[Place Gabriel-Péri à Villeurbanne]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP01671 003
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
description Inscription(s) sur l'image : "Tonkin / Itinéraire conseillé". Vue prise depuis le centre de la place Gabriel-Péri, actuelle place Charles-Hernu, en direction de la Grande-rue-des-Charpennes, actuelle rue Gabriel-Péri. Au centre, au premier plan, la sculpture "Villa Lumina", conçue et réalisée par Laurent Fachard, qui fut inaugurée le 19 décembre 1986.
historique La place Gabriel-Péri - ici en cours de réaménagement - sera rebaptisée, le 18 janvier 1991, du nom de Charles Hernu, maire de la ville, décédé un an plus tôt. La décision fut prise, à l'unanimité, le 16 décembre 1990, en prélude au conseil municipal, par les élus villeurbannais. "C'est un aménagement que Charles Hernu a voulu de son vivant. Il est normal qu'aujourd'hui il porte son nom", déclarera Gilbert Chabroux, premier magistrat de la ville et successeur du maire défunt. L'idée d'une place au nom de Charles Hernu est née spontanément chez les Villeurbannais. Après sa mort, ceux-ci avait exprimé leur souhait de voir son nom rattaché à un lieu public. Parmi les nombreuses propositions, figurait notamment celle de la place Gabriel-Péri. Un lieu symbolique à double titre puisqu'il s'agissait de l'entrée quasi "officielle" de la cité, et ensuite puisque le premier magistrat décédé avait fait de la réhabilitation de cet endroit l'un de ses grands projets, résolument tourné vers l'avenir, d'où devait naître un ensemble immobilier de prestige, de forme ovale, avec un pôle hôtelier en façade et transports en commun à proximité. Mais ce changement de nom ne sera pas sans provoquer quelques émotions parmi le nombreuses associations d'anciens combattants ainsi que du côté du Parti communiste de Villeurbanne, considérant qu'il y avait atteinte à la symbolique de la Résistance... Le conseil municipal trouvera la clef du problème en débaptisant la Grande-rue-des-Charpennes qui deviendra la rue Gabriel-Péri, en hommage à l'intellectuel, résistant de la première heure, qui fut livré à la Gestapo, torturé et fusillé.
historique Pour bien des Villeurbannais, elle demeurera longtemps encore, "la Bascule". Le quartier du cinéma Etoile, l'une des entrées de la ville et point de sécance entre le cours Vitton prolongé (aujourd'hui cours Emile-Zola) et la route de Vaulx (aujourd'hui Grande-rue-des-Charpennes et avenue Roger-Salengro) a, durant des décennies, conservé la même physionomie. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, on pouvait lire dans le bulletin municipal : "Ce carrefour étroit, mal commode, dangereux, doit dans l'avenir être agrandi de manière à créer, aux limites de Lyon, un bel espace libre". Pour que Villeurbanne garde en sa mémoire le souvenir du député communiste de la Seine arrêté, détenu et fusillé par la Allemands, la place prit, en 1945, le nom de Gabriel-Péri. Bien avant le V métallique de Villeurbanne et la mise en service du métro, les grands 7 à soufflet et les 27 se croisaient à ce noeud de circulation pour desservir les deux principaux axes de la commune, l'un menant à Charpennes et Buers, l'autre à Gratte-Ciel et Cusset. Depuis quelques années, pour ne pas dire quelques mois, le quartier de "la Bascule" est en complète transformation. Les vieilles maisons sont rasées et cèdent leur espace à des constructions modernes dont les lignes de façades ne sont pas rectilignes. D'ici à l'horizon fin 1990, les travaux devraient être en voie d'achèvement. La place Gabriel-Péri sera alors de forme ovale avec, en son centre, jet d'eau et verdure. Un problème reste cependant à résoudre. Le quart de la place sera lyonnais et, pour une homogénéité esthétique, il faudra que les deux communes voisines s'entendent. Cela notamment en ce qui concerne la hauteur des immeubles, domaine où Lyon et Villeurbanne divergent. Le quartier neuf de "la Bascule" retrouvera certainement une activité commerciale intense qu'il avait un peu oubliée ces dernières années. C'est en tout cas le pari que semble avoir pris Casino. L'une des images les plus exemplaires de la ville en matière de continuité et de modernité conjointes est sans doute la carrière continue du commerce de graines et de plantes. En effet, sur les plus anciennes photos de la cité, on peut y voir la petite boutique verte du grainetier, boutique réinstallée aujourd'hui dans l'un des immeubles les plus modernes de l'agglomération. Source : "La Place Gabriel-Péri" / D. Devinaz et B. Jadot in Le Progrès de Lyon, 11 octobre 1989.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 8 négatifs.
note bibliographique "Fachard éclaire le grand huit" / Marie Clem's in Lyon Libération, 8 décembre 1986, p.45-46. - "Hommage à un maire disparu" / Dominique Marmy in Lyon Figaro, 6 février 1990. - "Une place pour le souvenir" in Le Progrès de Lyon, 9 février 1990. - "Charles Hernu prend place" in Lyon Figaro, 19 décembre 1990, p.9.

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