[Réaménagement de la Salle des Fêtes de la Croix-Rousse]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPTL0021 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Commanditée par Edouard Herriot et inaugurée le 7 juin 1931, la Salle des Fêtes de Lyon accueille alors toutes sortes de spectacles : théâtre, cinéma, conférences, bals et banquets. En 1980, après son réaménagement par l'architecte Georges Bacconnier, elle devient la Maison de la danse, résultat d'un projet initié par cinq compagnies de danse lyonnaises de l'A.D.R.A. (Action danse Rhône-Alpes), projet soutenu par Joannès Ambre, adjoint à la Culture de la ville de Lyon. A la tête du premier lieu français entièrement consacré à la danse, la Ville de Lyon nomme Guy Darmet, alors journaliste spécialiste de la danse. La Maison de la danse de la Croix-Rousse est inaugurée par Francisque Collomb le 17 juin 1980 avec trois créations de Maguy Marin, Daniel Ambash et Quentin Rouillier, dansées par le Ballet de Lyon sur des musiques de Ravel, Igor Stravinsky et François Bréant. La Maison de la danse quitte les hauteurs de la Croix-Rousse pour le vaste navire du Théâtre du 8e en 1992.
historique La salle des fêtes de la Croix-Rousse va devenir la Maison de la Danse. L'inauguration de ce centre unique aura lieu en juin 1980, mais, d'ores et déjà, Guy Darmet, son directeur artistique, ravi de retrouver "sa" Croix-Rousse natale, brosse le portrait des lieux et expose quelques-uns de ses objectifs. Face à une salle de 750 places, sur un plateau aux généreuses dimensions (14x13m) les spectacles présentés ne devraient pas manquer d'attirer sur la colline tous ceux qui rêvent de s'exprimer en dansant, qu'ils viennent de la région, de France ou de Navarre... Cette Maison de la Danse doit devenir un véritable centre régional, national, voire même ensuite international, destiné à favoriser la chorégraphie. Toutes les expressions touchant le mouvement seront représentées : le ballet classique, "la modern dance", les formes néo-classiques, le mime, et qui sait la comédie musicale que les Français méconnaissent encore. A l'heure actuelle [en 1979] on remarque un attrait évident pour la danse, ainsi, la naissance d'un centre chorégraphique de grande qualité apparait comme un événement heureux, intéressant et utile. Lyon une fois de plus a une chance à saisir ! Les responsables veulent en faire un lieu de recherche, d'expérimentation, d'innovation, de création et bien sûr d'accueil et de rencontres. Les projets ne manquent pas, mais toutes ces initiatives verront le jour si les budgets accordés se révèlent substantiels. Trois parties sont concernées : la ville de Lyon, le conseil général, et l'Etat par le biais du ministère de la Culture. Les pourparlers sont en cours. Des contacts sont également établis avec l'A.D.R.A., société de gestion, et le Fonds d'Intervention Culturel qui accepte de financer sous certaines conditions des opérations prometteuses. Mais revenons à l'art en indiquant que le 4 janvier [1980], à 20h30, une soirée exceptionnelle préfigurera l'ouverture officielle de l'établissement. Le programme réellement vaudra le déplacement puisque parmi une pléiade d'artistes, le centre accueillera notamment quatre danseurs de l'Opéra de Paris : Gislaine Tesmard, Michaël Denard, Wilfrid Piolet, Jean Guizerix, vingt-huit danseurs du ballet de Lyon, et dans des styles différents Barbara Pearce, Lucien Mars, etc. Deux heures et demi de fête, de quoi se sentir à nouveau léger et dispos après les réveillons ! (Ajoutons que les prix fixés seront très bas, ce qui représente une incitation supplémentaire non négligeable). Dans notre ville existent environ 150 écoles de danse, et il convient de souligner que le Centre chorégraphique de la Croix-Rousse ne sera en aucun cas une école. La Maison de la Danse travaillera en étroite collaboration avec l'auditorium et sans doute avec certaines compagnies théâtrales. Sur la pointe des pieds, pattes de velours ou griffes acérées, mouvements lents ou rapides tourbillons, Lyon deviendra peut-être le centre connu et reconnu des entrechats et de toutes les expressions chorégraphiques. Source : "La Maison de la danse de la Croix-Rousse dans l'ancienne salle des fêtes" / Annick Robert-Béroud in Lyon Hebdo, 22 décembre 1979.
