[Entrée de métro "libellule" de la station Sans-Souci...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP03913 002
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
description Les Libellules, colonnes signalétiques pour les entrées du métro (ligne D). Françoise-Hélène Jourda et Gilles Perraudin, architectes ; Ville de Lyon, maître d'ouvrage (1990-1995). Adresse de prise de vue : Station de métro Sans-Souci, cours Albert-Thomas, au carrefour avec la rue des Tuiliers, à la limite du 3e et du 8e arrondissement de Lyon.
historique Dès le mois de juin 1991, une dizaine de libellules et leurs "chrysalides" viendront rejoindre leur première congénère aux bouches des métros de la ligne D : Venissieux, Mermoz-Pinel, Laennec, Grange-Blanche, Garibaldi, Guillotière et peut-être Gorge-de-Loup. Ces étranges insectes, métalliques et futuristes, se dresseront, telles des gargouilles, au-dessus des bouches du métro. Elles sont la création du cabinet d'architecture lyonnais, Jourda-Perraudin, sélectionné en mars 1990 lors d'un recensement de compétences par la CoUrLy, la Ville de Lyon et le Sytral. La réalisation de Françoise-Hélène Jourda et de Gilles Perraudin a coiffé sur le poteau les projets de vingt-cinq architectes, dont le groupe parisien Governor, réputé pour ses réalisations dans la capitale en matière de mobilier urbain. Un bon plan pour les Lyonnais qui remplissent parfaitement les exigences du cahier des charges de la Semaly : "Une architecture claire, légère et innovante". Autour de la libellule, élément phare du projet, s'articulent deux variantes : une colonne verticale, qui évoque une chrysalide, et une applique murale, pour le quartier Saint-Jean. Lieu historique, ce quartier ne peut être équipé de mobiliers urbains lumineux et volumineux au sol. La libellule et la chrysalide répondent à des impératifs clairs : elles constituent de véritables outils de signalisation. Les insectes sont censés identifier Lyon, que ce soit en France où à l'étranger, mais aussi posséder une lisibilité de près comme de loin en intégrant plusieurs fonctions. D'une part, signaler l'accès au métro et présenter les plans du réseau de communication de la ville, et, d'autre part, remplir la fonction d'éclairage des escaliers. Un équipement de sonorisation est aussi prévu, mais son utilisation n'est pas encore clairement définie. Le passage du plan à la réalisation n'a pas été simple. Plusieurs entreprises régionales ont planché sur le projet. En effet, les techniques utilisées sont parmi les plus performantes. Le problème majeur est d'assurer la solidité de ces libellules. Leurs proportions sont impressionnantes : 4 mètres de haut et 7 mètres de large, du début du corps jusqu'à l'extrémité de la tête. De plus, leur tronc élancé et creux sert de support et assure le passage de nombreux câbles. Les insectes et leurs variantes ont donc été réalisés en aluminium moulé. Matériel léger dont la résistance à l'érosion a déjà fait ses preuves. Chaque libellule pèse une tonne et sa chrysalide 500 kilos. Leur corps est cannelé pour empêcher l'affichage et protégé par un vernis anti-graffiti. La qualité de la réalisation technique du cabinet Jourda-Perraudin fait d'ores et déjà écho. La libellule est sollicitée à l'extérieur de Lyon. En effet, une exposition de ses éléments aura lieu du 28 mai au 8 septembre 1991, au centre de création industrielle du Centre Georges-Pompidou. La présentation d'une libellule est aussi prévue au Canada dans le cadre des échanges Lyon-Montréal. Quant à Françoise-Hélène Jourda, elle préfère parler esthétique. Pour l'architecte, la libellule est avant tout un mobilier urbain dynamique. Elle constitue un symbole de l'identité de "sa" ville, personnalisée par le biais de cet insolite insecte ailé. "Lyon est une ville secrète. Son passé dans la Résistance, ses sectes et les traboules sont là pour le rappeler. Le métro est un espace souterrain, mystérieux et vivant. La libellule, c'est toute cette vie qui accède à la surface". Des logiciels informatiques, utilisés pour les coques de bateaux sophistiqués ont permis de vérifier leur longévité. Avis à ceux qui n'apprécieront pas... les libellules plantent le camp pour au moins cent ans. Source : "Des libellules en station" / Johanna Commenge in Lyon Figaro, 6 juin 1991.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 15 négatifs.
note bibliographique "Métro ligne D : une libellule pour image de marque" / François Samard in Le Progrès de Lyon, 25 mai 1991.

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