[Bateau-restaurant "Le Bretagne"]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0118 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Vue prise en direction du Nord depuis la rive gauche de la Saône et les bas-ports du quai des Célestins. A l'arrière plan, on aperçoit la passerelle du Palais de justice.
historique Sur la rive gauche de la Saône, au 10, quai des Célestins, un bateau restaurant coule des jours paisibles... Il s'est plus que le fantôme du fringant navire qu'il fut autrefois. Qui se souvient encore du Frédéric Mistral ? Au lendemain de la dernière guerre, la navigation rhodanienne se limitait à quelques convois de "barques", tirés par d'antiques remorqueurs à aubes, délaissés par l'occupant. Lorsque la Compagnie Nationale du Rhône entreprit l'aménagement du fleuve, avec notamment la construction de Donzère, en 1948, il lui fallait concevoir un matériel plus adapté au gabarit des écluses. Aussi, en 1947, la CNR décida-t-elle de commander un remorqueur à hélices : le Frédéric Mistral. Le pari était osé. On ne croyait pas à la possibilité d'utiliser de tels remorqueurs sur le Rhône. Pourtant, le Frédéric Mistral a fait ses preuves. Ce précurseur de la navigation fluviale moderne était un "monstre" à quatre moteurs diesel, développant une puissance de 2400 chevaux. Il tirait des convois de quatre chalands. Et c'est cette puissance qui a causé sa perte. Il ne pouvait, en effet, franchir les écluses en une seule opération. On devait scinder le convoi, trop long, pour passer en une seule "écluse". D'où perte de temps, et de rentabilité. La CNR avait réussi sa démonstration : l'hélice était adaptée au Rhône. En 1951, la société Citerna transférait le Massilia, un remorqueur rhénan de 1400 chevaux mieux adapté. Le Frédéric Mistral tombait en disgrâce Déclassé, le fier remorqueur continuait d'errer au fil de l'eau. Rebaptisé Bretagne, il finit par être racheté par une famille de mariniers de l'Ain, et transformé en restaurant flottant Entravé sous les piles du pont Bonaparte, il rêve de sa gloire passée. Source : "Le premier restaurant à hélices" in Lyon Figaro, 14 avril 1987.

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