[Bateau-chapelle "Le Lien"]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP02283 005
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
historique En septembre 1971, un marinier belge qui s'arrêtait de naviguer faisait don de sa péniche au Père Sylvestre, curé auxiliaire de la paroisse de Sainte-Blandine à Lyon et aumônier des mariniers, en lui demandant instamment d'en faire un lieu de culte. Le Père Sylvestre, au prix de lourds sacrifices, parvenait à aménager le bateau-chapelle "Le Lien", qui, depuis, est ancré sur la Saône, quai Rambaud. Lyon est ainsi devenue l'une des deux seules villes de France - avec Conflans-Sainte-Honorine - où la communauté de la batellerie ait à sa disposition un bateau-chapelle. Le 18 mai 1980, la fête traditionnelle des mariniers, le Pardon, était célébré pour la première fois à Lyon...
historique "Les gens d' 'à terre' ne peuvent pas comprendre". Soeur Huguette Robin a beau servir Dieu à la Croix-Rousse, elle n'en a pas oublié pour autant ses racines. Au port Rambaud, cette fille de mariniers, "née sur une péniche en bois", est chez elle. Avec enthousiasme et humour, elle raconte sa vie, celle des bohèmes du fleuve et de leurs croyances. Depuis seize ans déjà, "Le lien", le bateau-chapelle du Père Sylvestre, reste à quai. Cet ancien navire de marchandises de 38,50 mètres, reconverti en véritable église flottante, accueille des messes chaque dimanche. La religion des mariniers ? Bien difficile à déterminer avec exactitude. "Ils ont un fond religieux certain, ils se marient toujours à l'église, ils y baptisent leurs enfants. Mais on ne peut pas dire qu'ils soient des pratiquants réguliers". La nef centrale du "Lien", la cale de la péniche en l'occurrence, croule sous les icônes et les maquettes de bateaux : une chose est sûre, les mariniers sont des gens superstitieux. "Au début, chacun apportait sa vierge ici. Jean Spagnol - le Père Sylvestre en religion -, aumônier de la batellerie à Lyon de 1963 à 1994, a dû mettre le holà : il n'y avait plus assez de place. "Et lorsqu'ils naviguent par temps de brouillard ou à vue dans les estuaires de la Mer du Nord, les mariniers prient saint Nicolas, en silence. Pour ne pas "manger des moules" (s'échouer sur la rive). Les vitraux de la péniche-chapelle, un tantinet kitsch, ont été réalisés par un artiste de Villefranche. Totalement athée. Soeur Huguette, loin de s'en offusquer, s'en amuse. "Le Père Sylvestre lui a prêté une vie de saints... Pourtant, l'artiste ne s'en est pas laissé compter, et a jugé bon de mettre dans les bras de sainte Thérèse un bouquet de marguerites, et non les habituelles roses." A l'entrée, près des missels, un poème, un peu jauni, sonne comme un credo. "Vous êtes aimé, cher curé des mariniers, qui nous permettez de croire en Dieu. C'est un ami, un peu comme un frère. Et le bateau chapelle est à tous notre maison." Source : "L'autel du port" / Eric Pelletier in Lyon Figaro, 8 juin 1990, p.40.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 24 négatifs.
note bibliographique Inventaire général du patrimoine culturel Auvergne Rhône-Alpes (dossier IM69000681). [En ligne] : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr (consulté le 18-05-2021).

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