.1 et 3.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02512.

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