[La Couronne de la Vierge de Fourvière]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0921 FIGRP08766 004
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Reportage photographique réalisé à l'occasion de l'exposition de la couronne de la vierge et du nimbe de l'Enfant-Jesus au Musée de Fourvière, Lyon 5e.
historique Printemps 1940 : Lyon suit avec angoisse la marche des armées allemandes en direction de la cité. Alors que les troupes sénégalaises livrent des combats désespérés pour défendre la ville, le cardinal Gerlier réunit les membres de la Commission de Fourvière : il souhaite que la couronne d'or et de pierreries qui orne le front de la Vierge trônant dans la basilique, soit déposée et mise en sécurité. Le souhait du cardinal-primat est aussitôt réalisé : le précieux joyau est déposé dans le coffre d'une banque (ainsi que le nimbe de l'Enfant Jésus que la Vierge tient dans ses bras)... où ils se trouvent toujours en 1996, le retour de la paix en 1945, ne s'étant pas accompagné du retour de la couronne, sur le front de l'auguste statue. A l'occasion du centenaire de la basilique, les Lyonnais vont pourtant pouvoir, douze jours durant, au musée de Fourvière, admirer ce bijou, soigneusement protégé. Un objet qui renouait en son temps avec la tradition du couronnement des images ou des statues de la Vierge Marie. Cette tradition datant de la fin du XVIIe siècle, qui voyait également le couronnement de Jésus dans le cas des Vierges à l'Enfant, demeura jusqu'au milieu du XIXe siècle un privilège du chapitre de la basilique Saint-Pierre, au Vatican, avant de connaître une grande extension. La couronne de Notre-Dame de Fourvière et le nimbe de l'Enfant-Jésus puisent leurs origines dans la générosité des croyants lyonnais : ils ont en effet été réalisés grâce aux dons faits par les fidèles lors de la construction de la basilique, en particulier par les Lyonnaises ayant promis d'offrir leur bague de fiançailles, si leur promis ou leur époux revenait de la guerre. Celle de 1870, puis celle de 1914-1918. Plusieurs centaines de pierres et de perles furent ainsi récoltées, bien plus qu'il n'en fallait pour les deux joyaux... Une générosité qui dure encore : il y a peu, en 1980, un Lyonnais n'offrait-il pas à la couronne la bague de son épouse qui venait de mourir ? Bague qui fut aussitôt montée sur ladite couronne. De forme conique, évoquant celle qui coiffait saint Etienne de Hongrie, fort prisé au début du siècle, cette couronne fermée est composée de huit bandes verticales, surmontées d'une fleur de lys. Huit fleurons, agrémentés d'une figure de chérubin et séparés par de larges marguerites, ornent le bandeau frontal. Quant au nimbe de l'Enfant, très simple, c'est un disque cruciforme orné de palmettes émaillées et chargées d'une grande quantité de diamants et de quelques rubis. C'est le 8 septembre 1900, en clôture d'un congrès marial international, que le cardinal Coullié, archevêque de Lyon, procède en grande pompe au cérémonial du couronnement, faveur accordée quelques mois auparavant par le pape Léon XIII. Mitré et revêtu d'un pluvial blanc, dans les odeurs d'encens, les projections d'eau bénite et aux accents du Regina Coeli, le cardinal-archevêque pose la couronne au-dessus de la tête de la Vierge (elle est en effet tenue par deux anges aux ailes déployées situés de chaque côté de la Vierge) et le nimbe derrière celle de l'Enfant. En 1940, l'avancée ennemie allait enlever les précieux objets au regard des visiteurs. L'espace de quelques jours, ils peuvent à nouveau les admirer. Hors de leur contexte, toutefois. Et contre la somme de 15 francs... Source : "La couronne des Lyonnais" / Nelly Gabriel et Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 31 octobre 1996, p.1.
historique La couronne de la Vierge a été volée au Musée d'arts religieux de Fourvière le 13 mai 2017.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 33 négatifs.
note bibliographique "La couronne de la Vierge aux 1791 pierres a été volée" / Xavier Breuil in Le Progrès de Lyon, 14 mai 2017.

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