historique La Maison de la danse, comme son nom l'indique, est un lieu, une salle concédée par la ville de Lyon à une coopérative ouvrière composée de onze personnes dont cinq chorégraphes. Ce lieu, c'est l'ancienne salle des fêtes de la Croix-Rousse, dont toute l'architecture intérieure est restructurée selon les plans de Georges Baconnier. Lorsque les travaux, entièrement pris en charge par la ville et l'établissement public régional, seront achevés, la Maison de la danse offrira 750 places et un grand plateau de 13 mètres sur 14. La salle se veut polyvalente puisque, si la Maison de la danse en a une utilisation privilégiée, elle restera ouverte cependant aux activités municipales et à la vie associative du quartier, le calendrier d'occupation restant à harmoniser. L'inauguration aura lieu en juin 1980, lors du festival de Lyon et la saison débutera véritablement en septembre-octobre 1980. Guy Darmet, qui à Lyon a fait figure de précurseur à une époque où personne ne parlait véritablement de la danse et qui en tant qu'éditeur et responsable des informations spectacle de résonnance a ouvert ses pages à ce mode d'expression, lui qui encore collabore à un magasin national de danse, était une personnalité toute désignée pour prendre la direction artistique de la Maison de la danse. "La qualité du projet, complètement neuf, m'intéressait et lorsque le conseil d'administration de la Maison de la danse m'a proposé ce poste, j'ai immédiatement pensé qu'on ne refusait pas une entreprise et une chance comme celle-ci et ce malgré tous les risques qu'elle comporte". Guy Darmet a donc défini les objectifs de la Maison de la danse : "Avant tout et si nous en avons véritablement les moyens, la Maison de la danse sera un lieu de création pour les chorégraphes français, régionaux et nationaux. A une époque où la jeune vague des chorégraphes ne dispose d'aucun lieu décent où l'on puisse juger véritablement du travail accompli, la Maison de la danse devrait un peu combler ce vide et elle le fera sans doute par le biais de la co-production". Privilégiant la création, la Maison de la danse sera également un lieu d'accueil pour les artistes internationaux. Toutes les formes d'expressions dansées auront droit de cité : Le classique, la modern dance, la comédie musicale, la danse de jazz, le mime... Ni garage à spectacles, ni petites entreprise régionale, la Maison de la danse innovera et ira à la conquête de son public en programmant ses spectacles plusieurs jours durant. Si le projet d'origine est celui des compagnies de danse lyonnaises, il a pris une telle ampleur qu'il est évident qu'elles n'en tireront aucun bénéfice direct. Tout au plus chacune d'entre elles pourra se produire sur la scène de la Maison une fois l'an. Et si ces compagnies ont choisi Guy Darmet pour directeur, c'est bien sûr pour mener avec intelligence une politique d'ensemble et non pour s'assurer une bouée de sauvetage. Encore faudrait-il, et cela reste un problème épineux voire insoluble financièrement, que les hypothétiques subventions que l'on pourrait allouer individuellement aux compagnies de Lyon, ne s'évanouissent pas au profit de la seule Maison de la danse, encore faudrait-il que l'ouverture du lieu ne soit pas un alibi pour que les théâtres lyonnais ferment définitivement leurs portes à la danse. Les chorégraphes américains l'ont largement prouvé, la danse moderne ne peut vivre sans l'apport d'autres formes artistiques : musique, peinture, sculpture et Guy Darmet désire favoriser cette osmose en organisant colloques, rencontres et expositions. L'atrium, comme la future salle de répétition sont des lieux parfaits pour ce genre de manifestations. Animer la ville, le quartier de la Croix-Rousse, tels sont également les objectifs du directeur artistique, qui n'est pas né Croix-Roussien impunément : "en ménageant des rencontres avec les enseignants, les enfants, le troisième âge nous intéresseront un public nouveau et nous modifierons son mode d'appréhension". Enfin la maison de la danse qui ne sera jamais une école de formation, deviendra un lieu de conservation des informations sur la danse, chose qui n'existe nulle part en France. Pour établir des archives de textes et de vidéo il a d'ores et déjà été fait appel au fond d'intervention culturel et le projet pourrait prendre forme en 1981. En ce qui concerne le budget de fonctionnement deux partenaires sont acquis : la ville et le conseil général. Les réponses du ministère de la culture se font attendre et lorsqu'on connait la pauvreté de l'inspection de la danse, lorsqu'on pressent le coût de l'installation de Maurice Béjart à Chaillot, on peut avoir quelques inquiétudes. Or la maison de la danse a besoin d'une intervention importante du ministère de la culture. Pour prouver à son public la réalité de ses objectifs la maison de la danse propose dès le 4 janvier 1979 à l'auditorium une soirée de préfiguration fort éclectique où les étoiles estampillées et les ballets confirmés côtoieront les jeunes compagnies prometteuses [...] Source : "Unique en France : une maison de la danse à Lyon" / S.F.B. in Le Journal Rhône-Alpes, 22 décembre 1979.
note à l'exemplaire Photographie issue des archives du Journal Rhône-Alpes.
note bibliographique "La Maison de la danse à Lyon : une première nationale" / M.H. Aelvoet in Lyon Matin, 17 juin 1980. - "Inauguration de la Maison de la danse" in Le Progrès de Lyon, 18 juin 1980.

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