[Immeuble Le Highway]

[Immeuble Le Highway]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRPTL0211 02
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 12,5 x 17,5 cm (épr.)
descriptionAdresse de prise de vue : Le Highway, 41, quai Fulchiron, Lyon 5e.
historiqueEn 1984, l'architecte René Gagès prévoit de bâtir sur les ruines d'une église du Moyen-Age - la basilique funéraire Saint-Laurent-de-Choulans -, des immeubles qui enjambent l'autoroute au bout de la rue de la Quarantaine, à Saint-Georges. Une "grande première" en France, et même en Europe où, hormis Berlin, aucune ville n'a jamais construit sur ses grandes infrastructures urbaines. La rue de la Quarantaine est une petite rue calme, parallèle au quai Fulchiron, bordée d'arbres et d'immeubles anciens. Une rue si banale que le chaos qui la termine en est d'autant plus surprenant : un vaste no-man's land où s'enchevêtre une immense boucle d'autoroute - qui relie le pont Kitchener au tunnel de Fourvière - suspendue à plus de six mètres au-dessus des vestiges d'une église médiévale, Saint-Laurent. C'est sale, bruyant, abandonné de toute trace de vie humaine, exceptés les camions qui défilent jour et nuit. Et c'est là, dans ce paysage hostile, que la ville de Lyon a décidé de construire des immeubles d'habitation, des bureaux, un gymnase et des parkings. Jacques Moulinier, adjoint à l'urbanisme, confie à l'architecte René Gagès la tâche complexe de réconcilier le quartier avec cette lourde infrastructure. Pendant dix ans, l'architecte traîne ce dossier dans ses tiroirs. De 1975 à 1982, il étudie des projets d'hôtels qui n'ont jamais vu le jour mais qui ont abouti à un programme précis de constructions de logements, d'un équipement de quartier et d'activités économiques : l'opération de l'îlot Kitchener-Quarantaine. A partir de ce programme, "unanimement accepté par les collectivités locales", René Gagès a imaginé de relier le quartier à l'autoroute de la façon suivante : "Comme il n'était pas question de démolir la boucle, ni de construire tout autour, j'ai pris cette boucle en compte". "Pas de chance, elle est haute, c'est un grand ouvrage sur piliers. Alors dans le projet, elle ne disparait pas, c'est impossible, elle s'intègre". Cette intégration est un exploit : René Gagès a imaginé de construire un gymnase et un immeuble de bureaux à l'intérieur de la boucle, avec des lignes arrondies. Les bureaux (5300 mètres carrés de surface hors oeuvre) chevauchent une partie de l'autoroute, qu'ils absorbent en partie. Derrière, un autre arrondi, figure une placette plantée d'arbres, actuelle place Pierre-Bossan, qu'entourent 66 logements mis en copropriété. Ce futur "front" de Saône aura sept étages environ. Les sous-sols seront réservés aux 130 places de stationnement, le niveau du sol abritera les ruines de l'église Saint-Laurent : "J'ai voulu rendre le quartier poreux", explique René Gagès, "avec des passages couverts pour les piétons, d'où l'on verra le site archéologique, et un cheminement du quai jusqu'à la Balme".
historiqueL'immeuble "Le Highway" fut choisi par "Lyon Figaro" pour y installer sa rédaction à partir du 15 janvier 1989.
note bibliographique"Urbanisme : sept étages à cheval sur l'autoroute" / B. Vital-Durand in Le Progrès de Lyon, 5 octobre 1984. - "Opération Kitchener-Quarantaine : une première architecturale en France" / C.R. in Lyon Matin, 7 novembre 1984. - "Opération Kitchener-Quarantaine : la première pierre est posée" in Le Progrès de Lyon, 5 octobre 1988.

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