[Monument à André-Marie Ampère (après restauration)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0921 FIGRP09634 004
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Monument à André-Marie Ampère. Joseph Dubuisson, architecte ; Charles Textor, concepteur ; C. Breton, ornemaniste ; Thiébaut frères, fondeurs ; 1888. Inauguration : 8 octobre 1888.
historique Trônant sur son piédestal, la statue d'André-Marie Ampère, savant lyonnais universellement connu pour avoir donné son nom à l'unité de mesure de l'intensité du courant, resplendit désormais de jour comme de nuit sur la place Ampère dans le 2e arrondissement. Une opération de rénovation de la fontaine inaugurée en 1888 par la Ville de Lyon s'est achever fin novembre 1997, redonnant toutes leurs nuances aux bronzes, leur luisant aux patines de l'oeuvre du sculpteur Textor. Le socle et les bassins ont été sablés, un traitement biologique des eaux l'a rendu à nouveau potable. Il restera à réaliser au printemps 1998 la réfection de l'étanchéité, pour des raisons météorologiques. La sculpture se pare de surcroît la nuit, de plusieurs robes chromatiques différentes, révélant tous les quarts d'heure la place arborée plongée dans l'ombre, dans une ambiance différente. De la tombée du jour à minuit, Ampère renaît grâce au progrès de la technicité électrique. Le chercheur en costume d'époque son écritoire et sa plume d'oie, et l'eau qui ruisselle du socle par l'intermédiaire de deux sphinges en bronze dans deux bassins en contrebas apparaît d'abord dans des tonalités de bleu et vert, puis de blanc, de gris, avant de virer au rouge... Cela change tous les quarts d'heure. La statue manqua de peu d'être fondu sous le régime de Vichy, mais fut retrouvé à la Gare de Lyon à la Libération. Depuis, elle est restée en place entre Perrache et le quartier d'Ainay ne subissant pas d'autre outrages que celui du poids des ans et de la pollution. La Ville de Lyon avait inscrit depuis quelque temps la fontaine à la fois à son calendrier de rénovation et à l'agenda du plan Lumière. C'est pourtant un mécène privé, la société Brandt, qui a supporté la totalité du coût financier de la rénovation, soit 150.000 francs, et de l'illumination, 300.000 francs. Une opération originale, la première du genre pour la marque d'électroménager française qui se présente comme une entreprise civique. Implantée à Lyon par l'intermédiaire de son site industriel de la Ciapem, où se fabriquent des lave-linge, Brandt souhaite développer ce programme de mécénat à raison d'une opération par an dans une ville où elle est implantée. Prochains sites en vue, la Roche-sur-Yon, Lille, Orléans. "Une fois l'idée en place, nous avions le choix entre plusieurs sites lyonnais proposés par la Ville. C'est la fontaine Ampère qui s'est imposée à nous, parce qu'il s'agit d'eau et d'électricité, tout un symbole pour notre entreprise", explique Luc Chaumeil, directeur de la marque. Durant toute la phase de rénovation, qui a commencé mi-octobre, une bâche à plusieurs faces servait d'indicateur mystérieux, puisque le collectif d'artistes de la Cité de la création avait fait oeuvre pédagogique en évoquant, dessins à l'appui, la vie d'Ampère, le plan Lumière... Un hublot pratiqué dans la toile plastique permettait aux passants de surveiller l'état de la réfection. Il a eu beaucoup de succès. Au moment de l'inauguration, Henry Chabert, adjoint à l'Urbanisme qui conduit le plan Lumière, a rendu hommage au travail réalisé par les Electriciens associés, Lea, qui préparent aussi un jardin chromatique à Gerland. "Cette illumination marque une étape, on est passé d'un éclairage statique à un éclairage dynamique". L'adjoint a également annoncé les prochaines étapes du plan Lumière, l'animation nocturne de la Manufacture des tabacs, et du quartier de la Part-Dieu, sans doute plus précisément la bibliothèque. "Pour Ampère, savant à l'origine de la théorie de l'électro-magnétisme, on ne pouvait réaliser qu'une illumination en mouvement", commente Laurent Fachard de Lea. Avec ses projecteurs, ses éléments de fibres optiques, cette déclinaison chromatique, la place Ampère gagne une vie nocturne. "Tout le monde, architecte, élus, ont longtemps eu une vision uniquement diurne de la ville, or la vie nocturne constitue 50% de notre vie contemporaine. Elle doit être traitée aussi". Source : "Rénovation électrique" / Agnès Benoist in Lyon Figaro, 2 décembre 1997, p.1 et 4.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 51 négatifs.
note bibliographique Le monument public français : l'exemple de Lyon / Gilbert Gardes, [1986], catal. no.364, p.431 [BM Lyon, 6900 E2 GAR]. - [Publi-info] in Lyon Figaro, 20 octobre 1997, p.6.

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