[Mondial 98 de football. Campagne de préparation de la...

[Mondial 98 de football. Campagne de préparation de la Coupe du monde 1998]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0235 02
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
descriptionRéunis autour de la maquette du stade de Gerland, de gauche à droite : Alain Dussauchoy, conseiller municipal (R.P.R.) ; Christian Bonnefond, adjoint au Sports ; Michel Platini et Fernand Sastre, coprésidents du Comité français d'organisation de la Coupe du Monde de football 1998 ; Michel Noir, maire de Lyon ; [personne non identifiée].
historiqueMichel Platini et Fernand Sastre, coprésidents du Comité français d'organisation de la Coupe du Monde de football 1998, étaient à Lyon le 21 avril 1994. Ils ont confirmé que la ville devrait accueillir sept ou huit matches du Mondial. Dans un stade en partie rénové.
historiqueAprès une étape initiale à Montpellier, [le 19 avril 1994], Michel Platini et Fernand Sastre ont poursuivi leur "campagne de préparation de la Coupe du monde 1998" avec une courte escale à Lyon. Dans les salons de l'Hôtel de Ville, les coprésidents du Comité français d'organisation (CFO) du dernier Mondial du siècle sont venus prêcher la bonne parole devant un parterre d'élus, de présidents de clubs et de décideurs rhônaIpins. L'occasion pour Fernand Sastre de dévoiler les grandes orientations prises par le CFO, tant au niveau de l'organisation générale que des sites d'accueil. Si la liste des stades de province retenus n'est pas, encore officialisée, il est probable que Marseille, Bordeaux, Lens, Montpellier, Nantes, Toulouse, Saint-Etienne, Lyon et peut-être une agglomération de l'Est verront leur candidature acceptée. "Le choix définitif sera connu fin mai-début juin, après accord de la FIFA, précise Fernand Sastre. Pour l'instant, les villes candidates ont défini chacune un avant-projet des travaux à réaliser. Tous ces projets ont été chiffrés et le programme général des travaux sera bientôt présenté au gouvernement. Ce dernier décidera à quel niveau financier il souhaite intervenir. Dans un second temps, les municipalités concernées maintiendront ou non leur candidature en fonction des aides obtenues des autres collectivités. Bref, dans quatre ans, avec huit ou neuf stades rénovés, modernisés, notre pays pourra enfin souffrir la comparaison avec ses voisins européens". La capacité moyenne des stades de province devrait se situer autour de 40.000 places et le montant global des travaux pour la rénovation avoisinera les 900 millions de francs, dont 30 ou 40% seront pris en charge par l'Etat. Il est pratiquement acquis que Lyon accueillera sept ou huit matches (dont un quart de finale et la "petite" finale, pour l'attribution de la troisième place). Dans cette perspective, le stade de Gerland (au même titre que le stade Geoffroy-Guichard) fera l'objet d'un vaste programme de rénovation. Construite en 1920 et classée monument historique, l'enceinte lyonnaise sera conservée intacte dans son apparence extérieure. En revanche, de nombreuses modifications seront effectuées à l'intérieur de la structure. L'aménagement le plus spectaculaire devrait concerner l'édification d'une nouvelle tribune couverte, plus proche de la pelouse, devant le virage Nord. Le virage Sud, lui, ne subira aucune transformation, ce qui ne manque pas de susciter certains commentaires quant à l'esthétique du bâtiment. "C'est surprenant et maladroit, estimait récemment Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, farouche opposant à ce projet au rabais. Ainsi conçu, le stade de Gerland deviendrait le seul stade au monde non symétrique". Malgré les critiques et les revendications des dirigeants de l'OL, la municipalité devrait rester inflexible jusqu'au bout. C'est du moins le message émis par Christian Bonnefond, qui se refuse à dépasser le budget initial des travaux, fixé à 84 millions de francs hors taxes (soit un peu plus de 100 millions de francs TTC). "Actuellement, Gerland offre 44.000 places assises et numérotées, mais seulement 17.000 sont couvertes, dans les tribunes Jean-Bouin et Jean-Jaurès, explique l'adjoint chargé des Sports. Or le cahier des charges de la FIFA recommande que plus de 60% des places soient couvertes pour le Mondial. Nous avons donc opté pour la réalisation d'une nouvelle tribune, entièrement couverte et rapprochée du terrain, devant le virage Nord. Ainsi, ce sont au total 33.000 places qui seront couvertes, soit nettement plus que les 60% réclamés par la FIFA, et nous conserverons une capacité d'environ 44.000 places assises. Quant aux critiques de Jean-Michel Aulas qui veut augmenter cette capacité, je rappellerai juste que l'affluence moyenne de l'OL, cette saison, tourne autour de 17.000 spectateurs et les matches enregistrant plus de 30.000 entrées sont rares". Le budget prévu pour la