[Le Pied-Humide du pont Bonaparte]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0483A 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Les petites buvettes recouvertes de tôles sculptées prétentieusement comme un épi de toit, bien en vue sur la place Bellecour, ne sont plus des Pieds-Humides. Et même si on peut rapprocher leur date de construction avec celle effectuée par Charles Meysson au début du XXe siècle pour les kiosques à fleurs de la même place, ils n'ont plus la vocation bains de pieds d'origine. En effet, ces buvettes où l'on consommait que de l'alcool, à contrario des bancs à tisane, présentaient la particularité de protéger des eaux venues du ciel, mais sans effets pour celles qui ruisselaient allégrement sur la terre du sol. Condamnant au cirage obligatoire le quidam venu sous la marquise de la buvette, réchauffer son âme et mettre sa tête à l'abri. Le Pied-Humide de Bellecour s'est enrichi d'une chape en ciment. Les chaussures sont au sec. Il n'est plus un Pied-Humide. Heureusement, les indiens des quais de la Saône et du Rhône ont encore droit au cri de l'entre chien et loup, quand le chef Oeil de bouillon gras vient finir ses journées au comptoir de la buvette du quai des Célestins. A la verticale sur une jambe, il reste pendant des heures à raconter la vie des berges qui bercent plus l'histoire et presque pas de vrais mensonges. Les Pieds-Humides sont le fief des regards éclatés et des cheveux collés à l'arrière, qu'il fasse froid ou torride à Lyon. Avec l'été pourtant, ils recueillent les touristes en mal d'exotisme mais les posent, eux les nantis, sur les sièges en plastic qui font terrasse sur le béton de tous les quais lyonnais. Source : "Le Pied-Humide du pont Bonaparte" in Lyon Figaro, 30 juin 1987, p.8.

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