[Usine d'incinération des ordures ménagères Lyon-Sud à...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP00588 008
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
description Adresse : Usine d'incinération des ordures ménagères de Lyon, 7, rue de Dole, Lyon 7e.
historique A l'automne 1989, le POL, paysage des ordures lyonnaises, prend un sacré coup de jeune. Deux nouvelles usines d'incinération flambant neuves viennent d'être mises en service en septembre. L'une est située dans l'enceinte du port Edouard-Herriot, à un kilomètre à vol d'oiseau du monstre à deux cheminées qui broie nos poubelles et empoussière nos poumons depuis 1963. Baptisée "Lyon-Sud" pour éviter la confusion avec cette vieille usine de Gerland, elle a connu ses premiers balbutiements, le 25 septembre 1989, avec le démarrage d'un premier four de combustion. La seconde usine, elle, achève déjà sa période de rodage. Fonctionnant depuis le printemps 1989, elle n'atteindra sa véritable puissance qu'au mois d'octobre, au moment de son inauguration officielle. Cet équipement, qui trône assez majestueusement au centre d'un ancien terrain militaire de plus de quatre hectares, à Rillieux-la-Pape, a eu droit à l'appellation "Lyon-Nord". Les deux usines, capables de digérer jusqu'à cinq cent quarante mille tonnes d'ordures ménagères par an, vont enfin apporter une réponse propre et durable au problème des déchets urbains. La CoUrLy passe subitement de l'âge de la préhistoire au top niveau de la technologie. A quelques variantes près, ces deux équipements sont quasiment siamois. Mêmes procédés, performances économiques similaires, architectures voisines... Elles ont poussé la ressemblance jusqu'à s'équiper du même système pour la protection de l'environnement, le procédé LAB, dit de la "voie humide", qui révolutionne le traitement de la pollution. "Lyon-Sud" et son aînée de quelques mois, "Lyon-Nord", ont en outre réussi ce tour de force de ressembler à tout, sauf à des usines d'incinération. Seules d'immenses cheminées laissant échapper des volutes de fumée blanche rappellent qu'il s'agit bien d'usines brûlant jour et nuit des ordures. Et encore, les odeurs ne sont pas suspectes. "Lyon-Nord" s'est même payée le luxe d'une gigantesque fresque murale, conçue par l'architecte peintre Georges Adilon, qui orne tout le fronton de l'usine. La CoUrLy, qui se penchait sur ce problème depuis 1981, n'a pas fait les choses à moitié. Ce nouveau système bicéphale a été conçu à grands frais. "Lyon-Sud", qui prendra en charge les ordures du sud de l'agglomération, avec un petit décroché sur les communes regroupées dans le syndicat Rhône-Isère, représente une ardoise dépassant les trois cents millions de francs. En revanche, "Lyon-Nord" ne coûtera directement rien au contribuable puisque l'ouvrage a été concédé au privé, en l'occurrence à une filiale de la Lyonnaise des Eaux, COFRETH. Cette société, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,7 milliard de francs en 1988, a eu en mains la conception, la réalisation, le financement et l'exploitation de l'usine de Rillieux-la-Pape. La combustion des ordures permettant de produire de l'énergie électrique et thermique (schématiquement, une tonne d'ordures équivaut à deux cents litres de fioul), COFRETH a parallèlement obtenu le marché du réseau de chaleur desservant les chaufferies de la ZUP de Rillieux. Globalement, la note à payer s'élève à trois cent soixante trois millions de francs [...]. Source : "Fumée blanche sur Gerland" / Pierre Perret in Lyon Figaro, 26 septembre 1989, p.5.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 46 négatifs.
note bibliographique "Gerland : une usine d'incinération qui crache propre" / Pierrick Eberhard in Le Progrès de Lyon, 25 septembre 1989. - "Usine d'incinération des ordures ménagères" / Ch.C. in Lyon Matin, 26 septembre 1989.

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