conception et la réalisation de la nouvelle tribune Nord s'élève à environ 36 millions de francs. Les 66 millions restants seront consacrés à divers aménagements annexes. Imposés par le cahier des charges de la FIFA, deux nouveaux vestiaires d'une surface de 100 mètres carrés chacun seront construits, de même que deux autres vestiaires de 50 mètres carrés. L'aménagement des accès au stade, l'installation de sièges individuels à la places des bancs dans les tribunes latérales, la réalisation de nouvelles loges, l'installation d'un PC sécurité avec système vidéo et la création d'un espace de 660 mètres carrés (avec salles de musculation, vestiaires, salons...) sous le virage Nord sont également planifiés. Enfin, la presse international fera l'objet d'un traitement de faveur avec l'édification d'un vaste chapiteau sur la piste d'athlétisme contigüe au stade. La dernière zone d'ombre concerne la composition du tour de table financier. En clair, comment boucler ce budget de 84 millions de francs hors taxe ? Le Conseil général a déjà voté une subvention de 20 millions de francs. Le Conseil régional devrait allouer un montant équivalent, mais cette enveloppe globale sera répartie entre les travaux de rénovation de Gerland et de Geoffroy-Guichard. Désormais, la grande interrogation tourne autour de l'implication financière de l'Etat. Dans un premier temps, cette implication devait se limiter à 30% de l'ensemble des travaux. Mais la fronde des maires des villes candidates pourrait pousser Edouard Balladur à faire un geste supplémentaire. "Nous avons rendez-vous le mois prochain avec le Premier ministre pour préciser le montant de la participation financière de chacun. J'ai bon espoir que l'Etat prenne finalement en charge 40% de l'enveloppe global des travaux, soit 32 à 34 millions de francs pour le stade de Gerland. Dans cette hypothèse, il resterait un peu plus de 20 millions de francs à subventionner entre la Ville et le Grand Lyon". Quelle que soit la décision prise à l'Hôtel Matignon, le compte à rebours à déjà commencé, à 1500 jours du match d'ouverture. Après les divers appels d'offres, le concours d'architecte, l'approbation du Comité d'organisation et la délivrance du permis de construire, les services techniques de la Ville estiment en effet que les travaux ne débuteront pas avant début 1996 pour s'achever, au mieux, en juin 1997. Lors de son passage à Lyon, Fernand Sastre s'est également attaché à souligner l'ampleur du "plus grand événement sportif au monde avec les JO d'été". Plus de 2,5 millions de spectateurs, 35 milliards de téléspectateurs dont plus d'un milliard pour la seule finale, près de 9000 journalistes accrédités... Autant de chiffres qui illustrent l'engouement suscité par un Mondial qui devrait, pour la première fois, rassembler 32 équipes nationales (dont une quinzaine de sélections européennes) contre seulement 24 équipes qualifiées aux Etats-Unis. Cette décision d'augmenter le nombre des formations engagées sera officialisée dans quelques semaines par Joao Havelange, le président de la Fédération internationale. Elle aura diverses incidences sur l'organisation de l'épreuve, comme l'a souligné Fernand Sastre. "Le premier tour se disputera avec huit poules de quatre équipes, les deux premiers se qualifiant pour les huitièmes de finale. Ensuite, les rencontres se disputeront par élimination directe. Au total, ce sont 64 matches qui seront au programme contre 52 aux USA et nous nous attacherons à faire tourner les têtes de séries dans tous les stades, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Par ailleurs, la phase finale du Mondial devrait se disputer sur 34 ou 35 jours, contre 31 jours aux Etats-Unis. Malgré tout, nous n'augmenterons pas le nombre de stades d'accueil qui devrait s'élever à neuf ou dix. Marseille, qui bénéficiera d'une enceinte de 60.000 places, accueillera une demi-finale, de même que le Grand Stade, à Paris. Définitivement fixé à Saint-Denis, ce Grand Stade, d'une capacité de 80.000 places, sera également le cadre de la finale et permettra à la France de combler un grand vide. Nous sommes en effet le seul grand pays d'Europe à ne pas disposer d'un tel équipement et nous attendons cela depuis un siècle". L'épreuve devrait débuter le 7 juin avec une cérémonie d'ouverture dissociée du match d'ouverture, pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde. La finale a été programmée le 14 juillet. Source : "Objectif... Mondial" / Pascal Auclair in Lyon Figaro, 22 avril 1994, p.1 et 18.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP06730.
note bibliographique"La France au travail" / Jean-François Gomez in Le Progrès de Lyon, 22 avril 1994. - "Les virages se couvrent sur Gerland" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 16 février 1995, p.1 et 5.

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