[Chantier du périphérique nord à Saint-Clair]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP07993 001
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
description Vue prise depuis la Place Henri-Demonchy à Caluire-et-Cuire.
historique Plusieurs délibérations techniques concernant le tronçon Nord du périphérique lyonnais, examinées le 20 novembre 1995 par le Conseil de Communauté urbaine, ont été l'occasion pour les élus de l'agglomération de faire état de leurs inquiétudes concernant les travaux menés par le groupement concessionnaire privé, dont la facture pourrait s'alourdir. Le tunnelier qui creuse la colline entre la Saône et le Rhône a rencontré des couches de terrain de densités différentes, générant des éboulements et obligeant un arrêt des travaux, et cela depuis un mois. Un incident dont le coût s'élèverait à plusieurs centaines de millions de francs. Les circonstances précises des incidents, dont peu de responsables étaient au courant, n'ont d'ailleurs pas été relatées lors du conseil de Communauté urbaine. Premier à intervenir, le vice-président socialiste Bernard Rivalta. Un bon connaisseur du dossier, puisqu'il le suivait depuis son commencement au Conseil général. Bernard Rivalta a résumé son intervention en quatre questions sur la partie de l'ouvrage à la charge du concessionnaire privé. Il a ainsi successivement demandé si les techniques étaient au point pour continuer les travaux, combien coûteraient les travaux supplémentaires, qui allait payer et si devait survenir un contentieux avec les collectivités publiques, comment les choses se passeraient-elles. Le conseiller communautaire FN Alain Breuil a apporté sa propre réponse : "Nous sommes contre toute aide financière au concessionnaire (...) ce n'est pas à nous de financer les déboires de Bouygues", a-t-il affirmé, s'interrogeant au passage si la Communauté ne pouvait demander à l'Etat - qui n'a pas versé un denier - une participation au financement. Bernard Roger-Dalbert, maire de Caluire, la commune sous laquelle se perce le tunnel, a d'abord rendu hommage à la stoïcité de sa population, avant de dénoncer "le traitement de l'information désordonné par la presse anarchique" (sic). Le premier vice-président de la Communauté urbaine s'est également interrogé sur la nature des difficultés que rencontre le concessionnaire : "J'espère qu'il ne s'agit pas d'un blocage destiné à faire chantage", a souhaité Bernard Roger-Dalbert. Dans sa réponse, Raymond Barre a été clair et net. Applaudi de tous les rangs de son assemblée, le président de la Communauté urbaine de Lyon a affirmé que "si le retard enregistré peut causer un surcoût (...), il doit être pris en charge par le concessionnaire". [...] Si Raymond Barre a montré la fermeté dans laquelle se trouve la Communauté urbaine, sa volonté est également pour l'instant de ne pas "dramatiser" la situation: "Il y a des discussions normales avec le groupement concessionnaire autour d'un chantier qui, je vous le rappelle, est le plus important aujourd'hui en France. Si un certain retard dans la livraison, tout en le regrettant, peut être compris, la Communauté urbaine n'entend pas supporter une charge supplémentaire non justifiée et ne peut accepter d'apporter un nouveau concours financier alors même que le régime de la concession a été choisi. Nos concitoyens ne peuvent comprendre un système où les usagers paieraient aujourd'hui les investissements et demain le péage, sans que les droits de ce dernier ne reviennent à la collectivité", a-t-il précisé encore plus clairement. "Soyez assurés, votre président défendra nos intérêts de la manière la plus ferme", a conclu Raymond Barre. Source : "Bras de fer sous la colline" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 22 novembre 1995, p.1-2.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 20 négatifs.

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