[Rue Juiverie, Lyon 5e]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP04802 005
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Surplombé du blason de Claude de Bourges - Echevin de Lyon en 1558 -, le musée de la Miniature installé au numéro 2 de la rue Juiverie fait figure de symbole. Inauguré le 19 décembre 1991, il représente la première pierre de ce qui doit devenir la rue de l'artisanat. Michel Noir, accompagné de Marie-Thérèse Geffroy, maire du cinquième, et Emile Azoulay, conseiller délégué au Commerce et l'Artisanat, a réaffirmé sa volonté de donner à cette rue un caractère artisanal "avant la fin de l'année 1992". L'idée ne date pas d'hier. Depuis plusieurs années déjà, l'association "Accordons nos Vieux-Lyon" se bat pour tenter d'améliorer le décor, jusqu'alors austère, de cette rue historique. Pour arriver à leurs fins, Philippe Carrie, l'horloger, et ses amis, habitants du quartier, ont décidé de créer une sorte de galerie à l'échelle de la rue, où exposeraient en permanence de nombreux artisans. Utopique et impossible à réaliser répond alors l'écho, ne serait-ce qu'en raison du prix élevé des locations. C'était sans compter l'aide de la municipalité, notamment de la mairie du cinquième. En effet, au hasard d'une rencontre, en 1989, entre Marie-Thérèse Geffroy et Dan Olhmann, miniaturiste, on reparle de faire de la rue Juiverie une rue de l'artisanat. L'idée séduit le maire. L'artisan rejoint l'horloger de Saint-Paul et le mouleur-d'art. "C'est un rêve qui aboutit, depuis le temps que l'on voulait faire quelque chose d'original de cette rue", assure Marie-Thérèse Geffroy. Ce n'est en fait qu'un début puisque plusieurs autres artisans sont sur les rangs pour s'installer dans la rue. Un céramiste, un imprimeur en taille douce, un relieur d'art, un tapissier d'art, un sculpteur, un bijoutier... "L'idéal serait de pouvoir retrouver les quelque 250 métiers de la cité", explique Emile Azoulay. "Nous voulons faire connaître les métiers d'artisanat. Il n'est pas imaginable qu'aujourd'hui il n'existe plus qu'un seul imprimeur en taille douce. Le métier est en voie de disparition. Faire connaître l'artisanat, c'est aussi une manière de lutter contre le désoeuvrement des jeunes, en leur donnant le goût des valeurs authentiques. C'est par l'artisanat que l'on fait rayonner une ville, un pays". La rue Juiverie est un test en la matière. Le conseiller délégué au Commerce et à l'Artisanat espère, en effet, renouveler l'opération dans les autres arrondissements de Lyon. Chacun aurait alors sa spécificité. Le quatrième serait axé sur les métiers de la soie, le troisième l'ébénisterie, le deuxième la bijouterie, le septième les métiers du vêtement, le huitième la mécanique... "II faut, auparavant, que l'opération de la rue Juiverie soit un succès. II reste moins d'une dizaine de locaux à céder", explique Emile Azoulay. Dans cette optique, la mairie offre un petit coup de pouce aux artisans, notamment en intervenant auprès des régies pour qu'elles donnent priorité à leurs demandes ou encore en étudiant le loyer et le droit au bail. De même, la municipalité se propose de conseiller et d'éclairer les artisans sur les différentes aides auxquelles ils peuvent prétendre. Parallèlement, "dans le courant de l'année 1992, nous organiserons une journée portes ouvertes, notamment dans le sixième arrondissement, toujours dans le même objectif de redonner le goût et faire redécouvrir l'artisanat"... Source : "Le grand musée de la miniature" / D. Ch. [David Chapelle] in Lyon Figaro, 20 décembre 1991, p.3.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 16 négatifs.

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