[Réinstallation du Monument à la mémoire de Joseph Serlin]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP04992 004
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
historique Le 7 janvier 1944, au lieu-dit la Chicotière, sur la commune de Dommartin, dans l'Isère, des passants découvrent un cadavre criblé de balles. Celui de Joseph Serlin, haut fonctionnaire et homme politique, ancien secrétaire général de la mairie de Lyon, sénateur et conseiller général de l'Isère, en délicatesse notoire avec le gouvernement de Vichy. Le mystère subsistera autour de sa mort, mais, comme Victor Basch et son épouse, il a sans doute été victime du mystérieux M.N.A.T. (Mouvement national anti-terroriste), regroupant des forcenés de la collaboration ayant décidé de répondre aux attentats commis contre des séides des nazis, par l'exécution de victimes choisies parmi des notables supposés complices de la Résistance. A Lyon, l'assassinat de Serlin soulève une grande émotion. C'est que tout le monde se souvient de cet enfant de Grachier, né dans une modeste famille de paysans dauphinois, travailleur infatigable, entré à la mairie centrale dès sa sortie du service militaire, pour gravir petit à petit tous les échelons de la hiérarchie. En 1909, le nouveau maire Edouard Herriot l'appelle au poste le plus élevé : il est secrétaire général de la ville. Il a quarante ans à peine ! C'est le début d'une longue collaboration entre les deux hommes, doublée d'une profonde estime. Aussi Herriot, revenu à Lyon après la guerre, accepte-t-il la présidence d'honneur du comité qui vient de se créer pour élever un monument au disparu. Dès avril 1945, le maire provisoire Justin Godard a d'ailleurs donné le nom de Serlin à l'une des rues longeant le Grand-Théâtre : la rue Lafont. Un an plus tard, le conseil municipal accepte l'érection de deux sculptures : une stèle à la Chicotière et un monument sur le terre-plein central du cours Franklin-Roosevelt (ex-cours Morand), artère que Serlin empruntait quotidiennement, pour aller de son logement situé aux Brotteaux, jusqu'à la mairie centrale. Le premier projet présenté par l'architecte choisi, Pierre Bourdeix, refusé par l'Etat pour "son manque de goût". C'est donc un projet simplifié, comprenant une simple stèle dominée par un buste dû aux sculpteurs Chorel et Lapandéry, qui voit le jour, inauguré avec pas mal de retard en décembre 1946. Longtemps intégré au paysage des Brotteaux, tout près de la place Lyautey, ce monument avait disparu dans les premiers mois de 1973, lors du percement de la ligne A du métro. Il gisait depuis, malheureux et abandonné, dans une courette du service des Inhumations, avenue Berthelot. Attendant des jours meilleurs et un nouvel emplacement. Le tout est arrivé : le 24 février 1992, le monument a réintégré l'espace urbain lyonnais par les soins de la maison T.P.L. (Tailleurs de pierres lyonnais) et de la maison CREB pour la maçonnerie. En présence du maire du sixième arrondissement et de l'adjoint aux Travaux Michel Dussauchoy. Sur la partie est de la place Lyautey, le buste regarde désormais l'Hôtel de ville et... la rue Joseph-Serlin. Bien visible du quai, il devrait bénéficier sous peu d'un éclairage nocturne adéquat, après un nettoyage d'ensemble. Coût de l'opération : 77.000 francs. Source : "Ces monuments qui nous reviennent" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 25 février 1992, p.27.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 20 négatifs.
note bibliographique "La statue de J. Serlin retrouve sa place" in Le Progrès de Lyon, 25 février 1992.

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