[Pont du Bicentenaire, dit du Pertuiset, à Unieux (Loire)]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT2447 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 17,5 x 12,5 cm (épr.)
historique En service au début de l'année 1989, c'est le 28 janvier que sera officiellement inauguré le troisième pont du Pertuiset. En grande pompe par Lucien Neuwirth, président du Conseil général de la Loire. Comme l'ouvrage a été construit par une filiale de Bouygues, les organisateurs de la réception comptaient un peu sur le pape du béton pour venir inaugurer le pont. Comme il a décliné l'offre, le Conseil général a changé son fusil d'épaule. 1989 oblige, voilà le pont du Pertuiset baptisé "Pont du Bicentenaire de la Révolution française", sous les auspices de Jean-Noël Jeanneney, président de la mission du Bicentenaire. L'ouvrage en lui même est assez impressionnant. Dans la tradition des ponts suspendus, il ne comporte qu'un seul pylône, en forme de "Y" renversé qui soutient les haubans et a une portée de 132 mètres. Un projet audacieux retenu par le Conseil général, pour constituer un élément architectural dans le site des gorges de la Loire qui signe ainsi une image dynamique pour le département. Lorsqu'on arrive sur le site depuis la petite ville d'Unieux, l'association du relief escarpé et du pont dont le mât s'élève à plus de cinquante mètres donne une dimension titanesque. La route s'enfonce entre deux montagnes taillées à l'explosif et débouche sur la Loire. Un changement radical du paysage, accentué par l'étendue du lit du fleuve. Le premier pont, construit en 1842 avait d'ailleurs servi d'illustration à un ouvrage de Jules Verne. Ce premier enjambement de la Loire, dans le cadre de l'ouverture de la route de Brioude à Saint-Etienne a nécessité le percement d'un tunnel. Un exploit déjà pour l'époque. Mais l'exiguïté de la chaussée a rendu très vite le passage des camions et des autobus délicat. Après avoir fait son temps, ce pont est remplacé par un autre, plus large, en 1934. Le tablier en bois est remplacé par un tablier métallique. Exploit une fois de plus pour l'époque, les travaux sont réalisés à l'emplacement même de l'ancien ouvrage, sans que la circulation soit interrompue. Les câblages et les ancrages de la rive droite sont fixés grâce à deux galeries situées au dessus du tunnel routier. Le pont aurait pu encore assurer de bons et loyaux services si n'était pas survenu, en 1985, l'effondrement du pont suspendu de Sully-sur-Loire. Les directions départementales de l'Equipement de France et de Navarre commandent des expertises métallurgiques sur tous les ponts du même type. Verdict sans appel pour Le Pertuiset. A basse température, les aciers sont fragiles. Ils risquent de casser comme du verre. Un phénomène bien connu des habitants d'Unieux, dont la plupart ont travaillé dans les aciéries Holtzer. Lors des grands froids de 1987, le pont est interdit à toute circulation. Mais ces défaillances ne sont pas les seules raisons qui ont entraîné la construction du nouveau pont. Depuis 1958, la Loire a fait peau neuve à cet endroit. La vallée a été inondée par la création de la retenue de Grangent, destinée à écrêter les crues. Ce qui en fait un endroit rêvé pour Ia navigation. Et des bases nautiques se créent en amont et en aval du pont. Mais les voiliers doivent souvent démâter à cet endroit pour passer sous le pont. Aussi le tablier a été surélevé laissant libre le passage. Pour toutes ces raisons, le nouveau pont a été construit juste à côté de l'ancien. Ainsi le tunnel devient-il caduque, et la montagne a-t-elle été rasée à cet endroit pour ouvrir un nouveau tronçon de route. Les travaux ont débuté en août 1987 pour s'achever au début de l'hiver. Avec néanmoins une imperfection. Une rupture de d'assiette du tablier. En d'autres termes, le pont du Bicentenaire est tordu. Un détail qu'on aimerait bien oublier de tous les côtés. C'est vrai, c'est sans danger, mais dû à une erreur de calcul des ordinateurs, que des ouvriers s'employaient à masquer par une garniture pour la rendre invisible au moment de l'inauguration. On remarque l'erreur de construction en se mettant dans l'axe du pont, sous le tablier. A mi-distance, il y a un affaissement. Si l'assiette n'avait pas été corrigée, c'est à plusieurs mètres du sol que se serait trouvé le tablier sur l'autre rive. Source : "Le pont du Bicentenaire fait des vagues" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 27 janvier 1989, p.36.
note bibliographique "Le nouveau pont du Pertuiset" in Loire Matin, 28 janvier 1989. - "Inauguration du pont du Pertuiset : le pont du Bicentenaire pour aborder l'avenir" / Dominique Goubatian in Loire Matin, 29 janvier 1989. - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_Pertuiset (consulté le 30 juin 2016).

Retour