[Brasserie Le Nord]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPT2837 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Adresse : Brasserie Le Nord (Alain Chassonnery, gérant), 18, rue Neuve, Lyon 1er.
historique A Brasserie du Nord organise toute une série de pour fêter ses cent ans. Le lancement de ces actions s'effectuera le 18 février 1987 dans les locaux de la brasserie au 18, rue Neuve, dans le premier arrondissement. Une fois le coup d'envoi donné, la fête se poursuivra jusqu'en juin. Elle sera l'occasion entre autres, de faire de la brasserie une galerie d'exposition. Et d'accueillir une exposition d'affiches publicitaires, datant de 1900 à 1920. La rue Neuve sera également de la partie puisqu'elle retrouvera l'apparence qu'elle avait en 1907, avec voitures d'époques, joueur d'orgue de Barbarie et défilé de mode. "La Brasserie du Nord, ce n'est pas de la choucroute", telle est l'une des principales précisions venant à l'esprit de ses responsables lorsqu'on leur demande d'évoquer leur brasserie. Dans le cas de cet établissement, né en 1907, la définition traditionnelle du terme de brasserie ne s'applique pas. La Brasserie du Nord n'est pas un endroit où l'on va déguster une choucroute. En effet, ce haut lieu de la gastronomie lyonnaise s'est rendu célèbre aussi bien par les mets qu'il propose que par les gens qui l'on fréquenté. Seules trois personnes ont dirigé le restaurant jusqu'en 1987. Le premier de ses patrons a été M. Perrodin. En 1942, Louis Louchy, auvergnat de l'école hôtelière de Grenoble, en a pris la direction. En 1981, Alain Chassonnery, ancien élève de Paul Bocuse, a repris le flambeau du Nord. La brasserie, si elle est surtout connue pour son activité dans le domaine de la restauration, a également joué un rôle sur le plan intellectuel. Elle a constitué le décor dans lequel s'est développé un grand courant de pensée lyonnais : la pensée Ziniars. Un mouvement qui est né dans les années 20 et dans les murs de la brasserie du Nord, laquelle était alors l'un des lieux dans lesquels se retrouvaient les intellectuels lyonnais. Le mouvement Ziniars a vu le jour dans le restaurant, son baptême s'est fait sous le signe de la fleur de Zinnia à laquelle il doit son nom et son emblème. Le Ziniars est alors parvenu à rassembler environ quinze artistes lyonnais : surtout des peintres, mais aussi des écrivains et des sculpteurs. "Des révoltés qui débattaient de leur conception de l'art entre deux lyonnaiseries", explique aujourd'hui le responsable du Nord. Les adeptes du Ziniars étaient mobilisés contre le monopole de la peinture parisienne et figurative. Henri Béraud, l'un d'entre eux, a été prix Goncourt pour son livre "Martyre de l'obèse". Ces non conformistes se réunissaient uniquement à la brasserie du Nord pour développer leur courant de pensée. Juste avant qu'ils ne se séparent en 1924, ils ont donné naissance, au cours d'une réunion, au salon du Sud-Est. Une manifestation qui était conçue pour contrebalancer le poids et le prestige du salon parisien d'automne Toute cette ambiance sera recréée spécialement pour les cent ans de la brasserie. Pendant cinq mois, les clients pourront se replonger dans les années 1900, dans celles de la Belle Epoque. Source : "La Brasserie du Nord a cent ans : flash sur les années vingt" in Lyon Figaro, 17 février 1987.

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