[Musée-mémorial des enfants d'Izieu]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP06732 003
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Le président François Mitterrand inaugurera le 24 avril 1994 le musée-mémorial créé sur le site d'Izieu en souvenir des 44 enfants juifs et de leurs éducateurs qui trouvèrent là un ultime refuge avant d'être déportés sur ordre de Klaus Barbie. Le châtiment du bourreau avait constitué une première victoire de la mémoire sur l'oubli. Klaus Barbie jugé en 1987, encore fallait-il pérenniser le souvenir des 44 enfants juifs d'Izieu arrêtés sur ordre du chef de la Gestapo de Lyon, encore fallait-il graver dans la pierre ce que fut leur martyre. C'est chose faite. Le 24 avril 1994, le président François Mitterrand inaugurera musée-mémorial installé sur le site de la maison d'Izieu. Le chef de l'Etat dévoilera à Izieu, en présence d'un millier d'invités, une stèle érigée en hommage aux victimes de l'antisémitisme et du racisme, troisième relais de la mémoire après ceux du Vel-d'Hiv' et de Gurs dans les Pyrénées orientales. La dame d'Izieu, Sabine Zlatin, qui fonda en 1943 et dirigea avec son mari, Miron Zlatin, la petite colonie jusqu'au drame du jeudi-saint 1944, verra ainsi demain aboutir cinquante années d'un combat opiniâtre pour faire de la maison qui abrita les derniers moments de bonheur de "ses" enfants un lieu de recueillement et de pédagogie, rappelant le "devoir de vigilance face à la montée de tous les fanatismes". C'est le 6 avril 1946 que fut organisée à Izieu une première commémoration officielle. Une plaque rappelant l'arrestation et l'assassinat des enfants fut apposée sur le mur du bâtiment principal et une stèle fut érigée sur le territoire de la commune voisine de Bregnier-Cordon. A chaque anniversaire, quelques dizaines de fidèles viendront s'y recueillir, entourant Sabine Zlatin, et communiant avec elle dans le souvenir des quarante-quatre enfants envoyés à la mort par Barbie et ses sbires. Le retour forcé de Klaus Barbie à Lyon, la prise en compte dans la procédure d'accusation de la rafle du 6 avril 1944, redonnèrent vie à une cérémonie que n'avait pas épargnée l'érosion du temps. Les rangs se renforcèrent autour de la "dame d'Izieu". Artisan de l'extradition de Barbie, l'avocat-chasseur de nazis, Serge Klarsfeld, publia un premier ouvrage consacré aux petites victimes et restituant son identité juive à chacune d'entre elles. Barbie condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, au lendemain de son procès, fut créée l'Association du musée-mémorial d'Izieu, coprésidée par Sabine Zlatin et l'ancien préfet de Belley, Pierre-Marcel Wiltzer. Son objectif ? Acqquérir la maison qui abrita le home d'enfants juifs, transformer la propriété en musée et en centre pédagogique, destiné plus particulièrement aux générations de l'après-guerre. Placée sous le haut-patronage de François Mitterrand, soutenue par de nombreuses personnalités civiles ou religieuses, une souscription nationale permit de réunir des fonds, d'acheter en 1990 la propriété et d'entreprendre en 1993 les travaux d'aménagement du site. L'opération sera inscrite dans le cadre de la mission interministérielle des grands travaux par le président de la République et sera réalisée en quelques mois. Cinquante ans après la rafle... une cérémonie inaugurale réunira autour de Sabine Zlatin tous ceux qui contribuèrent à faire de la maison d'Izieu un lieu de recueillement en souvenir des enfants assassinés et un rempart contre l'oubli. Dans un décor sauvegardé, trois bâtiments qui furent le cadre de vie des enfants d'Izieu abritent les éléments muséographiques et documentaires. La maison elle-même où l'on pourra voir une évocation (exposition de dessins ou de lettres, visite de la salle de classe, des dortoirs) de ce que fut au quotidien la vie des petits colons juifs et de leurs éducateurs avant leur déportation. La grange toute proche sera un centre d'accueil des visiteurs et sera réservée à des expositions retraçant l'itinéraire des enfants d'Izieu, situant le contexte historique de la tragédie du 6 avril 1944 et livrant toute une réflexion sur le crime contre l'humanité. La magnanerie, enfin, abritera par la suite un centre de documentation et d'étude sur cette époque, le nazisme... Source : "Un musée pour mémoire" / Gérard Schmitt in Lyon Figaro, 23 avril 1994, p.1.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 34 négatifs.
note bibliographique "Izieu, relais de la mémoire" / Agnès Benoist in Lyon Figaro, 25 avril 1994, p.1. - "Izieu, la maison de la mémoire" / Richard Schittly in Le Progrès de Lyon, 23 avril 1994.

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