[Hôtel de la Butte, 6 bis quai Saint-Vincent]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP08045 001
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Au 6 quai Saint-Vincent, l'ancienne maison des chevaliers de l'Arquebuse, devenue successivement un hôtel particulier, l'hôtel de la Butte, puis une gendarmerie, tourne une nouvelle page de sa longue histoire. Depuis quelques semaines, les gravats encombrent la cour. Au terme d'une réhabilitation délicate, le bâtiment en L deviendra le nouveau logis du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (Caue), installé pour l'instant dans les locaux du Palais Saint-Jean. Le Caue a pour mission de "développer l'information, la sensibilité, et l'esprit de participation du public dans le domaine de l'architecture, de l'urbanisme et de l'environnement". En 1994, le Caue la reçu 600 visiteurs, soit une hausse de 17% de la fréquentation. L'équipe donne des conseils de construction ou de réhabilitation aux particuliers, anime des activités d'éveil à l'architecture, des visites guidées par des professionnels de lieux urbains. L'organisme a toutefois décidé de franchir une étape, d'aller davantage au-devant des habitants du Grand-Lyon. Un besoin d'ouverture, qui ne pouvait être réalisé dans les 250 mètres carrés du palais Saint-Jean, dont la vocation est la conservation des archives. Le Caue est donc parti en quête d'un nouveau lieu. Et a jeté son dévolu sur un bâtiment, qui, s'il ne "possède pas en soi l'étoffe d'un monument", occupe un site remarquable, un lieu de l'histoire lyonnaise. L'ancienne maison des arquebusiers regarde la Saône et se trouve enchâssée entre deux collines. A la limite entre l'agglomération et la ville, le quartier Saint-Vincent semble tout avoir pour devenir un quartier d'avenir... Après avoir prodigué tant de conseils, le Caue se lance donc dans une réhabilitation qui se veut exemplaire. Réconciliant passé et avenir. Plus qu'un exercice de style. Le bâtiment lui-même sera le meilleur porte-drapeau de l'association auprès du grand public. Par ce chantier, le Caue se prononce en faveur de la réhabilitation qui, des palais impériaux romains à l'Opéra de Lyon, constitue un phénomène urbain par excellence. Tout en précisant que si la vocation de la réhabilitation du 6 quai Saint-Vincent est de faire "oeuvre d'architecture", elle se fera dans une direction davantage pédagogique que d'auto-célébration. Mais, estime Catherine Grandin, sa directrice, "il était temps pour nous de trouver un lieu qui nous identifiaient mieux dans la ville". En choisissant, l'ancienne maison de la compagnie des chevaliers de l'Arquebuse, le Caue se lance également dans une opération de sauvegarde du patrimoine lyonnais. Car la maison actuelle construite entre 1735 et 1784, était inhabitée depuis de nombreuses années. Et en fort mauvais état. Propriété de la Ville de Lyon, elle est cédée par bail emphytéotique de trente ans au Caue, qui prend en charge les frais de réhabilitation de 11 millions de francs. Un financement de l'Etat est pour l'instant espéré. C'est le cabinet d'architecte Richardt-Ferreux qui a remporté le concours d'architectes réunissant quatre équipes différentes. Avant l'élaboration des plans, le Caue avait mené des recherches historiques sur le bâtiment et tout le quartier Saint-Vincent et découvert qu'il n'y avait pas une maison des Arquebusiers, mais deux. On peut encore trouver des traces de la première, en sous-sol et au premier étage de l'actuel. Sur le terrain voisin, les chevaliers de l'Arquebuse, qui au XVe siècle formaient une élite choisie parmi les notables, réalisaient leurs exercices. Les architectes quant à eux auront douze mois pour livrer le nouvel édifice. Dont ils conserveront l'essentiel de la structure extérieure tout en vidant le volume intérieur. Les fenêtres et les trois arches donnant sur le pas de tir, symbole de l'ancienne fonction du bâtiment, resteront intacts. Le bâtiment sera en revanche plus ouvert vers l'extérieur, Avec l'installation d'une terrasse sur le premier niveau, d'une salle panoramique avec vue sur la Saône au dernier niveau. Le rez-de-chaussée étant réservé à la salle d'exposition-animation. Est également prévue la mise en valeur de la cour qui sera traitée en parvis et la création d'une vaste gloriette dans le jardin réaménagé. Si tout va bien, pour le 8 décembre 1996, le nouveau bâtiment du Caue brillera de mille feux. Le quai Saint-Vincent comptera alors un hôte de plus. A côté de la Drac, du fort Saint-Jean et en face du conservatoire national de musique, le Caue renforcera la vocation future du quartier. Sur l'échiquier, les pièces du "projet de Val-de-Saône culturel", défendu par Henry Chabert, chargé de l'Urbanisme, de l'aménagement et du développement urbain de la Ville de Lyon, semblent donc s'avancer en bonne place. Prochain sur la liste à occuper une case, le musée des Pompiers, dont l'installation est prévue en 1997/98, dans l'ancienne Fourragère, bâtiment qui appartenait à l'armée, et servait comme son nom l'indique à entreposer le fourrage. En revanche, nul ne sait quel sera le sort du roi de Saint-Vincent, les 35.000 mètres carrés de l'ancien magasin des subsistances qui appartient à la Ville de Lyon depuis une ordonnance de 1850, sont en effet l'objet de toute les discussions. L'édifice imposant vient d'être libéré par la Drac. "C'est un sujet de réflexion à la Ville. Aucune décision n'a été prise sur sa destination finale", constate Henry Chabert. Il faut dire que le coût de son réaménagement risque de ne pas être des plus modestes. Gilles Buna, maire du 1er arrondissement, défend l'idée d'une friche d'expression artistique. Un lieu ouvert au moins à titre provisoire. En attendant une décision future. L'arrivée du Caue fera peut-être avancer le dossier. Source : "Une pièce maîtresse dans l'échiquier du Val de Saône" / Agnès Benoist in Lyon Figaro, 18 décembre 1995, p.3.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 16 négatifs.
note bibliographique "Le CAUE déménage" / Aline Duret in Le Progrès de Lyon, 6 juin 1994.

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